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French Film Festival: "montrer la diversité du cinéma français"

FF2 - Odyssée FF2 - Odyssée
L'Odyssée de Jérôme Salle avec Lambert Wilson
Écrit par Clémentine de Beaupuy
Publié le 6 novembre 2017, mis à jour le 18 février 2021

Comme chaque année depuis plus de 30 ans, le French Film Festival ouvre ses portes le 9 jusqu’au 19 novembre 2017. Trois lieux sont associés à cet événement : l’Alliance Française, The Projector, cinéma indépendant et le Shaw Theatres Lido ; ce dernier, généralement, plutôt attaché aux blockbusters américains ou chinois, a d’ailleurs acheté 3 films de cette sélection. 16 films, dont un hommage à Jeanne Moreau, seront montrés au public. Rencontre avec Charlotte Deflassieux-Viguier, nouvelle attachée régionale audiovisuelle à l’Ambassade de France pour évoquer ce festival et plus généralement la place du cinéma français en Asie du Sud-Est.

 

LPJ : Pouvez-vous nous présenter les temps forts du French Film Festival 2017 ?  

Charlotte Deflassieux-Viguier : le dernier long métrage de Cédric Klapisch, « Ce qui nous lie » est le film phare de ce Festival. Le réalisateur sera présent à Singapour avec Ana Girardot, son actrice principale, pour en accompagner la sortie et rencontrer le public ; ce film magnifique est un hommage à la Bourgogne et au monde du vin. Une très belle exposition de photos prise au cours de la préparation du tournage sera présentée à l’Alliance Française.

« Seuls », de David Moreau, adapté de la Bande-dessinée sera également un temps fort de ce festival. C’est un film de Science-Fiction, genre généralement peu exploité dans notre cinéma, adapté de la BD du même nom et très populaire chez les 15/18 ans. Il y a également des films plus intimistes comme « le Fils de Jean » de Philippe Lioret – brillant réalisateur du très primé « Welcome »- ou « Mal de Pierres » de Nicole Garcia, avec Marion Cotillard, adapté du beau roman de Milena Agus.

Le jeune public n’est pas oublié avec un film de Nicolas Vanier, l’Ecole Buissonnière ou encore « Le Petit Spirou » de Nicolas Bary.

 

photo du film "Ce qui nous lie" de Cedric Klapisch
Ce qui nous lie de Cédric Klapisch 

 

Sur quels critères cette sélection s’est-elle faite ?

Cette année nous avons voulu proposer un festival qui mette en lumières la diversité de notre cinéma, qui s’adresse à toutes les générations, et puisse satisfaire tous les goûts.

Depuis quelques années, la notion de film français a été élargie : un film est français dès l’instant où le producteur – ou coproducteur majoritaire- est français.

Ainsi, « Madame » le premier film d’Amanda Sthers, tourné en langue anglaise et rassemblant un casting international, est bien un film français.

Des réalisateurs-producteurs, comme Luc Besson ont fait beaucoup de bien à notre cinéma : des films comme Léon ou Lucy nous ont ouvert les portes des territoires anglophones; des Etats-Unis en particulier.

 

Vous venez d’arriver à Singapour, quel a été votre parcours jusqu’ici ?

Je viens du secteur de la production télévisée. J’ai essentiellement travaillé sur des programmes culturels et de divertissement, à M6, qui était à l’époque une chaine musicale, puis pour France 2, Canal+, Thierry Ardisson, Nova Production, et Paris Première. Ensuite j’ai bifurqué sur la production de films publicitaires, et au bout de 10 ans, j’ai vraiment voulu travailler hors de nos frontières et j’ai envoyé une candidature au Ministère des Affaires Etrangères. Ma première mission à l’étranger a été de créer une chaine en Français au sein de la télévision nationale du Laos. C’était à la fois un cadeau énorme et un véritable challenge, pour qui passe de la production télévisuelle parisienne à une structure publique dans un pays bouddhiste et communiste ! Cela vous oblige à changer de réflexes professionnels et à faire preuve de grandes facultés d’adaptation. Puis, je suis partie comme attachée audiovisuelle régionale en Colombie, où j’étais en charge des pays andins, et enfin dernièrement au Kenya où le département audiovisuel couvrait 10 pays d’Afrique de l’Est. Entre mes postes à l’étranger, je retourne à Paris dans le secteur privé, soit au service de la production audiovisuelle, soit pour des missions d’expertise sur des zones que je connais bien. Aujourd’hui je suis très heureuse de revenir en Asie.

Marion COTILLARD dans Mal de Pierres
Mal de Pierre de Nicole Garcia ( 2016) 

 

Quels sont les défis que vous souhaitez relever en Asie du Sud-Est ?

Nous sommes ici au cœur d’une industrie cinématographique et audiovisuelle très développée où les enjeux sont bien différents de ceux de mes anciens postes.

En tant que responsable de la coopération dans le domaine du cinéma, j’ai une double mission :

Celle de soutenir les professionnels locaux du secteur, en les aidant à acheter et à distribuer commercialement des films français à Singapour.

Et aussi de permettre une diffusion plus large de notre cinéma dans les manifestations culturelles. J’ai été agréablement surprise de voir que dans de nombreux festivals locaux, des films français étaient programmés sans forcément une intervention de notre part. J’ai été frappée par ce dynamisme et le très grand nombre d’initiatives individuelles J’ai rencontré récemment un jeune homme qui a monté sa société de distribution, a acheté l’ensemble du catalogue de Michael Haneke, et se passionne pour Eric Rohmer !

Chaque année, en Janvier, Unifrance Films organise 4 jours de projections et invite les distributeurs étrangers. Pour nous, cet événement est un outil important pour inviter des distributeurs singapouriens. Notre mission est remplie lorsque les distributeurs viennent directement faire leur marché de films français et que le public local se rend dans les salles obscures pour voir notre cinéma.

Et puis, traditionnellement, nous avons également une mission de soutien de la diversité culturelle et d’aide aux artistes locaux : il y a des échanges entre pays, des formations, des festivals … Un public qui ne voit que du cinéma américain n’ira pas voir des films français mais n'ira pas non plus voir des films réalisés par ses cinéastes locaux.

Et puis, concernant les autres médias, notamment pour la télévision, pourquoi ne pas étudier la possibilité d’avoir accès à des bouquets satellites en français, d’envisager d’avoir aussi l’accès à cette diversité en télévision ?

Ce sont tous ces aspects de ma mission que je souhaite approfondir pendant mon mandat.

top banner French Film Festival

Pour connaître la programmation et réserver : frenchfilmfestival 

Trailer du Festival : 

 

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