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Sébastien Lepez ou l’expatriation pour découvrir de nouvelles cultures

Sebastien Lepez et sa familleSebastien Lepez et sa famille
Sport en famille (copyright Sébastien Lepez)
Écrit par Jean-Michel Bardin
Publié le 19 janvier 2022, mis à jour le 20 janvier 2022

Ayant manqué de peu le prix Innovation des trophées des Français de Singapour, Sébastien Lepez est pourtant un entrepreneur hors normes. Arrivé à Singapour il y a 11 ans, il a voulu combler les faiblesse qu’il ressentait chez ses employeurs dans le domaine du marketing, en montant sa propre agence et en exploitant toutes les potentialités de la tech.

 

Sébastien, comment êtes-vous arrivé à Singapour ?

Je suis originaire du Nord de la France , où j’ai passé toute ma jeunesse. J’ai commencé à étudier deux ans à l’université de Lille dans le domaine scientifique, car c’était là que j’avais les meilleures notes. Mais cela ne m’enthousiasmait guère. J’ai donc essayé autre chose, en allant dans une école de commerce. Durant la scolarité, j’ai choisi de faire un stage d’été de deux mois dans une agence media à Londres et cela a été la révélation : le marketing dans un contexte international lié à la publicité. A la fin de ma scolarité, je suis parti m’installer à Londres où j’ai travaillé 8 ans pour diverses agences media faisant parties des grands groupes de publicité mondiaux.

En 2006, je suis allé en vacances en Chine où j’y ai découvert un monde complètement différent. Cela m’a donné envie de venir m’installer en Asie pour découvrir de nouvelles cultures. De plus, c’était un continent en plein développement et donc riche d’opportunités. Ma cible initiale était Shanghai, ville très dynamique, où on ne cesse d’apprendre et de s’adapter. Mais mes tentatives pour y trouver du travail n’ont pas abouti. J’ai fini par trouver un poste à Singapour chez l’agence media Starcom, en me disant que c’était déjà mettre un pied en Asie et que ce serait une étape pour continuer ensuite vers la Chine. C’est comme cela que j’ai débarqué à Singapour en 2010 avec ma femme et mon petit garçon de 2 ans, sans n’y avoir jamais mis les pieds auparavant.

Comment en êtes-vous arrivé à monter votre propre entreprise ?

En fait, c’est un rêve que je caressais depuis la sortie de mon école de commerce. Mais je n’osais pas franchir le pas seul et je n’arrivais pas à trouver un co-foundeur.

Après Starcom, j’ai travaillé pour une autre agence media, PHD, puis dans le service marketing du grand groupe américain Johnson & Johnson comme responsable régional du marketing digital pour Acuvue. Mais je continuais à y rencontrer les mêmes lacunes que j’avais remarqué chez mes précédents employeurs : une approche très empirique et peu innovante du marketing ; faible utilisation des nouvelles technologies ; une utilisation non optimale des ressources consacrées à ce domaine ; une exploitation insuffisante des informations concernant les clients.

En 2018, j’ai finalement décidé de sauter le pas et de monter ma propre entreprise, JOLT Digital. Son but est de transformer le monde des agences media grâce à la technologie. En plus d’utiliser des technologies déjà existantes à travers le monde (AdTech), nous avons développé notre propre technologie basée sur l’econometric modelling. Cette technologie unique, qui m’a permis d’être finaliste du prix innovation des trophées de français de Singapour, a pour but de construire un plan media qui va dégager le plus de ROI possible.

Aujourd’hui, nous sommes une équipe de 7 personnes, avons un bureau à Singapour et aux Philippines, et travaillons pour de gros annonceurs à Singapour et en Asie, dont Bahlsen, ESSEC et McCormick.

 

locaux de startup
Les locaux de Jolt sur Robinson road (copyright Justoglobal)

 

Quelles sont vos activités en dehors de votre entreprise ?

Je co-préside le comité « marketing et communication de la Chambre de Commerce Française de Singapour (FCCS), organisme très dynamique, qui m’a beaucoup aidé lorsque j’ai ouvert mon entreprise.

Dans le cadre de l’IMDA (Infocom Media Development Authority), j’aide les compagnies prometteuses dans le secteur Infocom et Media à développer leur marketing digital dans le vaste espace innovation PIXEL à One North.

J’ai aussi été pendant deux années Academy Tutor a Spikes Asia, l’équivalent du festival de Cannes pour la publicité en Asie. J’ai eu la chance d’aider de jeunes diplômés à mieux comprendre le marketing digital pendant deux jours d’échanges et d’interventions de professionnels.

Mon épouse, mes enfants et moi-même, participons de temps en temps à la préparation de repas dans le cadre de l’association « Willing Hearts ».

Je m’astreins enfin à pratiquer du sport tous les jours, même si c’est moins évident en ce temps de COVID, ne serait-ce que pour évacuer le stress. J’aime aussi me dépasser physiquement : avant la pandémie, j’ai couru des marathons et fait des triathlons (1500m de natation, 40 km de vélo, et 10 km de course a pied).

Comment avez-vous vécu la Covid ?

La pandémie a gelé les investissements dans le domaine de la publicité. En revanche, elle a accéléré la transformation digitale, tant au sein des entreprises que dans leurs relations avec leurs clients.

Sur le plan personnel, ne plus pouvoir visiter ma famille en France ou profiter de la facilité d’atteindre des destinations attrayantes depuis Singapour a été bien sur frustrant. En retour, cela a permis de passer plus de temps en famille.

Espérons que l’ouverture du pays va se poursuivre.

Comment voyez-vous votre avenir ? Singapour ou ailleurs ?

J’ai finalement trouvé à Singapour tout ce dont je rêvais. Tout d’abord, la diversité de cultures est ici telle qu’il y a toujours des choses nouvelles à découvrir, à commencer par les « food courts ». Ensuite, c’est un pays sûr et fiable, idéal tant sur le plan familial que professionnel. Enfin, c’est un milieu favorable aux innovations et une plaque tournante en Asie. Nous n’envisageons pas de quitter Singapour à horizon prévisible.

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