Vesak Day est jour férié dans la cité-État depuis 1956. Il commémore la naissance, l'éveil et la mort de Bouddha par les bouddhistes. Cette célébration, la plus importante du calendrier bouddhique, donne lieu à de nombreuses cérémonies hautes en couleurs.
La légende de la naissance de Bouddha
Bouddha aurait vécu au sixième siècle avant notre ère. Son père, Suddhodona était le roi des Sakya et avait épousé la reine Maya, fort sage et vertueuse. Elle eut un jour un songe : elle vit – sans en ressentir la moindre douleur – un petit éléphant blanc à six défenses pénétrer dans son flanc.
Dix mois après ce rêve prémonitoire, l'enfant serait né dans un bosquet du parc de Lumbini à l'ombre d'un figuier, en sortant de son sein droit sans la blesser. La légende dit qu'à ce moment précis toute la nature exulta en prodiges extraordinaires : les fleurs en boutons s'ouvrirent spontanément, et de divines musiques résonnèrent à toutes les oreilles... L'enfant se leva alors, regarda autour de lui puis fit 7 pas en direction des 4 points cardinaux, atteignant ainsi le sommet du monde. Il fut extraordinairement doué dès sa naissance et fit preuve rapidement de qualités d'intelligence remarquables. Sa mère mourut une semaine après sa naissance.
Par les devins penchés sur son berceau, son père apprit que Siddharta, nom donné à l’enfant, aurait une destinée exceptionnelle : il deviendrait soit un puissant monarque, soit un sage.
En quête de la connaissance absolue
Malgré toutes ces preuves de supériorité qui devaient lui donner de grandes satisfactions, et semblaient lui présager une carrière exceptionnellement brillante, une mélancolie profonde remplissait son âme et inquiétait sa famille. Pour dissiper son chagrin, on évitait avec soin tout ce qui était de nature à l’attrister ; on s'efforçait d'éloigner de lui tout spectacle déplaisant, mais en vain ! Fatigué d'être retenu dans son palais, Siddharta voulut en sortir et découvrit au cours de quatre promenades successives la vieillesse, la maladie, la mort, et l’ascétisme.
Contre la volonté de son père, il quitta le palais. Déçu par les enseignements de plusieurs maîtres, il finit par se retirer sur le mont Gaya, où, pendant six ans, il se livra aux mortifications les plus pénibles. Voyant que cela ne donnait pas plus de résultat, il opta pour la voie du milieu, à égale distance des plaisirs dégradants et de l'ascétisme excessif. Il se plaça au pied d'un arbre, déclarant que, dût son corps se dessécher, il ne quitterait pas cette position tant qu'il n'aurait pas trouvé cette connaissance parfaite de la vérité, qui fait qu'on est un Bouddha. Il parvint à cette illumination après avoir dû lutter contre de nombreuses tentations. Il avait alors 35 ans.
Une fin de vie dédiée à l’enseignement
Après un temps de réflexion, il commença à voyager et à attirer autour de lui des disciples. Il leur enseigna les quatre vérités : l’existence de la douleur, la cause de l’existence de cette douleur, la destruction de cette cause, et la voie qui mène à la destruction de la cause de la douleur.
Pendant 45 ans, Bouddha prêcha sa doctrine en divers lieux, accrut sa confrérie par l'accession de nouveaux disciples, la fortifia par des instructions, la réglementa par des ordonnances rendues selon le besoin, lui acquit des amis puissants pour la protéger, la défendit lui-même par ses réponses aux attaques des adversaires.
Enfin, après une longue vie, il mourut octogénaire. C'est dans le pays des Mallas, près de la ville de Kousanagara, dans un petit bosquet, qu'il rendit le dernier soupir et entra dans la béatitude bouddhique, autrement dit le Nirvâna : il avait accompli sa dernière existence, il avait clos, en ce qui le concerne, le cercle de la transmigration.
Son corps fut brûlé solennellement. Ses cendres, partagées en huit portions, furent placées dans autant de monuments funéraires pour y être un objet de vénération. Deux siècles plus tard, le roi Ashoka ouvrit les huit stoupas anciens et en éleva quatre-vingt-quatre mille nouveaux entre lesquels il distribua les précieuses reliques.
Une célébration importante pour la communauté bouddhiste en Asie
En Corée du Sud, des lanternes en forme de lotus ornent les temples.
Au Sri Lanka, où les lanternes colorées sont également utilisées, les écrans projettent des images représentant les différentes histoires de la vie de Bouddha.
En Indonésie, se déroule un festival au temple de Borobudur dans le centre de Java. Une procession au flambeau démarre du temple de Mendut, situé à 8 km, passe par celui de Pawon et arrive au temple de Borobudur. Là, des centaines de moines en robe safran grimpent les marches jusqu'au sommet en portant des fleurs et des cierges qu'ils allument au moment où la lune apparaît à l'horizon. Les moines commencent alors leurs prières, leur méditation et leurs chants jusque tard dans la nuit.
A Taiwan, les adeptes versent de l'eau parfumée sur les statues représentant Bouddha pour symboliser un nouveau départ dans la vie.
Les célébrations à Singapour
Les célébrations commencent plusieurs jours avant le jour même de la fête.
La journée commence avec le chant des "sutras" des moines, alors que les croyants visitent les temples pour prier, méditer, faire des offrandes et procéder à la cérémonie du bain de Bouddha. Ce rituel appelé le The ceremonial bathing of baby Prince Siddharatha, consiste à « doucher » une statuette, permettant ainsi de se débarrasser des mauvais sentiments tels que l'envie, la haine ou l'ignorance et de purifier le corps, la parole et l'esprit.
En ce jour de fête, les temples et leurs environs sont ornés de drapeaux et les jeunes bouddhistes organisent des collectes de dons de sang et distribuent des cadeaux aux pauvres. Les processions aux chandelles dans les rues de Singapour concluent les festivités et des statues illuminées de Bouddha sont portées dans les rues de Singapour. Les plus fervents y suivent la tradition consistant à se prosterner tous les trois pas.
Quelques endroits où observer les rituels de Vesak
L'un des plus grands lieux qui accueillera la célébration est la bibliothèque bouddhiste. Elle permet aux fidèles d'offrir des bougies et des offrandes de fleurs.
Le temple de la relique de la dent de Bouddha est illuminé par 2000 lanternes.
La procession avec une prosternation tous les trois pas est pratiquée au monastère Kong Meng San (cf. la vidéo ci-dessous).
Au temple Mangala Vihara, le boddhi tree, réminiscence de celui sous lequel Bouddha atteignit le Nirvana, est orné de guirlandes, de chandelles et de bâtons d’encens.
Au centre bouddhique Amithaba, un marché festif est mis en place, avec boutiques, stands de nourriture, et diverses activités.
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