Certains amateurs s’y sont essayés à la grande désapprobation de certains voyageurs. Mais que risquent-ils ? Comment être en règle ?
La semaine dernière, vêtus de chemises imprimées et équipés de guitares, deux musiciens de rue « caucasiens » ont joué et chanté avec bon cœur dans le MRT pour divertir les passagers. Leur interprétation joyeuse aurait fait le bonheur de nombreux Singapouriens, mais pas tous. Les musiciens ambulants ont surtout suscité la polémique lorsqu’ils ont fait la manche pour récompenser leur prestation.
Une utilisatrice de Twitter a posté une vidéo du duo « croonant » joyeusement. Elle remerciait ces touristes incroyables qui lui ont fait commencer sa journée dans la bonne humeur et d’avoir donné le sourire aux voyageurs. Le tweet est rapidement devenu viral. L'une des réactions immédiates au tweet était de savoir s’ils avaient osé demander de l’argent. La réponse est oui, ils l'ont fait ! Le duo aurait fait appel à des dons de passagers pour financer leur rêve de se produire dans différents pays.
Toutefois, certains passagers se sont plaints. « Un peu de paix et de calme, s'il vous plait » a-t-on pu lire sur twitter. « Je préfère profiter de mon temps dans la paix et tranquillité avec seulement la musique de mes écouteurs. Déjà la dame près de moi parlait très fort. Ajoutez à cela une performance de ukulélé ? Non merci ! »
Interdit de jouer de la musique ou de chanter sans autorisation
Un utilisateur a relevé une préoccupation plus sérieuse de l’ensemble des utilisateurs de twitter qui suivait cette conversation : « vous avez besoin d'un permis, appelé Busking Card, si vous chantez ou faites de la musique en public ». Seuls les musiciens de rue qui possèdent ce permis sont dans la légalité. Les personnes reconnues coupables de chanter ou de jouer sans permis pourraient se voir infliger une amende maximale de 10 000 dollars au titre de l’article 19 de la loi sur les divertissements publics, selon le Conseil juridique de Singapour.
Pour obtenir cette licence, vous devez d'abord passer une audition avec le National Arts Council (CNA). Les artistes retenus recevront ensuite une carte Busking (lettre d’approbation). La Busking Card mentionne le nom du « busker » et lui permet de se produire dans les lieux désignés spécifiquement.
Qui est éligible pour postuler à la Busking Card ?
Tous les Singapouriens et les résidents permanents peuvent demander cette carte. Cependant, si vous êtes un étudiant étranger avec un Pass étudiant, vous devrez d'abord obtenir une lettre de recommandation de votre école ou de votre établissement. Pour les étrangers résidant à Singapour qui souhaitent l’obtenir, ils peuvent postuler s’ils possèdent un permis de travail valide et sont en possession de l'autorisation écrite du Ministry Of Manpower (MOM) après avoir passé l'audition. Bien qu'il n'y ait aucune limite d'âge pour faire du « busking », un jeune de moins de 17 ans, devra remplir une lettre de consentement signée par ses parents ou son tuteur.
Comment demander la Busking Card ?
Il faut soumettre votre candidature au CNA par courrier électronique ou postal. Il est possible de postuler en tant que candidat individuel ou en groupe (de 2 à 10 membres). Si vous auditionnez en groupe, notez que tous les membres doivent être présents. Seuls les membres du groupe présents verront leur nom inscrit sur la carte. Les membres absents seront punis s’ils se produisent sans licence, même si c’est avec les membres de leur groupe.
Les candidats doivent également assister à un atelier de pré-audition, une séance d'information leur permettant de se familiariser avec les lignes directrices du programme Busking. Les candidats seront informés des résultats de l'audition dans les 4 semaines suivant l'audition. Si c’est réussi, ils peuvent récupérer leur busking card et commencer à jouer.
Quelles sont les règles à respecter en tant que Busker ?
En vertu des conditions générales du programme Busking, le musicien/chanteur n’est pas autorisé à vendre des articles ou des marchandises (par exemple des caricatures, des CD de musique). Ceci est considéré comme un colportage et n'est pas autorisé dans le cadre du système de Busking. En outre, bien que les pourboires volontaires soient tolérés, il est interdit de solliciter activement de l’argent au public.
Le Busker doit également respecter les lois constitutionnelles de Singapour à tout moment lors de ses représentations. La performance ne doit pas offenser la moralité publique ou menacer la sécurité nationale, offenser n'importe quelle race ou religion ou ébranler l'autorité ou la légitimité du gouvernement et des institutions publiques. En outre, en vertu des termes et conditions du programme Busking, les textes ne doivent pas être vulgaires, offensant ou obscènes dans la nature. Ils ne doivent pas être péjoratif ou diffamatoire envers un tiers ou porter préjudice au NAC de quelque manière que ce soit.