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Ce refuge d’animaux en Thaïlande se meurt et croule sous les demandes

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REUTERS / Jiraporn Kuhakan - Rhi Menmuir, seule volontaire restant de la WFFT, dans la province de Phetchaburi, transporte de la nourriture pour les animaux dans un chariot, le 18 août 2020

Alors que le zèle du gouvernement à maintenir un risque zéro du Covid-19 ravage le tourisme en Thaïlande, les attractions animalières souffrent et risquent d’avoir à donner des animaux, prévient le fondateur d'un refuge pour animaux.

La Wildlife Friends Foundation Thailand se donne pour mission de sauver les animaux abandonnés ou exploités en Thaïlande, mais l'organisation souffre aujourd’hui des restrictions relatives à la lutte contre le coronavirus.

"Au cours des six derniers mois, nous n'avons reçu aucun visiteur et avons perdu environ 75% de nos revenus", déplore Edwin Wiek, fondateur du sanctuaire, situé dans la province de Petchaburi à environ 170 km au sud-ouest de Bangkok sur un terrain offert par un temple voisin.

Le Néerlandais a récemment passé quatre jours et quatre nuits dans une cage qui abritait autrefois des chimpanzés pour collecter 25.000 dollars afin de pouvoir nourrir les animaux et aider ceux en attente de l’aide de la fondation.

"Un problème beaucoup plus important que je vois se profiler maintenant sont les attractions animales un peu partout en Thaïlande (...) elles n'ont aucun revenu et commencent à songer à donner leurs animaux", s’inquiète Edwin Wiek.

La Thaïlande a accueilli 39,8 millions de touristes en 2019, mais avec des frontières fermées depuis avril, le pays n’espère pas atteindre plus du cinquième cette année, un chiffre réalisé sur le seul premier trimestre et qui ne devrait quasiment plus évoluer si les restrictions ne sont pas levées. L'économie est en passe de connaître sa plus forte contraction depuis 1998.

Le refuge, qui compte plus de 800 animaux avec des dépenses dépassant les 40.000 dollars par mois, dépend généralement de bénévoles mais n'en a plus qu'une à l’heure actuelle.

Rhi Menmuir, 22 ans, est au sanctuaire depuis sept mois et aide à préparer des aliments pour animaux deux fois par jour.

"J'ai remarqué une différence, c’est que la qualité de la nourriture a un peu baissé", confie la jeune Écossaise.

Edwin Wiek explique que l’augmentation du nombre d'animaux à accueillir met à rude épreuve le suivi en termes de soins et d’entretien, soulignant que le sanctuaire ne dispose de fonds que pour tenir six à huit semaines.

"La quantité d'animaux par rapport à la qualité des soins est un dilemme qui me préoccupe sérieusement", dit-il.

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