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Travailleurs cambodgiens, moines scandaleux et animaux sauvages sont dans la presse

L’inquiétude des travailleurs cambodgiens, un scandale sexuel et financier dans l’Église bouddhiste et un hôpital pour animaux sauvages, c’est l’éclectisme dans la presse française des derniers jours.

Travailleurs cambodgiens en Thaïlande Travailleurs cambodgiens en Thaïlande
Écrit par Franck STEPLER
Publié le 21 juillet 2025, mis à jour le 23 juillet 2025


 

Inquiétude des travailleurs cambodgiens en Thaïlande

 

Arte a réalisé un reportage sur l’inquiétude des travailleurs cambodgiens en Thaïlande. La chaîne rappelle que fin mai, un échange de tirs entre soldats thaïlandais et cambodgiens avait lieu à la frontière, envenimant les relations entre les deux pays. « Une situation dont pâtissent notamment les quelque 800.000 travailleurs cambodgiens en Thaïlande. Certains d'entre eux sont rentrés au Cambodge, d'autres peinent à trouver du travail. Un manque aussi pour la Thaïlande, très dépendante de cette main d'oeuvre. »

 

La Thaïlande a besoin de la main d’œuvre cambodgienne bon marché

 

Le reportage a été effectué dans une ville frontière thaïlandaise qui était un lieu d’échange et est devenue « ville fantôme ». « Seuls les enfants cambodgiens scolarisés en Thaïlande sont autorisés à passer », est-il rapporté. Nawin, une commerçante, explique que les commerçants sont stressés parce que tout va mal, que plus rien ne se vend. Certains ont même fermé, faute de clients. Autre séquence dans la capitale. Les travailleurs journaliers à Bangkok sont désœuvrés et se plaignent de discriminations à leur égard. « Mais la Thaïlande a besoin de cette main d’œuvre peu qualifiée et bon marché, explique le journaliste. Leur salaire est de dix euros pour une journée de travail. » Même s’ils se sentent traités en êtres inférieurs, ils sont nombreux à ne pas regretter d’avoir émigré, dans la mesure où le taux de pauvreté au Cambodge est trois fois supérieur à ce qu’il est en Thaïlande.

 

Luxure et détournements de fonds dans l’Église bouddhiste

 

Le Figaro, Courrier international, 20 minutes et même le Journal du Québec, ont repris cette histoire digne d’un roman, rapportée par l’AFP. Parmi les titres, celui-ci : « Sexe, argent et luxe : en Thaïlande, un scandale éclabousse des dignitaires de l’Église bouddhiste ». « La police thaïlandaise a arrêté cette semaine près de Bangkok une femme de 35 ans surnommée « Golf », accusée d’avoir eu des relations sexuelles avec au moins 11 moines et de les avoir menacés de diffuser des preuves de leurs ébats en échange d’argent. » Le train de vie luxueux de certains dignitaires religieux est également dans la ligne de mire. « Les enquêteurs ont retrouvé la trace de versements estimés à 385 millions de bahts (10 millions d'euros) ces trois dernières années, ainsi qu'environ 80.000 photos et vidéos qui auraient servi au chantage. Cette affaire a révélé au grand jour le train de vie jugé luxueux et débauché de certains dignitaires de l'Église bouddhiste, qui ont pourtant fait vœu de chasteté et de mener une vie modeste sur le plan matériel. »

 

Moines bouddhistes de dos

 

L’opacité persiste autour de l’usage de l’argent

 

« Le bouddhisme occupe une place prépondérante dans la société thaïlandaise. Il n'est pas rare qu'un Thaïlandais fasse des offrandes aux temples en signe de gratitude ou pour s'offrir une certaine protection spirituelle, ou soit ordonné comme moine pendant quelques jours. Mais l'opacité persiste autour de l'usage que font les moines de l'argent reçu de la part des croyants, ni de leur indemnité perçue de l'État, qui n'est pas imposable. Ces dernières années, plusieurs dignitaires ont été arrêtés pour avoir détourné des millions d'euros. Des affaires liées à la consommation de drogues dans les temples ont aussi défrayé la chronique. »

 

Plus de 80 moines révoqués

 

« Le roi Maha Vajiralongkorn a révoqué plus de 80 moines en lien avec l'affaire du chantage sexuel, critiquant « un comportement inapproprié qui a provoqué la détresse du peuple thaïlandais ». Onze autres religieux ont été défroqués, dont le responsable d'un important temple de Bangkok, afin de « restaurer la confiance du public », selon l'Office national pour le bouddhisme. »

 

Plongée dans la vie d’un hôpital pour animaux de Phetchaburi

 

La République des Pyrénées et La Croix ont préféré s’intéresser, toujours grâce à l’AFP, à la vie d'un hôpital pour animaux de Thaïlande, qui soigne singes et éléphants.

« Dans le seul hôpital pour animaux de Thaïlande géré par une ONG, l'équipe soignante a parfois recours au système D pour traiter ses patients, qui varient du singe à l'éléphant. « Si on ne trouve pas le matériel approprié, on doit bricoler avec ce que l'on a déjà, ou faire des modifications selon les spécifications nécessaires », explique la vétérinaire Siriporn Tippol. Elle cite un laryngoscope destiné aux chats et chiens, sur lequel elle a greffé un manche plus long afin de l'adapter aux tigres et aux ours.

Des dizaines d'animaux passent chaque mois par le centre de soins de la Fondation des amis de la faune sauvage de Thaïlande (WFFT), récemment inauguré dans la province de Phetchaburi, au sud-ouest de la capitale Bangkok.

Certains ne pèsent qu'une centaine de grammes, comme le phalanger volant à queue courte, un petit marsupial utilisé comme animal de compagnie.

Dans une salle d'opération, des spécialistes interviennent sur un macaque à queue de cochon de six ans, secouru d'un site qui l'employait pour récolter des noix de cocos.

Les fermes à cocotiers du sud du pays exploitent des milliers de singes pour grimper aux palmiers et récupérer le fruit, l'un des préférés des touristes de passage en Thaïlande. WFFT a dénoncé la cruauté de ces endroits, que les singes secourus quittent dans un piteux état. »

 

La Thaïlande est réputée pour être une plaque tournante du trafic d’animaux

 

« L'hôpital a ouvert début juillet à la place de la « petite » clinique qu'opérait WFFT », raconte Edwin Wiek, qui a fondé l'ONG en 2001 avec deux singes et un gibbon. « Aujourd'hui, le site qu'il gère couvre 120 hectares et 60 espèces. WFFT assure la prise en charge de plus de 900 animaux, et en raison du flux régulier d'urgences, « nous avions vraiment besoin d'un site plus grand, de plus de salles d'opération, d'une salle de traitement », décrit-il. Ce Néerlandais d'origine plaide de longue date en faveur de la protection des espèces sauvages dans un pays réputé pour être une plaque tournante du trafic d'animaux, ce qui lui a valu par le passé d'être poursuivi en justice, et des tensions avec les autorités. Mais récemment, le gouvernement lui a demandé conseil sur des questions liées à la faune sauvage. Il a aussi ouvert les portes de son refuge aux animaux saisis par les agences de l'Etat. »

 

Éléphant soigné dans un hôpital thaïlandais

 

Des animaux retrouvés blessés et déplacés

 

« Dans bien des cas, quand des animaux sauvages allant des éléphants aux tigres, en passant par les macaques, sont retrouvés blessés et déplacés, nous nous coordonnons avec WFFT, qui prête assistance pour la réhabilitation et les soins médicaux », explique Chalerm Poommai, directeur pour la conservation de la vie sauvage au sein du service thaïlandais de gestion des parcs nationaux, et de conservation de la faune et de la flore sauvages (DNP).

« Il y a aussi du travail à accomplir pour le nouvel hôpital : Siriporn, la vétérinaire, aimerait une unité mobile de radiologie, et une machine spécialisée dans l'analyse du sang. Edwin Wiek, lui, imagine un laboratoire digne de la police scientifique qui permettrait de retracer l'origine des animaux capturés aux trafiquants. »

« Les lois sont là, mais leur mise en application manque, explique-t-il. Mais grâce à cet outil, nous pourrions réellement porter un coup aux trafiquants d'espèces sauvages. »

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