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Mission Jeanne d'Arc - Coopération militaire et stratégique avec Singapour

Le Porte Helicoptère Amphibie DIXMUDELe Porte Helicoptère Amphibie DIXMUDE
Le Porte Helicoptère Amphibie DIXMUDE
Écrit par Thomas Ossant
Publié le 7 avril 2023

Cette année, c’est à bord du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude et de la frégate La Fayette que près de 800 marins et soldats ont embarqué pour une mission de cinq mois. La mission Jeanne d’Arc est arrivée à Singapour le 18 mars dernier pour une mission de 4 jours, dans le cadre de son déploiement annuel opérationnel de longue durée.

Partis de Toulon le 8 février dernier, le groupe Jeanne d’Arc est déployé dans de nombreuses zones d’intérêt stratégique depuis la mer Méditerranée, à l’océan Atlantique, en passant par la mer Rouge, les océan Indien et Pacifique, ainsi que la mer des Caraïbes.

 

Jeanne d'Arc
Carte du Parcours de la mission JEANNE D’ARC (Crédit : N. TINEVEZ / SIRPA / MN)

 

La mission Jeanne d’Arc revêt d’un volet diplomatique et stratégique de premier plan.  Véritable catalyseur et un agrégateur de coopérations militaires, la mission JEANNE D’ARC 2023, permet à la France d’entretenir et de renforcer l’interopérabilité de ses armées avec ses principaux partenaires autour du monde. Unique puissance de l’Union européenne à être présente à la fois en océan Indien et dans le Pacifique, et comptant plus de deux millions de ressortissants dans la zone, la France est un acteur majeur de sa sécurité. Comme l’a rappelé Mme l’ambassadrice de France à Singapour, Ming-di Tang « La présence des armées françaises en Indopacifique contribue au respect de la liberté de navigation et au respect du droit international dans l’espace indopacifique. Leur action confirme la capacité de la France à lutter contre les trafics illégaux et à apporter de l’assistance aux populations en réponse aux catastrophes naturelles. Elle vise également à assurer la souveraineté de la France sur ses territoires ultramarins. »

 

L’ambassadrice de France à Singapour : Ming-di Tang
L’ambassadrice de France à Singapour : Ming-di Tang

 

Une coopération inédite entre les forces françaises et singapouriennes qui vise à renforcer les intérêts stratégiques communs des deux pays

 

Lors de l’escale de quatre jours à Singapour, les soldats de l’Armée de Terre se sont entrainés pour la première fois avec leurs homologues de l’armée de Terre Singapourienne. Une coopération inédite durant laquelle ils se sont exercés au maniement des armes et au tir. En outre des unités de la Marine singapourienne ont partagé leur expérience sur leurs procédures VBSS (Visit, Board, Search and Seizure) consistant à faire face à un navire suspect. « La mission Jeanne d’Arc n’est pas seulement une mission d’entrainement » explique Emmanuel Mocard, commandant du Dixmude, « elle permet à la France de renforcer ses partenariats stratégiques et d’approfondir l’interopérabilité de la Marine Française avec ses partenaires dans le but de contribuer à la sécurité maritime de l’espace français dans le monde et à la souveraineté française sur ses territoires d’outre-mer ».

 

Deux Hélicoptères Gazelle du 3e régiment d’hélicoptères de combat de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) sont embarqués à bord du PHA Dixmude, venant renforcer les capacités de projection de puissance du groupe Jeanne d’Arc.
Deux Hélicoptères Gazelle du 3e régiment d’hélicoptères de combat de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) sont embarqués à bord du PHA Dixmude, venant renforcer les capacités de projection de puissance du groupe Jeanne d’Arc. 

 

La mission Jeanne d’Arc est au cœur d’opérations stratégiques et de coopération dans la zone indo-pacifique.   

Le groupe Jeanne d’Arc conduit des coopérations avec différentes marines partenaires tout au long de sa mission : l’exercice LAPEROUSE en océan Indien aux côtés des États-Unis, de l’Australie, du Japon et de l’Inde, ou encore l’exercice international CROIX DU SUD, véritable point d’orgue du déploiement dans la zone Pacifique. CROIX DU SUD rassemblera plus de 16 nations partenaires de la France de la zone Indopacifique dont Singapour, avec l’ambition affichée de mutualiser l’ensemble des capacités aéromaritimes pour faire face à un scénario de catastrophe naturelle majeure dans le Pacifique. Un hélicoptère Dauphin de la Flottille 35F et ses 12 marins assureront notamment des missions de surveillance maritime, de support logistique, de recherche et de secours.

 

Hélicoptère Dauphin : La souplesse d’emploi du Dauphin, permet d’ajouter une dimension supplémentaire aux manœuvres et opérations que les officiers-élèves découvriront.
Hélicoptère Dauphin : La souplesse d’emploi du Dauphin, permet d’ajouter une dimension supplémentaire aux manœuvres et opérations que les officiers-élèves découvriront.

 

Unique flottille de la Force d’action navale (FAN), la Flotille Amphibie (FLOPHIB) a également détaché une vingtaine de marins à bord du PHA Dixmude, ainsi qu’un Engin de débarquement amphibie rapide (EDA-R), un Engin de débarquement amphibie standard (EDA-S) et un Chaland de transport de matériel (CTM). Ces moyens navals essentiels à la conduite des opérations amphibies permettront donc la projection de la mer vers la terre du GTE de l’armée de Terre, ou encore l’acheminement de fret dans l’éventualité d’une intervention opérationnelle visant à porter assistance aux populations suite à une catastrophe naturelle.

 

Véhicules embarqués du Groupement Tactique Embarqué (GTE)
Véhicules embarqués du Groupement
Tactique Embarqué (GTE)

 

Parmi les 800 soldats français embarqués, on compte près de 160 officiers-élèves aussi appelés les « cadets », dont la mission Jeanne d’Arc constitue le premier déploiement opérationnel de leur carrière. Une formation complétée au contact de la Marine mais aussi de l’armée de Terre.

Ce sont par des exercices pratiques, des mises en situation opérationnelle et des entrainements interarmées que ces élèves sont préparés à l’exercice de leurs futures responsabilités. « C’est une opération unique en son genre, puisqu’elle consacre la fin de votre formation d’officiers de marine. Vous allez devoir mêler apprentissage et mise en œuvre opérationnelle. Cela vous demandera une quantité de travail que vous n’avez peut-être pas encore été amenés à fournir. Vous serez toujours en éveil ! » déclarait l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine, aux cadets le 18 février dernier.

La mission Jeanne d’Arc est aussi l’occasion de fédérer des moyens interarmées. L’armée de Terre, dont la participation à la mission JEANNE D’ARC est devenue systématique, du fait notamment de l’expertise amphibie entretenue conjointement avec la Marine, déploie un GTE (Groupement Tactique Embarqué) composé de 120 militaires et de 40 véhicules, auxquels s’ajoutent un détachement de 2 hélicoptères Gazelle.

 

Engin de débarquement amphibie de la Flotille Ambibie (FLOPHIB)
Engin de débarquement amphibie de la Flotille Ambibie (FLOPHIB)

L’objectif commun de la Marine et de l’Armée de Terre est de conduire des manœuvres amphibies. Ce type d’opération nécessite donc un haut degré de coordination entre les différentes composantes militaires engagées, notamment de la mer vers la terre, et illustre la capacité des équipages de la Marine nationale, à opérer en parfaite intégration avec les unités de l’armée de Terre dans des scénarios de projection de force.

 

Emmanuel Mocard : capitaine du Porte Helicoptère Ambiphie DIXMUDE
Emmanuel Mocard : capitaine du Porte
Helicoptère Ambiphie DIXMUDE

Le Dixmude et le La Fayette ont quitté le rivage singapourien pour une nouvelle escale à Jakarta. La mission durera jusqu’à la mi-juillet 2023 après des passages en Australie, Nouvelle-Calédonie et aux Antilles.

Thomas Ossant 1
Publié le 7 avril 2023, mis à jour le 7 avril 2023
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