Aude-Emeline Loriot-Nurbianto, vétérane du réseau des Alliances Françaises et fine connaisseuse de l’Asie, est arrivée en octobre 2025 pour prendre ce poste vacant depuis 7 mois. Lepetitjournal.com l’a rencontrée pour faire sa connaissance et recueillir ses premières impressions.
En 2008, j’ai pris la direction de l’Alliance Française de Busan, en Corée du Sud, puis celle de Hyderabad, en Inde, où je suis restée à chaque fois 4 ans
Aude-Emeline Loriot-Nurbianto, qu’est-ce qui vous amène à Singapour ?
J’ai toujours été attirée par l’étranger. J’ai été émerveillée par ma première sortie hors de France, un voyage scolaire en Italie lorsque j’étais en 4ème. Je poussais mes parents à partir en vacances à l’étranger. Durant mes études, je suis partie au Vietnam dans le cadre d’une association humanitaire.
Ma nomination à Singapour est la suite logique de ma carrière, qui a commencé au Centre Culturel Français de Yogyakarta, où je suis restée 2 ans comme VIA (Volontaire Internationale en Administration). J’étais partie là-bas inspirée par un oncle qui y travaillait dans le cadre du CNRS et j’y ai rencontré mon mari.
En 2008, j’ai pris la direction de l’Alliance Française de Busan, en Corée du Sud, puis celle de Hyderabad, en Inde, où je suis restée à chaque fois 4 ans. Durant le Covid, j’étais responsable de l’Institut Français de Bandung, en Indonésie. Après cela, j’ai été nommée à la direction des affaires culturelles à Mayotte, où j’ai vécu en direct le drame du cyclone Chido. Je connais donc bien le réseau des établissements culturels à l’étranger. Par ailleurs, mes rencontres avec différentes cultures asiatiques, m’ont bien préparée au melting pot singapourien, qui en fait la synthèse.
La France est le seul pays à avoir un tel outil de diplomatie culturelle avec plus de 800 implantations sur les cinq continents
Quelle est la différence entre un Institut Français et une Alliance Française ?
Si leur mission est similaire – promouvoir la langue et la culture françaises à l’étranger – leurs statuts sont très différents. Les Instituts Français sont des structures relevant des ministères des Affaires Étrangères, rattachées aux ambassades.
Les Alliances Françaises, sont des associations de droit local, qui sont financièrement et juridiquement autonomes. Ce sont donc des initiatives locales, portées par des locaux. Elles sont coordonnées par la Fondation des Alliances Françaises, qui accorde le label. Mais elles sont très indépendantes dans leur fonctionnement. La France est le seul pays à avoir un tel outil de diplomatie culturelle avec plus de 800 implantations sur les cinq continents. C’est une force que beaucoup de pays nous envient.
Quelles sont vos premières impressions en arrivant à Singapour ?
Je suis arrivée il y a seulement quelques jours et je suis donc toujours en phase de découverte. Tout d’abord, c’est un grand honneur pour moi de diriger l’Alliance Française de Singapour, qui est un des fleurons du réseau. Elle est souvent citée en exemple pour son dynamisme, sa créativité, l’importance de son audience locale, et sa renommée dans la zone Asie. Le fait qu’elle soit propriétaire de ses locaux, dont nous célébrons les 30 ans, lui donne plus de liberté et de visibilité. Par ailleurs, l’Alliance Française de Singapour a un rôle de coordination vis à vis de ses homologues dans l’Asie du Sud-Est.
je m’aperçois que je peux compter sur une importante communauté française locale très active et forte d’un réseau sur lequel s’appuyer
Ensuite, je suis très bien entourée ici. D’abord, par le comité de direction, très fidèle et impliqué, qui a dû gérer la boutique pendant les 7 mois de vacance de la direction et qui partage désormais une vision claire sur son fonctionnement et ses axes de développement. Ensuite, par mes collaborateurs, qui sont tous des professionnels confirmés attachés à cette maison et dont le nombre est à la mesure de son activité.
Enfin, je m’aperçois que je peux compter sur une importante communauté française locale très active et forte d’un réseau sur lequel s’appuyer. En ce moment, je m’attache à rencontrer le maximum de personnes de façon à bien percevoir les forces et les marges de progression de l’Alliance Française de Singapour. Je pense par exemple qu’il faudrait y attirer durablement plus de jeunes avec une présence accrue sur les réseaux sociaux et une offre correspondant à leurs envies.
Je voudrais donc dire à tous nos compatriotes de Singapour que je suis à leur disposition pour échanger sur les possibles activités et partenariats servant le développement de la langue et de la culture françaises à Singapour.
Sur le même sujet
L'annuaire 
L'agenda 
