Édition internationale

L’AlterCOP 30 pour découvrir que la Thaïlande s’intéresse au développement durable

L’AlterCOP se veut une alternative et un complément à la COP organisée par l’ONU. Née à Singapour, elle a fait des petits, notamment en Thaïlande, où deux conférences sont organisées.

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Écrit par Franck STEPLER
Publié le 3 novembre 2025, mis à jour le 4 novembre 2025


 

La conférence de Belém de 2025 sur les changements climatiques, ou COP 30, se déroulera du 10 au 21 novembre, dans la capitale de l’État de Pará, dans le nord du Brésil, au cœur de l’Amazonie. Pour rappel, la COP est une conférence internationale organisée annuellement par l’ONU, au cours de laquelle les états membres se penchent sur l’avenir de la planète et tentent de fixer collectivement des objectifs environnementaux mondiaux. Les organisateurs espèrent que cette édition marquera le début d’une nouvelle phase d’engagements pour le climat, centrée sur la justice sociale, la bioéconomie et la protection des écosystèmes amazoniens.

 

L’AlterCOP, une alternative et un complément à la COP

 

La COP est un événement qui se déroule à l’échelle des états, ce qui paraît insuffisant à beaucoup pour entraîner les individus dans les démarches nouvelles. Ainsi est née l’AlterCOP. Plus qu’une alternative, un complément. Née à Singapour, ses concepteurs défendent l’idée que la société civile peut et doit agir elle aussi et poser les sujets sur la table. Les parents de l’AlterCOP sont réunis au sein de The Matcha Initiative, une communauté de volontaires qui souhaitent se rencontrer autour des questions liées au développement durable et partager des bonnes pratiques. Depuis deux ans et demi, une branche a été créée en Thaïlande, « qui suit son propre chemin en se basant sur l’expérience de Singapour ». Ces mots sont de Delphine Pernot Lecuyer, consultante en économie circulaire. Depuis Bangkok, elle conseille à distance des entreprises en France et en Europe, notamment sur le recyclage des plastiques. Elle travaille en particulier sur la « responsabilité élargie du producteur », qui n’est autre chose qu’une adaptation du concept de pollueur-payeur. « Dans le monde du déchet, explique-t-elle, le particulier pollue mais le producteur doit prendre une part de la responsabilité. Ainsi, les grandes entreprises paient des organismes qui vont s’occuper du recyclage. Le système sera obligatoire en Thaïlande à partir de 2027. Il est actuellement en phase de volontariat. Il faut savoir qu’il existe déjà des lois mais qu’elles sont mal appliquées. Depuis 2025 par exemple, comme en France, il est interdit de donner gratuitement des sacs plastique à la caisse d’un magasin. Chacun le vit, ce n’est respecté nulle part et seul un prix incitatif du sac en plastique permettrait une avancée. Le principal frein est venu du Covid. Au moment de la pandémie, le plastique a été perçu comme un outil pour une meilleure hygiène. »

 

Pays concernés et programme thaïlandais de l’AlterCOP 30

 

Voilà le genre de sujet qu’on aborde à l’AlterCOP. En dehors de Singapour, la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam, la Malaisie et le Japon ont organisé des conférences en 2024. Ils seront rejoints cette année par les Philippines, l’Indonésie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Dubaï, Hong Kong, l’Espagne et le Portugal.


Logos organisateurs AlterCOP 30 Thaïlande

 

À Bangkok, l’AlterCOP 30 est organisée autour de deux événements :

- le jeudi 13 novembre, de 18h30 à 21h30, l’Alliance française ouvrira son auditorium à une conférence sur « une approche éthique et durable dans la chaîne d’approvisionnement ». L’attachée culturelle de l’ambassade du Brésil prononcera le discours d’ouverture. Elle viendra parler d’un projet d’agriculture plus durable, présenté à la COP 30.

Puis des responsables d’entreprises viendront raconter leur expérience sur l’engagement de leurs fournisseurs et de leurs clients dans des démarches de développement durable.

 

- le jeudi 20 novembre, de 18h30 à 21h30, au Blue Parrot, un restaurant de Sathorn, il sera question de « Sufficiency economy », un concept thaïlandais, parrainé par la famille royale, qui vise à aider le developpement durable en Thaïlande. L’objectif consiste à parvenir à introduire le développement durable dans la société thaïlandaise. On pourrait parler ici d’économie de la suffisance, de contrôle de l’agriculture, de définition de limites, de mesures d’impact, … Universitaires et théoriciens du concept viendront échanger avec le monde pratique, les start-ups et les entreprises thaïlandaises qui travaillent dessus.

 

Les conférences, bien qu’orientées vers le monde professionnel, sont ouvertes à tous.

Pour plus de détails et vous inscrire :

https://www.altercop.com/

 

Débarrasser la Thaïlande d’une partie de ses amas de plastique

 

Delphine Pernot Lecuyer
Delphine Pernot Lecuyer 

 

L’AlterCOP est une vitrine, elle permet de montrer que la Thaïlande a des projets, même si les effets ne se font pas encore sentir. Lorsque le mari de Delphine Pernot Lecuyer a accepté un poste à l’Agence Française de Développement de Bangkok pour trois ans, elle s’est dit que l’occasion était belle de ne pas demeurer un témoin passif mais de s’impliquer. Il y a The Matcha Initiative. Il y a Zéro Déchet Thaïlande, un projet de Bangkok Accueil dans lequel elle a décidé de s’impliquer. Et puis il y a les Fresques. « Ce sont des ateliers d’intelligence collective qui permettent de découvrir un sujet, explique Delphine. La « Fresque du climat » existe depuis de nombreuses années. La plus spécifique « Fresque du plastique » existe en France et j’essaie de l’adapter à la Thaïlande. Mon but est de la rendre pérenne lorsque je partirai dans un an. » Tous nos vœux l’accompagnent, pour une Thaïlande débarrassée d’une partie de ses amas de plastique.

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