Édition internationale

Les Shinawatra toujours, le roi, sa fille, la cigarette sont dans la presse française

La presse française continue à s’intéresser à la situation politique chaotique de la Thaïlande. Mais aussi à la fortune de son roi, à sa fille créatrice de mode et à ses lois anti-tabac.

Revue de presse sur fond de clavierRevue de presse sur fond de clavier
Écrit par Franck STEPLER
Publié le 7 juillet 2025, mis à jour le 8 juillet 2025


 

Toute la presse française reprend les informations qui ne cessent de tomber sur la situation politique en Thaïlande. Et ce, presque quotidiennement, depuis le début de la crise frontalière avec le Cambodge. Plongeons-nous dans Sud Ouest, qui a voulu analyser et raconter ce qui se passe ici. « Crise politique en Thaïlande : un troisième Premier ministre en trois jours ». Le titre du quotidien régional annonce clairement la couleur. Même s’il rapporte qu’un gouvernement remanié devait prêter serment devant le roi jeudi dernier, avec à sa tête Phumtham Wechayachai, qui succède donc à Paetongtarn Shinawatra, il rappelle que « la crise en cours est appelée à durer des semaines, voire des mois, le temps que les juges délibèrent sur le cas de la dirigeante, accusée de manquements à l’éthique » pour des raisons que nous avons maintes fois évoquées ici, liées à la crise diplomatique ouverte avec la Cambodge.

 

Un lieutenant loyal de Thaksin Shinawatra

 

Phumtham Wechayachai, Premier ministre thaïlandais

L’homme de 71 ans qui lui succède, en tout cas pour l’instant, est présenté par Sud Ouest comme « un loyal lieutenant de Thaksin Shinawatra, le charismatique milliardaire qui a dynamité les codes de la politique thaïlandaise dans les années 2000, avec un style à mi-chemin entre libéralisme et autoritarisme, qui lui a valu autant l’adulation des milieux ruraux que la haine des élites de Bangkok. » Rappelons que celui qui n’est autre que le père de la Première ministre sortante est aux prises avec la justice et que nous n’avons pas fini, ici comme dans la presse française, de parler des Shinawatra.

 

Rama X de Thaïlande, roi le plus riche du monde

 

Le roi Rama X de Thaïlande

 

Quant au roi Rama X, il est dans Gala, dans une position plus confortable. « Rama X de Thaïlande, roi le plus riche du monde : comment il a amassé une fortune estimée à 30 milliards d’euros », titre sans nuance le magazine, qui explique que, « selon le magazine Hello !, à la mort de son père, le 13 octobre 2016, Rama X a revendiqué les «biens de la couronne» comme faisant partie de son trésor personnel. Il dirige donc depuis 2018 le Crown Property Bureau, qui supervise les biens immobiliers de la Couronne. Cela comporte 6.560 hectares de terrain et 40.000 biens en location, dont un peu moins de la moitié seraient situés à Bangkok. » Gala poursuit et détaille : « Le roi de Thaïlande détient également des parts d’une valeur de 4,1 milliards d’euros dans un fonds d’investissement et possède une participation de 6,4 milliards d’euros dans la plus grande entreprise de construction du pays. Mais sa fortune est également matérielle. Selon l’Hindustan Times, il possède plus de 300 véhicules haut de gamme, 38 jets privés et une flotte de plus de 50 bateaux, ainsi que plusieurs propriétés réparties dans toute la Thaïlande. » Et le magazine de verser une ultime petite larme sur le monarque le plus fortuné d’Europe, Henri Ier de Luxembourg dont, toujours selon le média Hello !, la « valeur nette » ne serait estimée qu’à près de 3,7 milliards d’euros.

 

La princesse Thaïlande, créatrice de mode aujourd’hui reconnue


La princesse de Thaïlande

 

Tandis que Gala s’intéresse au père, Madame Figaro parle de sa fille. La princesse Sirivannavari de Thaïlande est une créatrice de mode désormais reconnue dans le monde entier et les reporters du magazine l’ont rencontrée à Paris, précisément aux Galeries Lafayette. « Pour me lancer dans la mode, j’ai dû retirer ma couronne et apprendre comme les autres », explique celle qui a préféré suivre sa passion que demeurer dans son confort natal. « Sirivannavari, 38 ans, est une femme élégante, apprêtée, que l’on sent un peu fatiguée en ce jour d’inauguration du pop-up de sa marque éponyme dans le grand magasin parisien. Nous avons beau avoir presque le même âge, elle a les traits bien plus juvéniles. Mais son regard déterminé montre qu’elle a de l’expérience. Car la princesse de Thaïlande n’est pas devenue créatrice de mode sur un coup de tête. Elle a construit sa marque en prenant son temps, en commençant à 18 ans. Cela fait donc vingt ans qu’elle navigue dans l’industrie, entre son pays natal et l’Europe. «Je me suis d’abord intéressée à la peinture, le collage et la gravure, avant de voir en la mode une forme d’art mouvant, vivant. Je me suis lancée très jeune, avec le soutien de ma famille. Mon père m’a conseillé de venir étudier en France, alors que je songeais plus à l’Italie.» »

 

On peut discuter avec elle librement et simplement

 

Elle raconte ses débuts difficiles, peut-être trop tôt, les gens qui venaient au spectacle voir ce que la fille d’un roi était capable de créer. Certainement ne se sentait-elle pas prise au sérieux. Aujourd’hui, ce qu’elle semble vouloir avant tout, c’est être une créatrice comme les autres. « Lorsque l’on connaît un peu la Thaïlande, reprend Madame Figaro, il peut sembler assez fou de pouvoir discuter aussi librement et simplement de sa vie avec la fille du roi Maha Vajiralongkorn, actuellement en exercice, autour d’une tasse de thé. Là-bas, la famille royale est adulée. Ses membres ont un statut presque divin. Pourtant, la princesse ne met pas de barrières, on sent qu’elle parle sans retenue, avec aisance et simplicité. Ici, en France, elle reste membre d’une famille royale, mais elle est surtout connue pour sa casquette de créatrice de mode. Cela lui confère une autre aura. Sans doute moins lourde à porter. »

 

Les princesses modernes doivent avoir un métier

 

Cette femme d’affaires exigeante règne aujourd’hui sur une entreprise de quatre-vingts personnes. Elle propose désormais des accessoires, des bijoux et une ligne de joaillerie. « Elle fait partie des acteurs du monde de la mode, en Asie, mais aussi en Europe », affirme le magazine qui lui laisse les derniers mots : « Je viens d’une grande famille, c’est comme ça, je ne l’ai pas choisi. Mais comme me l’a dit un jour mon oncle, les princesses modernes doivent avoir un métier. »

 

En Thaïlande, cela fait vingt ans qu’il est interdit de fumer dans les lieux publics

 

Les journalistes de Radio France se sont intéressés la semaine dernière à un sujet moins glamour mais d’actualité. Depuis le dimanche 29 juin 2025, en France, il est interdit de fumer sur les plages, dans les parcs et aux abords des écoles. À cette occasion, ils ont pris pour exemple la Thaïlande où, rappellent-ils, cela fait vingt ans qu’il est interdit de fumer dans les lieux publics et qu’enfreindre la loi peut ici coûter très cher. « Les Thaïlandais utilisent les parcs un peu différemment qu'en France, où beaucoup de gens s'y posent entre amis. Ici, la grande majorité vient pour faire du sport donc c'est juste du bon sens d'interdire de fumer. » Ces propos sont ceux de Danakit, une trentenaire qui s’étire après son footing, dans le parc Lumphini de Bangkok.

 

Panneau interdiction de fumer sur la plage

 

Les règles officielles sont loin d’être toujours appliquées

 

Lieux de sport, zoos, aires de jeux, marchés et, depuis 2018, certaines plages du pays, les lieux d’exclusion de la cigarette sont nombreux en Thaïlande. Le montant théorique de l’amende, rappelé par les journalistes, peut atteindre 100.000 bahts. La menace d’une peine de prison d’un an est aussi brandie. Tout cela donne-t-il des résultats ? Alors qu’en France, en vingt ans, la proportion de fumeurs a chuté de 31 à 23% environ, en Thaïlande, le taux est passé de 23 à 17%. « Il y a donc plus de fumeurs en France. Mais le tabac reste la deuxième cause de décès et de maladies en Thaïlande, ajoutent ceux qui ont mené l’enquête. Car, malgré une augmentation des taxes depuis 2017 et une loi stricte, dans les faits, les règles officielles sont loin d'être toujours appliquées. »

 

En Thaïlande, la cigarette électronique est interdite mais la contrebande existe

 

Quant à la cigarette électronique, dont le taux de nicotine et les saveurs disponibles en France seront peut-être bientôt limités, « en Thaïlande, les vapoteuses sont tout simplement interdites depuis 11 ans, rappelle Radio France. Il est illégal d'en vendre, d'en posséder ou d'en fumer. Leur utilisation peut conduire à une saisie et expose le contrevenant au paiement d'une amende ainsi qu'à une peine de prison.

Pour les autorités, les vapoteuses sont un risque, pour les jeunes surtout. Cette mère de famille, assise sur un banc du parc, approuve l'interdiction. "Les vapoteuses, argue-t-elle, ça peut inciter les jeunes à consommer du tabac. C'est comme une drogue. Quand ils essaient, ils deviennent accros. Et puis ça ne donne pas une bonne image de soi de fumer ces choses-là."

En réalité, la contrebande existe et il est très facile de se procurer des vapoteuses en Thaïlande, dans la rue ou en ligne. Résultat : d'après le gouvernement, au moins 12% des jeunes Thaïlandais de 15-24 ans utilisent des cigarettes électroniques. Il est difficile de freiner la consommation, mais les autorités ont durci les contrôles il y a deux mois, avec le blocage, par exemple, de 9.500 sites et comptes de réseaux sociaux de vente en ligne de vapoteuses. »

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