

Si vous allez dans un restaurant pour diner, on vous demandera naturellement combien vous êtes. S’il y a du bruit, vous serez tenté de répondre avec vos doigts. Votre interlocuteur risque alors d’être rempli de confusion ou de vous retourner un signe différent avec ses doigts. C’est que les méthodes pour compter avec les doigts (la dactylonomie) ne sont pas les mêmes selon les pays. Il est donc utile d’apprendre comment les Singapouriens comptent avec leurs doigts pour être sûr d’obtenir le nombre de bières que vous voulez commander quand vous sortez !
Chaque culture a ses méthodes de comptage avec les doigts
En France, nous levons le pouce pour indiquer le 1, mais, par exemple, les Américains lèvent l’index, tandis que les Iraniens lèvent l’auriculaire. Il y a même des systèmes très sophistiqués, utilisant les phalanges et qui permettent de compter jusqu’à 156, voire 400, avec les deux mains !
En France, comme en Allemagne, le système est assez simple. De 1 à 5, on lève successivement les doigts d’une main dans l’ordre en commençant par le pouce.

De 6 à 10, on fait la même chose avec l’autre main en laissant la première ouverte.

A Singapour, la situation est plus compliquée car il n’y a pas de méthode standard. C’est un sujet qui n’entre pas dans le programme des écoles. Vous allez donc faire face à différentes dactylonomies reflétant la diversité culturelle du pays.
Méthode 1 : Tout d’abord certains comptent comme nous. Facile !
Méthode 2 : D’autres comptent en changeant la position des doigts du pouce vers l’auriculaire, comme nous, mais partent de la main ouverte et replient les doigts les uns après les autres. Ainsi le 1 est représenté par le pouce replié et les quatre autres doigts tendus ; le 3, par les trois premiers doigts repliés et le majeur et l’auriculaire tendus, le 5, par le poing fermé. De 6 à 10, on fait la même chose avec l’autre main, en gardant la première main fermée. Curieusement, la représentation des 5 premiers chiffres est analogue à la méthode japonaise.

Méthode 3 : Ensuite, il y a l’école américaine, qui commence à compter en étendant les doigts à partir de l’index, comme le montre la figure suivante.

Méthode 4 : Comme la majorité de la population est d’origine chinoise, il y a bien sur la dactylonomie issue de cette culture, qui, de 1 à 5, reprend la méthode américaine, mais devient originale à partir de 6, comme le montre la figure ci-après.

En fait, une partie de ces signes dérivent de l’écriture de ces chiffres en chinois. Le plus évident est le signe pour 10, qui est la réplique exacte de son écriture en chinois : « 十 ».
Mais en fait il y a des variations régionales dans la dactylonomie chinoise. Par exemple le nombre 10 peut être représenté de trois façons différentes, comme le montre la figure suivante.

Pire encore le même geste représente le chiffre 8 en République Populaire de Chine et le chiffre 7 à Taiwan.

Cet article ne fait sans doute pas le tour de la dactylonomie singapourienne. Mais il montre déjà les trésors d’ambigüité qu’elle renferme. Par exemple le 4 des méthodes américaine et chinoise est identique au 1 de la méthode japonaise, largement usitée à Singapour.
Enfin attention au geste pour zéro en français, qui peut être interprété comme « c’est parfait », voire comme un geste obscène dans certaines cultures.

La leçon de tout cela est que la langue reste encore la meilleure manière de communiquer !
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