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LYCÉE FRANÇAIS ST LOUIS DE STOCKHOLM - Rencontre avec le nouveau proviseur Laurent Cantuel

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Écrit par Lepetitjournal Stockholm
Publié le 4 septembre 2015, mis à jour le 22 août 2017

Fraîchement arrivé au poste de proviseur du Lycée Français St Louis de Stockholm, Laurent Cantuel fait le point sur les projets à venir et sur ses premières impressions suédoises.
 

 

Laurent Cantuel (@ LFSL)

Agrégé de Sciences et vie de la Terre, enseignant de cette discipline à Madagascar pendant huit ans et proviseur adjoint du Lycée Louis-Legrand sur les cinq dernières années, Laurent Cantuel vit aujourd'hui sa quatorzième rentrée des classes à un poste de dirigeant d'établissement secondaire. Marié, père de trois enfants scolarisés au Lycée Français St Louis, ce quarantenaire se dit très heureux d'avoir été affecté à Stockholm. « J'ai connu l'ambiance catalane, parisienne, bretonne? mais l'Europe du Nord est une première. J'aime la différence et ne me mets pas de limites. Nous verrons bien ce que cette expérience m'apporte. L'ancienne proviseure du Lycée Français St Louis m'avait parlé de légères similitudes avec les États-Unis, par touches, au niveau des bâtiments, des mentalités? Après tout, quand on vient d'un pays latin judéo-chrétien, la rencontre avec un pays protestant est forcément marquée par la découverte. Pour être honnête, je n'attends rien de particulier car je ne peux qu'aller de surprise en surprise. Nos voisins suédois sont venus nous saluer, peut-être partagerons-nous des soirées ensemble cet hiver, peut-être apprendrais-je le suédois? j'ai tout à découvrir ».

Nouvelle donne

Nommé pour trois ans (pouvant aller jusqu'à cinq) à la tête de l'établissement, Laurent Cantuel s'est d'abord étonné de la liberté avec laquelle évoluent les enfants dans le jardin public qui fait également office de cour de récréation : « En arrivant de France, cela surprend mais je suis très content de cette configuration. On a l'impression d'un retour à l'école libre ». 650 élèves foulent chaque jour les bancs du Lycée St Louis qui accueille tous les niveaux, du CP à la Terminale, et partage son enceinte avec la Förskola (maternelle) sous gestion suédoise. « Après avoir géré des établissements aux effectifs conséquents, comme à Lannion (2300 élèves), ce lycée me paraît à taille humaine. Je change de registre avec une partie primaire et sa directrice qui s'occupe déjà de la moitié des élèves. Je suis issu du secondaire alors faire le lien du CP à la terminale, c'est extraordinaire ! Je n'aurais pas eu cette opportunité en France. Et puis, ça me fait drôle de voir des petits en passant dans les classes, c'est presque impressionnant ».       

Le bâtiment du Lycée Français (© LFSL)

Bilinguisme                                                            

Issus de couples français, binationaux ou de parents désireux d'offrir un apprentissage du français à leurs enfants, les élèves du Lycée Français St Louis suivent des cours de suédois à tous les niveaux. Leur est également offerte la possibilité de suivre des cours de suédois langue maternelle et ? à partir de la seconde ? de préparer le double cursus qui leur permet d'obtenir les diplômes suédois (Gymnasieexamen) et français à l'issue de leur année de terminale. En cette rentrée 2015, ils sont une dizaine à s'être inscrits dans cette section. « St Louis est l'un des Lycées Français les moins chers au monde. La Suède nous accueille et nous permet d'offrir des frais d'inscription peu élevés ; il est donc aussi tout naturel et évident d'avoir un enseignement obligatoire du suédois. Il est certes difficile de rentrer en primaire, liste d'attente oblige, mais nous ne pouvons malheureusement pas pousser les murs. L'accès est plus aisé au collège et au lycée ».

Le CDI du Lycée Français (© LFSL)

Une foule de projets

Au menu pour le proviseur, la mise en place d'un nouveau « projet établissement » et un accent fort sur le numérique. « Le monde change, il faut s'adapter et aborder le numérique sans en avoir peur. Ici, il y a des progrès à faire pour trouver une approche qui soit bénéfique aux élèves. J'ai la chance d'avoir une équipe qui partage les mêmes valeurs que moi, qui a la même vision de l'enseignement. C'est une excellente base de travail ». La lutte contre les inégalités ? à tous les niveaux ? s'insère dans ces priorités grâce au « travail remarquable de ma prédécesseure, Sophie Maraux. La Suède dispose d'un très bon système sur le sujet. Je considère comme extrêmement important le fait d'aller vers l'autre et d'être dans la découverte. On compte plus de 40 nationalités différentes au Lycée Français : c'est l'occasion de rencontrer l'autre ». Quant à l'agrandissement de l'établissement, déjà en discussion depuis quelques temps, le nouveau proviseur l'inclue également dans son programme bien chargé. La direction et le corps enseignant ?uvreront aussi à la préparation des réformes qui prendront effet à la rentrée 2016.

Transmission

Quand on lui demande si l'enseignement ne lui manque pas, Laurent Cantuel reste songeur. « Il faut dire que le métier de proviseur est frustrant. Je suis un semeur? je sème des choses dont je ne verrai pas les fruits. On recroise parfois des élèves par hasard mais généralement, le temps de poste fait qu'on ne peut travailler que sur quelques missions et faire au mieux pour transmettre des valeurs. J'aimerais me consacrer à former les délégués de classe, ce serait pour moi l'occasion de demeurer dans le travail de transmission ». C'est tout le mal que l'on lui souhaite.

Laura PERTUY lepetitjournal.com/stockholm Vendredi 4 septembre 2015

lepetitjournal Stockholm
Publié le 4 septembre 2015, mis à jour le 22 août 2017

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