Avocat à Angers, Christophe Larrouilh a quitté sa région pour le foot humanitaire en Afrique, puis en Asie. À quelques jours de la grande soirée annuelle de l’UFE, rencontre avec un atypique.


« J’ai un parcours iconoclaste ». Tels ont été les premiers mots de Christophe Larrouilh lorsque j’ai demandé au président de l’UFE Thaïlande de me parler un peu de lui. Dans quelques jours, le 2 décembre, aura lieu la grande soirée annuelle de l’association, repoussée de quelques semaines en raison du décès de la reine-mère Sirikit. L’occasion de rencontrer son président pour discuter un peu.
Il lâche la robe noire pour le ballon rond

Parcours iconoclaste donc. En 2001, Christophe Larrouilh est avocat au barreau d’Angers depuis dix ans lorsqu’il monte dans un avion en direction de l’Afrique. Sa vie ne sera plus jamais la même. Il décide de tout quitter pour travailler dans le football humanitaire auprès de l’ancien pro Jean-Marc Guillou. Il dirige les académies de Madagascar et de Côte d’Ivoire avant de venir en créer une en Thaïlande, en 2005.
Trois ans plus tard, en 2008 donc, BEC-Tero, une très grosse société d’événementiel de Bangkok, qui possède un club professionnel, lui propose d’en devenir le directeur sportif. Le BEC-Tero FC a été deux fois finaliste de la Ligue des Champions d’Asie. Le challenge ne se refuse pas. Plus encore qu’en Afrique, il va pouvoir allier ses deux passions pour la robe noire et le ballon rond. Ancien joueur dans les équipes de jeunes du SCO Angers, entraîneur des jeunes, encore, à Abidjan, il prend cette fois en main l’équipe première, tout en s’occupant des aspects juridiques du club et de la protection des joueurs. Il quitte le club un an et demi plus tard pour passer une demi-saison en Birmanie.
Spécialiste des litiges avec la FIFA
De retour en Thaïlande, il devient agent de joueurs pendant cinq ans. Il s’occupe de leurs intérêts sportifs mais aussi personnels : mariage, maison, montage de sociétés. Plus que jamais, l’homme de droit et l’homme de foot ne font qu’un. Il conseille aussi quelques clubs et devient juriste mandataire spécialiste des litiges avec la FIFA. C’est ainsi qu’il reprend la robe et élargit ses activités au-delà du monde du football. Lui qui a un passé d’avocat plaidant, s’occupe désormais de divorce, de licenciement et de protection des expatriés. Comme les problèmes des expatriés sont pris en charge à Paris, il a transféré son activité française d’Angers à la capitale. Mais, dans sa vie et ses souvenirs, le foot n’est jamais bien loin.

« Je suis encore l’avocat de certains clubs pour les litiges FIFA et la Cour arbitrale du sport, et de certains joueurs qui évoluent dans des clubs que je ne défends pas. Quand j’étais entraîneur, je signais des autographes à Big C. Je suis allé au stade récemment et j’ai encore serré des mains. » Et puis un jour, celui qui a fait venir quelques joueurs français en Thaïlande a eu envie d’une vie un peu plus communautaire.
Je crois et j’espère qu’on nous considère moins politisés maintenant
En 2020, il rejoint l’Union des Français de l’Étranger. En 2022, il est élu président. L’UFE est une association dont la spécificité est d’être déclarée d’utilité publique. Elle peut recevoir des dons et subventions, même si ce n’est pas encore le cas. « Elle a été créée pour faire la balance avec Français du Monde, qui est plus de gauche, assume Christophe Larrouilh. Cela dit, même si nous sommes catalogués de droite, nous sommes apolitiques. Je comprends cette rivalité historique mais nous sommes vraiment apolitiques. J’ai essayé depuis qu’a débuté ma présidence, de me rapprocher des autres. Je crois et j’espère qu’on nous considère moins politisés maintenant. »

Les quatre types de missions de l’UFE par Christophe Larrouilh :
- L’accueil des nouveaux expatriés : donner des conseils juridiques, sur les visas, l’immobilier, l’assurance santé, le tourisme. Des experts sont à disposition dans ces différents domaines. L’objectif est d’accompagner l’expatrié dans son installation.
- La convivialité : passer du temps ensemble, raclette, galette des rois, couscous, soirées à thème.
- L’entraide : accompagner ceux qui ont des problèmes, les guider, leur apporter des conseils juridiques. Nous les orientons parfois vers la Bienfaisance ou des avocats spécialistes.
- Le rayonnement de la France : il y a deux ans, lors du gala annuel, l’UFE a exposé des artistes peintres français de Thaïlande. Elle a également proposé une conférence sur le développement de la marque PSG à l’international.
L’UFE a également lancé, l’année dernière, la mise en relation entre entreprises et demandeurs d’emploi.
Un gala et des tournois
L’association regroupe entre 100 et 150 membres actifs auxquels s’ajoutent un millier de conjoints thaïs, d’anciens ayant aujourd’hui quitté la Thaïlande et de membres honoraires. En-dehors des apports juridiques et sérieux, elle essaie aussi d’égayer la vie des expatriés. Ce sera le but de la grande soirée du 2 décembre, au cours de laquelle on pourra entendre le Gainsbourg Tribute Quartet. Christophe Gerber sera au piano, accompagné de quelques musiciens thaïlandais. « C’est un peu nouveau que notre gala soit un rendez-vous du tout-Bangkok », s’étonne presque le président. Un tout-Bangkok qui se précipitera peut-être aussi sur les tournois de tennis et de badminton en projet. Pour le tournoi de pétanque-barbecue, ils sont en général 80. Monsieur le président, à quand un tournoi de football ?
Grande soirée annuelle de l’UFE
Mardi 2 décembre 2025, à partir de 19h
Landmark Hotel Bangkok
Entrée libre pour les membres, 1.000 bahts pour les non-membres
Réservations avant le 30 novembre par WhatsApp :
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