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Les voyages de Félix

Félix Lin Blue CircleFélix Lin Blue Circle
Écrit par Caroline D.
Publié le 24 février 2019, mis à jour le 1 mars 2019

« Tout homme est tiraillé entre deux besoins. Le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité. Les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue. » (citation tirée d'un mythe mélanésien de l'archipel du Vanuatu). Félix Lin, jeune singapourien de 34 ans a parcouru le monde le cœur empli de passions, mais c’est en travaillant pour une société singapourienne dirigée par des Français qu’il accomplit son rêve.

 

 

Les grands-parents de Félix Lin sont arrivés à Singapour alors qu’ils étaient âgés d’une vingtaine d’années. Originaires de la côte Sud-Est de la Chine, comme la majorité des singapouriens, ils fuyaient le communisme. Ils se sont d’abord lancés dans l’élevage de poulets et canards destinés à l’exportation.
Leurs installations se situaient à Lim Chu Kang, au nord de l’île, comme de nombreuses autres entreprises agricoles.
Ils ont plus tard été expropriés, les autorités singapouriennes souhaitant développer d’autres activités dans cette zone.
Ils ont alors ouvert une épicerie.

 

Ses parents se sont rencontrés lors d’une fête au cours de laquelle un ami commun les a présentés l’un à l’autre. Sa mère est assistante maternelle.
Son père a une entreprise qui vend des serrures et poignées de fenêtres. Ils ont eu 3 enfants, Félix étant l'unique garçon.
Sa sœur aînée travaille dans le secteur bancaire et sa sœur cadette est pharmacienne. A propos de  l’éducation qu’il a reçu, Félix considère qu'il n’y avait pas de différence entre lui et ses sœurs. Ses grands-parents étaient extrêmement traditionnels, favorisant les garçons aux dépens des filles. La maman de Félix, ayant personnellement souffert de ce traitement, a au contraire tenu à élever ses enfants sans considération de genre. Ainsi, chacun s’est vu offrir les mêmes opportunités d’études.
Félix a étudié en Angleterre tandis que sa sœur cadette choisissait l’Australie.

 

Les énergies renouvelables, un choix personnel


Après son bac, Félix Lin a intégré Polytechnique à Singapour, n’étant pas certain de ce qu’il souhaitait faire.
Apres avoir étudié l’informatique, il a trouvé un emploi dès l’obtention de son diplôme. Mais au bout de six mois, il a réalisé que ce n’était pas pour lui : travail monotone et ennuyeux, en face d’un écran toute la journée. Après les deux ans obligatoires de service militaire, il fait quelques recherches et trouve une formation qui l’intéresse dans le domaine des énergies renouvelables. Sur l’origine de sa vocation, Félix nous livre une anecdote : « ayant grandi dans un HDB, je pouvais voir, de la fenêtre de ma chambre, une mini éolienne installée par un voisin passionné par les énergies renouvelables. Lorsque j’étais assis à mon bureau et que mon regard s’évadait, j’observais cette éolienne, qui me fascinait, même si elle ne tournait pas beaucoup ». Grâce à une bourse, il part trois ans à l’université d’Exeter. Une bonne expérience !

 

Une vie professionnelle épanouissante et aventureuse

 

Pour Félix Lin, l’île de Singapour est trop petite, trop sûre et il est impératif que tout Singapourien sorte de sa bulle de confort. Il revient quand même faire son stage d’études dans le secteur de l'énergie solaire, mais réalise que la cité-État ne lui permettra pas d’utiliser pleinement ses compétences acquises. Il part alors travailler pour un fabriquant chinois de turbines. Après une formation à Beijing, il est envoyé sur les sites de construction, en Roumanie, Thaïlande et Australie. Félix a trouvé la Roumanie, qu’il a visitée pendant ses congés, magnifique et ses habitants accueillants. Selon lui, la vie quotidienne n’y est pas différente de la Grande-Bretagne. Et, une opportunité de voyage qu’il considère particulièrement enrichissante et en dehors des sentiers battus, notamment pour les asiatiques.

 

Félix, aventurier dans l’âme, est satisfait des opportunités de découvertes que lui offre le secteur d’activité qu’il a choisi. Les sites d’installations d’éoliennes sur lesquels il travaille l’amènent à se rendre dans des endroits où sa soif de découverte est assouvie. Dans chaque pays dans lequel il a séjourné, il a aussi dû apprendre les rudiments de langage pour lui permettre de communiquer un minimum avec les locaux : demander sa direction, commander de la nourriture.

 

D’un point de vue professionnel, Félix a constaté que la réglementation était plus contraignante dans les pays développés. D’un autre coté, la main d’œuvre des pays en voie de développement est moins qualifiée, ce qui pose d’autres contraintes. La société qui l’emploie est chinoise mais il y est considéré comme un étranger et pour lui, les possibilités d’évoluer dans la hiérarchie sont limitées.

 

À la recherche d’un autre poste, il découvre, assez étonné, qu’il existe une société basée à Singapour, dont l’équipe dirigeante est française,  qui développe des projets éoliens en Asie du Sud-Est. Il envoie son CV, passe des entretiens et est embauché. Cela fait maintenant quatre ans que Félix poursuit ses aventures, principalement en Thaïlande et au Vietnam, comme ingénieur vent puis project manager et maintenant en charge des contrats. Il n’est plus cantonné à une seule tâche mais participe aux projets du début à la fin. Il continue à explorer les pays dans lesquels il est amené à travailler, son préféré étant la Thaïlande, pour la culture, les paysages et la nourriture bien sur !

 

Mais Félix rentrera à Singapour car « home is still the best », notamment quand il sera prêt à fonder une famille. Une autre aventure en perspective...

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