Donald Trump annonce un cessez-le-feu mais les combats s’intensifient. C’est le moment que choisit le Premier ministre thaïlandais pour dissoudre la Chambre. Pas simple à suivre.


Pas facile d’y voir clair dans le conflit qui oppose la Thaïlande au Cambodge
Les médias français sont aussi perdus que nous face au conflit entre la Thaïlande et le Cambodge, son avenir et sa résolution. Tous racontent que, malgré l’annonce d’un cessez-le-feu par Donald Trump, les combats continuent, « Les hostilités s’intensifient », affirme même La Nouvelle République. TV5 et Libération évoquent la dissolution en plein conflit et Le Figaro se demande ce que risquent les voyageurs. France 24 évoque les milliers de déplacés, Ouest France et La Croix font de la pédagogie en rappelant que c’est le dessin de la frontière, tracé par la France, qui est à l’origine de ce différend historique. Rien ne sert aujourd’hui de citer les chiffres rapportés par les médias, nombre de morts et de blessés, militaires et civils, thaïlandais et cambodgiens, nombre de déplacés car, aussitôt sont-ils imprimés qu’ils sont déjà faux, la situation n’étant hélas pas à l’accalmie. Il est surtout très important, notamment lorsqu’on lit un article publié en ligne, d’en vérifier la date et l’heure de publication. Ainsi vendredi 12 décembre, Le Dauphiné Libéré titrait « Donald Trump annonce l'arrêt des combats entre la Thaïlande et le Cambodge ». Le lendemain, on lisait un peu partout que les combats avaient repris, malgré la médiation de Trump. On apprenait aussi que le Cambodge avait fermé tous les points de passage entre les deux pays.
Pour finir sur le sujet, on attribuera à Paris Match le prix du titre de la semaine, moins factuel que les autres : « « Une haine ancestrale » : Cambodge-Thaïlande : guerre au paradis ».
Qui remportera les élections de début 2026 en Thaïlande ?

L’autre grand sujet de la semaine est bien sûr celui de la dissolution. Le média en ligne suisse Zonebourse, s’appuyant sur le travail de l’agence Reuters, présente les enjeux et les scénarios des élections anticipées en Thaïlande. Premiers rappels : elles auront lieu d’ici 45 à 60 jours et le gouvernement sortant assurera d’ici là l’intérim. 500 sièges sont à pourvoir, 400 parlementaires représenteront des circonscriptions et 100 seront issus d’un scrutin de liste. Puis les nouveaux parlementaires éliront le Premier ministre. Chaque parti peut proposer trois noms avant les législatives et il faut obtenir au moins 25 sièges pour pouvoir en lancer un dans la course finale.
Selon les analystes, rapporte l’agence de presse et le média, la dissolution a été avancée par le Premier ministre thaïlandais pour éviter une motion de censure, mais aussi pour capitaliser sur un regain de patriotisme alors que son pays se bat contre le Cambodge pour sa souveraineté.
Qui l’emportera ? « Les sondages d'opinion placent systématiquement le People's Party, formation d'opposition progressiste, en tête des intentions de vote. Maîtrisant les réseaux sociaux et bénéficiant d'un fort soutien chez les jeunes et les urbains, le parti s'est imposé lors du dernier scrutin en 2023. Mais son programme libéral et anti-establishment inquiète les élites et groupes économiques influents du pays, notamment ses propositions de démantèlement des monopoles, de suppression de la conscription et de réforme de la justice, au cœur de deux décennies de crises politiques. »
« Pour rester Premier ministre, Anutin devra élargir son assise électorale, notamment dans les campagnes et de nouveaux territoires, afin d'améliorer nettement les 71 sièges obtenus par Bhumjaithai lors du dernier scrutin, et mobiliser les conservateurs influents pour constituer une alliance capable de contrer le People's Party. Un nouvel accord avec le Pheu Thai, autrefois tout-puissant, n'est pas à exclure. »
Rappelons que le Bhumjaithai 3st le parti de l’actuel Premier ministre, Anutin Charnvirakul, et le Pheu Thaï, celui de la famille Shinawatra.
L’incertitude plane sur la tenue du Grand Prix moto de Thaïlande

Conséquence indirecte de la situation chaotique en Thaïlande, « Le Grand Prix moto de Thaïlande aura-t-il lieu ? », se demande caradisiac.com.
« Alors que le circuit de Chang (Buriram) doit accueillir le paddock MotoGP au mois de février prochain, l’afflux de réfugiés fuyant les affrontements entre la Thaïlande et le Cambodge pose question sur la tenue de l’événement sportif. Le regain des tensions et la nouvelle escalade de violences entre les troupes thaïlandaises et cambodgiennes à la frontière ont entraîné un afflux massif de réfugiés, transformant le circuit international de Chang, situé dans le canton de Buriram, en centre d’accueil. Situé à environ 100 kilomètres de ces zones contestées, le circuit international de Chang (Buriram) accueille depuis quelques jours une petite partie de ces réfugiés (entre 15 000 et 20 000 personnes), et a été pour l’occasion transformé en centre d’urgence avec des tentes et des bâtiments temporaires. Aujourd’hui, devant l’urgence de la situation et son caractère imprévisible, il est notamment difficile de savoir si le circuit sera en mesure de recevoir le paddock MotoGP dans des conditions de sécurité optimales. »
Une équipe bretonne remporte le raid des Amazones en Thaïlande

Terminons sur une note un peu plus joyeuse en ouvrant Ouest France, qui salue des héroïnes. « Malgré les difficultés, ces Bretonnes ont remporté le raid des Amazones, en Thaïlande. La capitaine Hélène Loisel-Bechet, 46 ans, et ses amies Coralie Bourgeois, 44 ans, et Myriam Fontaine, 51 ans, ont remporté le raid des Amazones en Thaïlande, qui s’est déroulé du 29 novembre au 7 décembre 2025. Un défi sur fond de lutte contre le cancer ORL. Elles voulaient d’abord participer au raid des Alizés, mais avaient dû se rabattre sur celui des Amazones. Les trois amies, établies dans le secteur de Hédé-Bazouges (Ille-et-Vilaine), ont bien fait, puisqu’elles ont remporté l’aventure. »
Bravo à elles et merci pour ce rayon de soleil bienvenu.
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