Vous voilà fraîchement arrivés à Singapour. Une fois le déménagement derrière vous et la rentrée scolaire terminée, vous commencez à réfléchir à votre avenir professionnel. La rédaction vous partage les conseils de Juliette qui a trouvé un emploi ici, et Amandine qui est encore en recherche pour lancer vos démarches dans de bonnes conditions.


Comprendre les règles du marché de l’emploi à Singapour
“La recherche d’emploi peut être longue et difficile ici”, nous prévient Juliette. “J’ai rencontré une chasseuse de tête qui m’avait dit qu’à Singapour en général cela prend entre 4 et 6 mois pour trouver un emploi… Mais vu le contexte actuel, c'est plutôt 6 à 9 mois”, ajoute Amandine. Il vaut mieux être prévenu pour vous armer de patience et de persévérance. Vous l’avez compris, le marché de l’emploi à Singapour est très compétitif.
Avant d’envoyer votre CV, assurez-vous d’avoir bien compris les règles d’usage à Singapour. Pour travailler, vous devez avoir une offre d’emploi d’une entreprise “sponsor”, c’est-à-dire qui fait les démarches auprès du Ministry of Manpower (MoM) pour espérer obtenir un visa. Le type de visa (Employment Pass, S Pass ou Work Permit) dépend de votre salaire et du nombre d’étrangers travaillant dans la structure (on parle de “quota”). Le gouvernement a mis en place un système de points (le COMPASS) pour s’assurer de l’équité du recrutement d’un étranger par rapport à l’embauche d’un talent local. “C’est en effet une raison évoquée par les recruteurs pour ne pas pouvoir proposer ma candidature” nous explique Amandine.Les titulaires d’un Dependant’s Pass souhaitant travailler doivent aussi obligatoirement obtenir un visa de travail ou bien créer leur propre structure.
Ces règles peuvent décourager au premier abord, mais les connaître permet d’éviter de perdre du temps et de cibler les bonnes démarches.
Travailler à Singapour, ce qu'il faut savoir
S’appuyer sur les bons relais locaux à Singapour
“Le marché est très tendu en ce moment, car beaucoup d’entreprises ont gelé leur recrutement externe et ne remplacent que les départs pour le moment. Le principal frein est donc l'accès à l'information, car la majorité des remplacements sont gérés en interne, sans publication de l'offre”, nous confie Amandine. Mais bonne nouvelle, il existe des structures francophones et locales pour guider les nouveaux arrivants. “J'ai fait une session d'accompagnement avec la FCCS qui m'a bien aidée pour travailler ma méthode de recherche, mon CV au format singapourien et mieux comprendre les pratiques locales”, confirme Amandine.
Le 14 octobre 2025, la Chambre de Commerce Française de Singapour (FCCS) propose d’ailleurs une rencontre pour comprendre les tendances du marché et échanger avec des professionnels : JobSeeker: Introduction to the Job Market and Entrepreneurship in Singapore.
De son côté, le pôle pro d’Accueil Singapour, Singapro, organise régulièrement des ateliers pour accompagner les personnes francophones en recherche d’emploi. Notez notamment celui du 11 novembre 2025 qui s’intitule “Règles et Opportunités pour travailler à Singapour”. Objectif : donner aux nouveaux arrivants les clés administratives et pratiques pour se lancer. Ces événements sont autant d’occasions de poser vos questions et de nouer vos premiers contacts.
Élargir son réseau au quotidien
En parallèle, construire un réseau professionnel est indispensable. À Singapour, le bouche-à-oreille fonctionne très bien et permet d’accéder à une mine d’informations concernant le fonctionnement du marché de l’emploi local, les opportunités éventuelles et les bonnes personnes à contacter. “Je n'ai pas encore trouvé, mais je sais que ça passera par le réseau”, nous dit Amandine. Et Juliette confirme : “J’ai trouvé mon poste grâce au réseau. En fonction des secteurs et de la séniorité, je conseille de contacter les cabinets de chasse et de développer un réseau ciblé ou de participer à des événements de networking sectoriel.”

Demandez à rejoindre le groupe Whatsapp Jobsearch, réseau bénévole de personnes en recherche d’emploi francophones. D’autres réseaux francophones existent, comme la French Tech, et des communautés par secteur d’activité (comme par exemple l’Association des Juristes Francophones à Singapour (AJFS) ou l’Association des professeurs de français à Singapour). “J'ai regardé quels réseaux avaient du sens pour moi”, illustre Amandine. “Je suis française, dans le luxe, et une femme: j’ai donc networké auprès de la communauté française (FCCS, associations, mais surtout contacts de contacts), dans le luxe, et dans les cercles de femmes anglophones (comme le réseau Primetime). Dans mon secteur, il n'y a pas de réseau spécialisé malheureusement, mais je participe aussi aux événements Alumni de mon école.” Pensez en effet à contacter les réseaux d’anciens élèves (The French Alumni, Grandes Écoles Alumni ou l’Association des diplômés du groupe ESSEC). Renseignez-vous auprès de vos pairs.
“De manière générale, je conseillerais d’être à l’écoute et ouvert aux expériences des uns et des autres. Cela permet de mieux comprendre ce qui nous conviendrait et ne nous conviendrait pas”, suggère Juliette. Ayez donc le réflexe de parler de votre recherche d’emploi autour de vous et n’hésitez pas à assister aux soirées networking organisées par Job Search, Accueil Singapour ou encore l’UFE.
Entreprendre et créer une entreprise à Singapour, le guide pratique
Explorer d’autres pistes en parallèle
En attendant de trouver un poste salarié, le bénévolat auprès d’associations locales est également un excellent moyen de s’intégrer, de valoriser ses compétences et d’élargir son réseau. “C’est une bonne idée en effet pour ne pas s’isoler et comprendre l’écosystème de Singapour”, confirme Juliette.
Vous pouvez également envisager de suivre une formation au sein d’une université locale ou via le partenariat entre Linkedin Learning et la National Library.
Et si l’expatriation était l’occasion de tester un projet ou d’expérimenter de nouvelles voies ? L’entrepreneuriat peut vous permettre, notamment en tant que conjoint suiveur, de profiter de votre expatriation pour vous réinventer. “Attention toutefois à ne pas se lancer dans l’entrepreneuriat par défaut”, modère Juliette. C’est pourquoi il est important de se faire conseiller. Le Réseau The Musettes accompagne par exemple les femmes expatriées dans leur projet entrepreneurial.
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