Édition internationale

"Sugarland", un film réalisé par Isabella Brünacker

"Sugarland" est un road-movie qui raconte l’histoire d’une jeune femme, appelée Iga, en voyage depuis l'Autriche jusqu'à l'Écosse. En chemin, elle prend Ethan, un vagabond qui semble voyager sans destination précise, et malgré des débuts hésitants, le voyage rapproche ces deux marginaux. La rédaction a rencontré sa réalisatrice Isabella Brünacker dans le cadre d’une interview accordée au Petit Journal Stockholm.

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La réalisatrice Isabella Brünacker au Festival international du film de Stockholm. © Fabienne Roy
Écrit par Carla-Rose Biausque
Publié le 13 novembre 2025, mis à jour le 21 novembre 2025

 

La force du duo

Le film mettant en scène le voyage de deux protagonistes, il était essentiel que le duo fonctionne. À ce sujet, la réalisatrice complimente leur travail. En ce sens, elle raconte : « Quand les deux se sont rencontrés pour la première fois à Vienne, je me suis assise et je les ai regardés discuter. Le courant est tout de suite passé. » Elle se dit heureuse d'avoir fait ce choix, observant qu’ils semblaient très bien travailler ensemble dès le début.

Isabella Brünacker insiste sur un point particulier, renforçant la connexion d’Iga et Ethan : elle a délibérément exclu toute forme d’appareils numériques. Vous pourrez ainsi remarquer l’absence de système de navigation dans la voiture mais aussi de téléphones. Selon elle, cela permet également de créer un film intemporel qui pourrait avoir lieu aussi bien il y a cinq ans qu’il y a vingt ans. Cette connexion est accentuée par l’atmosphère du film. Tourné en hiver, il dégage une impression d’isolement, renforcé par la route. Face aux personnages qui sont perdus, provenant de milieux très différents, ils s’entraident, s’adaptent et se connectent au fil de leur voyage.

 

Un film cosmopolite

En tant que spectateur, vous êtes invités à suivre les protagonistes dans leur voyage à travers l’Europe de l’Autriche à l’Écosse, en passant par la France et l’Angleterre. Au-delà de leur périple, Iga et Ethan vous font également voyager grâce à leurs accents. Isabella Brünacker nous confie que c’était un choix délibéré. Au sujet de l’acteur Bill Caple, elle affirme : « Dès notre première conversation, j'ai su que c'était lui, car je voulais quelqu'un qui ait un accent. ». Originaire de Liverpool, il correspond aux attentes de la réalisatrice qui cherchait un anglais international. L’actrice Jana McKinnon, à moitié australienne, a quant à elle dû adopter un accent anglais autrichien pour le film, ce que la réalisatrice estime a été fait « à la perfection ».

 

L’introduction au monde de la réalisation

Sugarland est le premier long-métrage d’Isabella Brünacker. Il s’agit d’un film indépendant, à petit budget, tourné sur un total de vingt-cinq jours. La réalisatrice nous confie ainsi à la fois les défis rencontrés et les souvenirs qu’elle en garde.

Elle souligne la complexité de tourner dans une voiture, les protagonistes étant à l’avant, le directeur de la photographie, Matthias Helldoppler, et elle-même à l’arrière, avec un enregistreur sur les genoux, le son derrière eux, relié par un fil. Elle est d’ailleurs tombée en panne une fois. L’autoroute a également eu son lot de challenges avec certaines voitures qui ne prenaient pas toujours la bonne sortie. Ils ont également dû faire face à la police à plusieurs reprises, notamment pour des problèmes de stationnement. Tous ces défis sont exacerbés dans la mesure où ils ne disposaient que d’une seule prise pour le voyage, l’acteur Bill Caple devant partir en Angleterre.

Isabella Brünacker relativise et se veut reconnaissante. Elle reconnait : « Nous avons eu beaucoup de chance sur plusieurs plans, notamment en ce qui concerne la météo et les lieux de tournage, car lorsqu'on les repère en été, par exemple, ils sont très différents de ce qu'ils sont en automne. Nous avons eu la chance que tout se passe bien pour le film, que ces lieux soient effectivement vides lorsque nous en avions besoin et qu'ils ne soient pas bondés. Donc, oui, je pense que c'était vraiment un coup de chance, car c'est un parcours où tant de choses peuvent mal tourner. ». Elle retient un « voyage spécial », partagé avec l’ensemble des équipes, marqué de petits moments comme la gentillesse d’inconnus ou même le fait de s’asseoir ensemble le soir pour dîner.

 

La réalisatrice souhaite désormais poursuivre sur cette lancée, travaillant déjà sur son prochain projet. Elle affirme laisser le temps faire les choses pour le faire mûrir et le concrétiser.

« Le cinéma prend du temps, c’est toute une vie ».  

 

Interview : Fabienne Roy

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