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À la découverte du musée de la guerre de Singapour dans l’ancienne Usine Ford…

Visiter l’ancienne Usine Ford au 351 Upper Bukit Timah Road à Singapour, c’est plonger dans l’histoire avec un grand H, celle de la Seconde guerre mondiale sous l’occupation de l’armée japonaise… Lepetitjournal.com vous embarque.

Crédit : Estelle HuangCrédit : Estelle Huang
Crédit : Estelle Huang
Écrit par Estelle Huang
Publié le 2 septembre 2025, mis à jour le 26 septembre 2025

 

Dans les pas de l’armée britannique

Quand on arrive au 351 Upper Bukit Timah Road, seule l’inscription “Former Ford factory” saute aux yeux du visiteur. Pas de sous-titre ni d’autres panneaux en référence à la guerre en général. Il s’agit bel et bien d’une des usines du constructeur automobile américain Henry Ford, qui décide en 1926, de créer une filiale en Malaisie pour pénétrer le marché de l’Asie du Sud-Est en ciblant les colons britanniques. Pour faire face à la demande croissante, un ingénieur français, Emile Brizay,  crée l’usine de Bukit Timah en 1941, que l’armée impériale japonaise choisit comme quartier général en février 1942, après avoir envahi l’île de Singapour à l’issue d’une semaine de combat.

Idéalement situés, l’usine et ses bureaux sont, à l'époque, ultra modernes et représentaient une belle prise de guerre contre l’ennemi américain. Conservé jusqu’à aujourd’hui dans son style art déco d’origine, la force de ce musée est de permettre à son visiteur de marcher dans les pas de l’armée britannique le 15 février 1942, jour de la capitulation des alliés devant l’armée japonaise et jour du Nouvel an chinois cette même année. Dès la cour du musée, on apprend que le Lieutenant-Général japonais Tomoyuki Yamashita a insisté pour que le Lieutenant-Général anglais Arthur Ernest Percival le rencontre à l’Usine Ford, où 1.000 soldats japonais armés étaient sur leur garde pour les accueillir à 16h30. Winston Churchill a qualifié cette capitulation de « plus grand désastre et la plus grande capitulation de l'histoire britannique » pour autant, elle a évité un désastre humain tant la victoire japonaise s’annonçait écrasante sur les alliés, alors que Singapour était considéré jusqu’alors, comme une forteresse imprenable (le “Gibraltar de l’Est”).

 

Crédit : Estelle Huang
Crédit : Estelle Huang

 

Une immersion dans le Singapour occupé par l’armée japonaise

Dès que l’on pénètre à l'intérieur de l’ancienne Usine Ford, l’histoire de Singapour défile sous nos yeux puisque le parcours est divisé en trois zones. La première couvre la "chute de Singapour" avec de nombreuses photos, prises avant la Seconde guerre mondiale, autant d’informations largement exploitées par l’armée impériale japonaise au moment de leur avancée rapide vers la colonie britannique. La scénographie du musée met bien en exergue la tragédie qui s’est abattue sur elle à ce moment précis grâce notamment aux cartes, magazines et objets d’époque. La salle même où sera signée la capitulation britannique est glaçante par son réalisme et nous laisse témoin de ce moment historique. La deuxième zone du musée de la guerre décrit Singapour, renommé Syonan-to (昭南島, « Lumière du Sud »), dans l’enfer de l’occupation japonaise. 

La nouvelle administration imposera son système politique, économique, militaire et culturel aux habitants de Singapour notamment en ouvrant des écoles pour que les adultes apprennent le japonais… de force. L’opération Sook ching, au cours de laquelle presque 50.000 chinois sont massacrés en février et mars 1942, est une illustration de la terreur ambiante. Durant plus de trois années d’occupation japonaise, le musée décrit les conditions de vie très difficiles des habitants de Singapour qui souffraient de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres produits de première nécessité puisque l’île est dépourvue de ressources naturelles et les entreprises locales furent contraintes de produire dans le seul intérêt de l’occupant japonais. Cette occupation a perduré jusqu’en septembre 1945. 

 

Les héritages de la guerre et de l’occupation

Enfin, la dernière zone du musée de la guerre est consacrée aux “héritages de la guerre et de l’occupation”, avec le retour des anglais à Singapour. De nombreuses photos et objets retracent l’état de cette colonie après le départ des japonais (à travers une approche scientifique basée sur des données socio-économiques), ainsi que la montée de l’indépendance de Singapour et les nombreux hommages et monuments aux morts de la Seconde guerre mondiale érigés depuis.  

Jusqu’à aujourd’hui, tous les 15 février à 18h20, heure exacte de la signature de la capitulation des alliés, retentit un signal d'alerte publique pour rappeler aux habitants de Singapour le besoin de vigilance et de préparation en cas de menace en ce « Jour de Défense Totale ».

 

Former Ford Factory
Adresse : 351 Upper Bukit Timah Road, Singapore 588192
Email : enquiry@nlb.gov.sg
Contact : 6462 6724
Site web : https://corporate.nas.gov.sg/former-ford-factory/overview/

Horaires d’ouverture
Du mardi au dimanche
De 9:00 à 17:30
La dernière entrée dans les galeries est une demi-heure avant la fermeture.
Fermé les lundis fériés et le 1er jour du Nouvel An chinois.

Entrée
Entrée gratuite pour :
- les Singapouriens et résidents permanents
- Enfants de 6 ans et moins
- Friends of the museums (FOM) et un invité de chaque membre FOM
- Personnes handicapées (PHD) et un accompagnateur.
- Pour les visiteurs étrangers : 7,13 $ par personne (après 9 % de TVA).

Toutes les transactions à l'ancienne usine Ford s'effectuent par carte de crédit (hors Amex et Diners Club) ou par carte NETS.

Il peut faire très froid dans les galeries. Pensez à apporter un châle, un pull, un cardigan, une veste, etc. pour vous tenir chaud.

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