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Législatives 2024 - Gilles Neffati : "Permettre à l'AN de retrouver de la sérénité"

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Gilles Neffati, candidat du parti Les Ecologistes avec la majorité parlementaire pour la 8ème circonscription (Italie, Israël, Chypre, Grèce, Malte, Turquie, Territoires palestiniens...), a répondu à nos questions.

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Écrit par Léa Degay
Publié le 24 juin 2024, mis à jour le 25 juin 2024

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis candidat aux élections législatives 2024, je suis Gilles Neffati travailleur social et consultant auprès des O.N.G. D’origine franco-italienne, je suis l’unique candidat écologiste et centriste de la circonscription. Je possède de la famille en Italie, en Grèce et en Israël. Ma suppléante Barbara Fuchs est d’origine franco-grecque et possède de la famille et des liens culturels avec Israël.

 

Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ? 

Je me présente pour ces élections pour aider mon pays à trouver des solutions pour soutenir les Français expatriés, permettre à l’Assemblée nationale de retrouver un peu de sérénité et de stabilité, permettre d’éviter la division insufflée par les extrêmes qui veulent faire de la France le lieu d’une lutte entre communautés alors qu’il n’existe qu’une communauté nationale. Je souhaite répondre aux inquiétudes des Français afin de limiter leur recours aux votes de protestation afin de leur permettre d’exprimer une véritable adhésion.


Quel est votre rapport avec cette circonscription ? 

Je suis d’origine franco-italienne, marié à une Italienne dont les enfants vivent à l’étranger et sont binationaux. J’ai moi-même vécu plusieurs années à l’étranger et je retourne très régulièrement en Italie. Du fait de mon travail, je suis très régulièrement en mission en Italie, en Grèce et en Turquie étant consultant en matière de gestion des flux migratoires et travailleur social.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?

Je suis enfant d’expatrié, mon père ayant travaillé à l’étranger durant mon enfance et mon adolescence, j’ai vécu à l’étranger et travaille régulièrement à l’étranger, plusieurs de mes enfants vivent à l’étranger et je les accompagne dans leurs démarches concernant leurs études ou leurs activités professionnelles. Je sais donc ce que cela signifie d’étudier, de vivre ou de devoir conserver des relations sociales en vivant à l’étranger ou de devoir préparer un retour en France avec les difficultés administratives et psychologiques que ces allers-retours peuvent avoir sur soi, son identité et les tiraillements qui en découlent.

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Je le perçois comme une mission de service public au service des Français de l’étranger et de la nation en général. J’essayerai de répondre surtout à leurs attentes. Je sais qu’il y a beaucoup de problèmes administratifs dont personne ne s’occupe car cela peut paraître un peu rébarbatif, long et fastidieux : je pense aux conventions fiscales, aux frais bancaires, à la double imposition, aux bourses scolaires en nombre insuffisant. J’essayerai d’être peut-être plus discret en m’occupant de ces sujets moins médiatiques tout en étant un soutien moral pour les Français expatriés dans la situation des conflits du Moyen-Orient. Je ne souhaite pas mentir aux Français de l’étranger en leur promettant l’impossible : ce n’est probablement pas moi qui résoudrai le conflit israélo-palestinien même si je soutiendrai la paix, la vie, le retour des otages. Je donnerai mon appui en faveur des Français expatriés autant que je le pourrai. Ce que je peux modestement promettre, c’est que je travaillerai comme une fourmi, je travaillerai sur les sujets techniques des questions fiscales, sociales et migratoires pendant que les autres feront leurs grands discours et leurs sorties tonitruantes à l’Assemblée nationale, ce qu’ils font depuis 7 ans sans résoudre ces points qui n’ont l’air de rien mais qui pourrissent la vie à beaucoup de Français à l’étranger. Je veux être un député au travail, proche de ses administrés, qui participent à résoudre leurs problèmes quotidiens notamment celui du tarif prohibitif des lycées français à l’étranger alors que l’éducation est un droit promis par la Constitution à tous les citoyens français sans préciser leur lieu de résidence. Il n'est pas normal que des familles françaises à l’étranger de revenus médians doivent renoncer à un lycée français pour leurs enfants en raison de son prix exhorbitant.   

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?

Le défi principal est d’ordre politique afin de limiter l'action à l'extrême droite qui est anti-européen alors que la France est l’un des pays fondateurs de cette union. Je souhaite éviter la division des Français en faisant en sorte qu’ils se sentent tous représenter et qu’ils disposent d’une alternative au centre. Je ne tolèrerai pas l’antisémitisme, le racisme ou le sexisme. En tant que travailleur social, je suis très actif pour lutter contre les violences conjugales et j’aimerais pouvoir renforcer la prise en charge des victimes françaises à l’étranger et agir pour la protection de l’enfance ou la meilleure prise en charge du handicap ou de la dépendance.

A côté du conflit israélo-palestinien, la problématique de l’immigration illégale reste entière, notre circonscription étant d’ailleurs l’un des points principaux d’arrivée encore aujourd’hui. A ce sujet, je souhaite une meilleure application des OQTF et la création de Maisons France dans les pays de départ et d’arrivée pour conseiller les demandeurs d’asile et les réorienter vers une aide au retour s’ils sont inéligibles à la protection. Je ne souhaite pas faire la politique de l’autruche en refusant un suivi à ces demandeurs même déboutés qui souvent finissent par errer sur les routes d’Europe et sous les ponts à Paris. Suivre les demandeurs y compris déboutés est essentiel en termes de sécurité pour eux ainsi que pour la société.

Le point est donc de permettre une immigration choisie des deux côtés, pour cela, je suis favorable à une politique de co-développement avec les pays du Sud pour éviter les réfugiés climatiques et économiques, agir sur les causes plutôt que les conséquences. Des millions de réfugiés climatiques vers l’Europe sont prévus si nous ne trouvons pas des solutions agricoles, technologiques pour faire face au dérèglement climatique. Un écologiste pragmatique est peut-être la meilleure personne indiquée pour lutter contre l’immigration illégale au XXIe siècle dès l’origine.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Je me suis déplacé au sein de la circonscription en Italie principalement d’aller à la rencontre de mes compatriotes. Compte tenu de sa brièveté, je n’ai pas pu m’organiser pour parcourir les autres pays, ma campagne a donc lieu principalement en ligne. Je tâche de répondre à ceux qui me sollicitent par mail. Je suis soutenu par Europe Egalité Ecologie ! ainsi que par l’UDI (l’ancien parti de Meyer Habib qu’il a abandonné au bénéfice des Républicains). L’UDI travaille régulièrement avec la Majorité présidentielle avec laquelle il était associé aux Européennes mais conserve son indépendance. Nous avons aussi le soutien de l’Alliance centriste dont les deux députés siègent dans le groupe d’Horizons. J’ai aussi le soutien de nombreux partis écologistes centristes qui n’ont pas pris part à l’accord avec LFI et qui sont très bien notés en matière de protection animale. J’ai bien sûr le soutien de Juliette de Causans qui était candidate en 2023 « Les Ecologistes avec la Majorité présidentielle » sur cette circonscription et qui a de la famille en Italie, de même Milad Ezabadi candidat en 2022. J’espère que leurs soutiens voteront pour moi, que d’autres sauteront enfin le pas afin que nous puissions appliquer notre programme pragmatique au plus près des besoins des Français de la circonscription.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?

Je mettrai sur la table de travail au bénéfice des Français expatriés : la lutte contre la double imposition, l’extension des conventions fiscales et de sécurité sociale pour faciliter la vie des Français expatriés. En effet, il existe trop de problèmes concernant l’application des conventions fiscales notamment avec l’Italie qui ne sont pas mises à l’agenda.

La fin de la prescription des services rendus à l’étranger pour le calcul des retraites et la mise en place d’une reconnaissance automatique des diplômes avec les différents pays de la circonscription. Une éducation française à coûts modérés et un véritable soutien aux familles expatriées.  

Concernant la géopolitique tendue au sein de la circonscription, je tâcherai d’être un soutien à la paix, au retour des otages au sein de leur famille, de la fin du conflit, à la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, le sexisme.

Enfin, je n’oublierai pas la question de l’environnement et du bien-être animal : je souhaite un protectionnisme vert pour l’agriculture européenne, une limitation du transport d’animaux vivant et le déploiement de drones de détection, de largage d’eau et de lutte contre les incendies qui chaque année frappent de plus en plus fort les pays de notre circonscription. Nous devons être prêts pour répondre à ces catastrophes naturelles qui risquent de s’accentuer en fréquence et en nombre. J’aimerais que l’on soit davantage dans l’anticipation plutôt que dans la réaction qui vient toujours trop tard.

 

 

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