Politique, justice, horreur et salami en Thaïlande dans la presse française
Grande diversité dans la presse française ces derniers jours à propos de la Thaïlande. Des retombées de l’élection du nouveau Premier ministre a l’arrivée de salami francais dans les supérettes, le spectre est large.
La jeunesse thaïlandaise déçue par le choix du nouveau Premier ministre
Le Monde s’est particulièrement intéressé à la Thaïlande ces derniers jours. Et cette marque d’intérêt commence par les suites de l’élection d’un nouveau Premier ministre. « En Thaïlande, la jeunesse progressiste déçue par l’alliance avec les conservateurs : « Quelque chose s’est brisé et sera difficile à réparer » », titre le quotidien. Suit l’explication : « En soutenant Anutin Charnvirakul, officiellement nommé premier ministre, dimanche 7 septembre, après l’approbation royale, le Parti du peuple a facilité l’arrivée au pouvoir du responsable conservateur. Un pari risqué, qui laisse ses jeunes électeurs partagés entre incompréhension et inquiétude pour l’avenir démocratique de leur pays. Elle se sent trahie : « En tant qu’électrice du Parti du peuple, je suis profondément déçue », lâche Suwimol Namkanisorn. La jeune femme déplore l’arrivée au pouvoir du conservateur Anutin Charnvirakul, qui n’a pu être désigné premier ministre, le 5 septembre, par le Parlement thaïlandais que grâce au ralliement décisif des 143 députés du Parti du peuple, incarnation, pourtant, de l’aile progressiste, premier parti de l’Assemblée et principale force d’opposition depuis les législatives de mai 2023. »
Retour à la case prison pour Thaksin Shinawatra
Le Monde, encore, revient sur la décision de la Cour suprême thaïlandaise qui a ordonné, mardi 9 septembre, l’emprisonnement immédiat, et pour un an, de Thaksin Shinawatra. Le quotidien du soir rappelle que l’ancien homme fort de la Thaïlande avait été condamné à huit ans de prison pour corruption, incarcéré seulement six mois en milieu hospitalier à son retour d’exil en 2023, avant d’être libéré pour raisons de santé. « La Cour suprême a jugé mardi qu’il n’avait pas correctement purgé sa peine d’emprisonnement. « L’avoir envoyé à l’hôpital n’était pas légal, l’accusé sait que sa maladie ne constituait pas un problème urgent, et être resté à l’hôpital ne peut compter comme une peine de prison », a-t-elle exposé dans sa décision. Elle a ordonné l’incarcération immédiate à Bangkok de cette figure de la vie politique nationale. » Juste après les revers politique et judiciaire infligés à son parti et à sa fille, l’ancien Premier ministre avait quitté le pays, affirmant qu’il serait de retour pour l’audience. Il a tenu parole. « Thaksin Shinawatra est revenu en Thaïlande lundi en jet privé, après quelques jours passés hors du pays qui avaient alimenté des rumeurs dans la presse nationale d’une possible fuite à l’étranger. Il avait promis d’assister à l’audience de la Cour suprême en personne. »
Du paradis thaïlandais au geôles turques
Le Monde, toujours, raconte une sombre histoire avec ce titre : « De vacances en Thaïlande aux geôles turques, deux amies dans le piège d’un trafic international de cannabis ». « Deux femmes âgées de 20 ans, originaires de la région parisienne, ont séjourné, tous frais payés, en Thaïlande avant de rentrer avec des valises remplies de cannabis, confiées à leur départ. Leurs avocats plaident une « grande naïveté ». » Ainsi se résume l’histoire. « C’était un rêve éveillé. Deux semaines de vacances grand luxe en Thaïlande, aussi belles que dans les magazines et les publications d’influenceuses : descente à l’Hôtel Intercontinental de Bangkok, excursions, massages, shopping à gogo… Ibtissem B. et Mariam N., deux amies de 20 ans à peine, ont joué les touristes sans rien débourser, aux frais d’un généreux organisateur renflouant plusieurs fois leur cagnotte. La parenthèse s’est brutalement refermée dans les coursives de l’aéroport international d’Istanbul, le 28 février, lors de leur escale du retour vers la France. Ce jour-là, les douaniers turcs saisissent leurs valises. Elles sont remplies de plusieurs dizaines de kilos de résine de cannabis. Les deux copines, interpellées sur-le-champ, sont placées en détention provisoire. » Parce qu’elles ont accepté ce séjour, parce qu’à l’aéroport de Bangkok, alors qu’elles allaient rentrer, un inconnu leur a demandé d’enregistrer en soute deux bagages cadenassés et qu’elles ont encore accepté, elles risquent aujourd’hui jusqu’à dix-sept ans de prison.
À Bangkok, l’horreur au zoo
Toute la presse, dont Le Parisien, Paris Match et 20 minutes reprennent avec épouvante l’histoire contée par l’AFP et dont nous avons beaucoup parlé entre nous en Thaïlande. « Un gardien de zoo a été dévoré par une meute de lions lors d’un safari dans la région de Bangkok », titre notamment 20 minutes. Le récit est hélas très simple et très bref. « L’attaque s’est produite au Safari World Bangkok, qui se présente comme l’un des plus grands parcs zoologiques d’Asie et propose des excursions pour nourrir les lions et les tigres pour environ 1 200 bahts (31 euros) par personne. « La victime est un employé du zoo qui nourrissait habituellement les lions », a déclaré à l’AFP Sadudee Punpugdee, un responsable du Département des parcs nationaux. « Il aurait été attaqué par six ou sept lions », a-t-il ajouté. « Un homme est sorti d’une voiture, se tenant seul, dos tourné aux animaux […] Il est resté debout pendant environ trois minutes, puis un lion s’est approché lentement et l’a attrapé par-derrière. Il n’a pas crié », a raconté à la chaîne TV locale Thairath, Tavatchai Kanchanarin, un visiteur du zoo, témoin de l’attaque. La victime était superviseur du zoo depuis plus de trente ans. »
De la charcuterie française dans les 7-Eleven de Bangkok
Les Échos enfin nous redonnent le goût de passer à table en nous racontant l’histoire du géant thaïlandais Charoen Pokphand Foods (CPF) et de la coopérative française Cooperl, basée à Lamballe, dans les Côtes-d'Armor, qui « s'associent pour proposer deux recettes de charcuterie française dans les rayons des supérettes 7-Eleven en Thaïlande. » Une réussite pour la coop et une bonne nouvelle pour les amateurs en manque. « Depuis cet été, les Thaïlandais peuvent acheter du Bucher Rosette Salami et du Bucher Chorizo Salami dans 419 points de vente de Bangkok et sa périphérie. De la charcuterie made in France, développée par Montagne noire, marque d'origine occitane reprise en 2017 par Cooperl, coopérative agricole et agroalimentaire basée à Lamballe, dans les Côtes-d'Armor. L'opération résulte d'un partenariat entre Montagne Noire et Charoen Pokphand Foods (CPF), géant thaïlandais de l'agroalimentaire. » Bon appétit.