En Asie depuis 1998, Véronique Denis-Pelliet a vécu des expériences familiales et professionnelles intenses et contrastées entre Singapour et Shanghai. Elle recevait le 29 avril dernier, l'insigne de Chevalier dans l'Ordre National du Mérite. L'occasion d'une rencontre avec celle qui est Présidente depuis deux ans des Conseillers du Commerce Extérieur à Singapour.
Véronique, pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Je suis arrivée en Asie, à Singapour, début 1998 avec un bébé de 5 semaines, j’y avais suivi mon mari qui travaillait alors pour un grand groupe français. J’ai moi-même travaillé pour SingTel jusqu’en novembre 2001, date de notre retour en France avec 2 enfants, notre fils est née ici.
Je suis repartie cette fois pour la Chine début 2006, avec mes 3 enfants (notre dernière fille est née en France, à Neuilly). j’y ai rejoint mon mari et le groupe Orange pour prendre la Direction du « Business Development ». Nous sommes partis de Shanghai pour revenir à Singapour en 2015, nos deux grands enfants sont partis aujourd’hui, notre plus jeune étudie ici dans un lycée international.
Quels souvenirs gardez-vous de Shanghai et Singapour au cours des 20 dernières années ? Quels évènements vous ont le plus marquée ?
Ma première expérience de Singapour fut la première expérience asiatique tant au niveau personnelle que professionnelle, en évoluant en sus dans une entreprise très locale. Ce fut une expérience familiale intense puisque nous y avons vécu avec des tout petits et très riche en amitiés, et voyages dans la région. Ce fut un atterrissage asiatique tout en douceur…
Le choc fut beaucoup plus brutal en Chine. Shanghai est une mégalopole avec plus de 20 millions d’habitants. Je n’ai travaillé là-bas que dans un environnement exclusivement chinois, j’ai dû me mettre au mandarin pour que nous puissions gagner en indépendance et liberté au quotidien. Nous avons vécu en Chine, les Jeux Olympiques et l’Expo Universelle. Les souvenirs de Chine sont multiples, chaque jour peut vous réserver surprises ou imprévus, j’en ai des milliers en tête, et ne garde bien sûr que les meilleurs !
Vous êtes Présidente du Comité de Singapour des Conseillers du Commerce Extérieur. Quels sont vos objectifs?
Je fais partie des CCE depuis 2013, j’ai pris la présidence du comité de Singapour il y a 2 ans. Le Comité de Singapour est l’un des plus importants au monde, nous comptons près de 60 membres. Nous avons 4 missions essentielles, dont celles de partager notre expérience, expertise et soutenir les institutions de l’état dans le pays, favoriser l’attractivité de la France, ou encore soutenir la formation de nos jeunes à l’étranger… Nous manquons généralement de visibilité, mais depuis un an, et surtout, dans le contexte de crise profonde, nous multiplions de nouvelles initiatives, pour soutenir la communauté économique française.
Comment voyez-vous la situation actuelle à Singapour, dans le contexte de la pandémie ?
La gestion de la pandémie à Singapour s’est accompagnée de mesures strictes dès le début et elle a porté ses fruits, Nous avons beaucoup de chance de vivre ici avec un risque de contamination très peu élevé. Néanmoins, Singapour est un «hub », une plaque régionale, c’est sa raison d’être. Il faudra tôt ou tard ré-ouvrir les frontières, l’objectif 0 cas ne peut pas être tenu indéfiniment, ce n’est pas jouable économiquement.
Comment envisagez-vous votre avenir ?
Nous envisageons de nous rapprocher de notre famille à moyen terme, et probablement quelque part en Europe. L’ambiance actuelle n’est pas vraiment propice aux projets… La crise actuelle me pousse à apprécier chaque jour qui passe avec l’espoir que ceux qui m’entourent restent en bonne santé.
Dans le cadre de l’anniversaire des 20 ans de lepetitjournal.com, l’édition de Singapour a souhaité donner la parole et mettre en lumière des Français et francophones résidant à Singapour depuis une vingtaine d’années.