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TELEPHONE PORTABLE – Danger au bout du fil

L'usage du téléphone portable : dangereux ou pas pour la santé ?  Une étude parue cette semaine rassure mais ne tranche pas


Pas de lien direct cancer/portable démontré

"L'étude ne met pas en évidence un risque accru de tumeur, mais en même temps, on ne peut pas conclure qu'il n'y a pas de risque, car il y a suffisamment de résultats qui suggèrent un risque possible" résume le Pr Élisabeth Cardis, coordinatrice principale de l'enquête lancée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) qui dépend de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L'enquête nommée Interphone et lancée en 2000 a été menée dans 13 pays industrialisés dont la France, auprès de plus de 6.500 patients âgés de 30 à 59 ans, atteints de tumeurs au cerveau, du nerf acoustique ou de la glande parotide (salivaire). Elle consistait à quantifier l'usage du portable par ces personnes au cours de ces dix dernières années et de comparer les résultats à ceux de témoins sains.

Si les résultats montrent qu'il n'y a pas de corrélation directe entre utilisation du téléphone portable et apparition de pathologies cérébrales, ils tendent à souligner un risque accru de tumeurs chez les utilisateurs les plus intensifs (plus de 30 minutes par jour en moyenne).

Mais des doutes subsistent
Ce sont ces effets possibles à long terme chez les gros usagers du téléphone mobile (AFP) qu'il serait intéressant d'approfondir. Les conclusions de l'enquête rappellent par ailleurs les limites inhérentes à ce type d'enquête dite "enquête cas témoin" telles que les erreurs éventuelles ou le risque de subjectivité et d'imprécision chez les personnes interrogées. Autant de biais qui limitent le poids des conclusions et ne permettent pas d'établir une "interprétation causale" ferme.

Les chercheurs recommandent de lancer d'autres études complémentaires d'autant qu'au cours de la dernière décennie les portables ont gagné en puissance mais baissé en émission et les modes d'utilisation ont évolué (utilisation en hausse des textos et des kits mains-libres).

Le Pr Élisabeth Cardis signale qu'une nouvelle étude "Mobikids" est en cours pour étudier le risque de tumeurs cérébrales des enfants et des adolescents, classe d'âge non prise en compte dans l'étude Interphone.
Siri Ounechay ( www.lepetitjournal.com) vendredi 21 mai 2010

Lire aussi :

Le Figaro, Pas de risque accru de cancer avec les portables
Le Nouvel Obs, Les doutes sur les risques du téléphone portable demeurent

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