Tom Félix a 33 ans, et est incarcéré depuis août 2023 en Malaisie. Le jeune Français de l’étranger est accusé de complicité de trafic de drogue et clame son innocence. Ses parents montent au créneau auprès des médias pour faire bouger les choses.
En 2023, 2.297 Français étaient incarcérés à l'étranger connu du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, soit 232 de plus qu'en 2022. Au 1er septembre 2024, 1.658 Français étaient détenus. 59% sont incarcérés en Europe, 18% en Afrique du Nord et Moyen-Orient, 9% sur le continent américain, 7% en Afrique et 6% en Asie Océanie. Parmi eux, Tom Félix, un jeune français de 33 ans, emprisonné en Malaisie depuis le mois d’août 2023.
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Tom Félix clame son innocence depuis une prison de Malaisie
Expatrié avec sa famille à Singapour, Tom Félix vit en colocation sur l’île de Langkawi en Malaisie lorsqu’une perquisition a lieu à son domicile le 9 août 2023. La police malaisienne y découvre du cannabis. Le Français est embarqué avec son colocataire Daniel et la petite amie de ce dernier. Dédouané par Daniel et sa compagne de toute implication dans un potentiel trafic de drogue, Tom Félix est incarcéré dans la prison de Perlis en Malaisie. Il risque la peine de mort dans un pays où la justice est très sévère envers les étrangers. Sur l’ensemble des détenus condamnés à mort, 44 % seraient de nationalité étrangère.
La protection consulaire est là, nous écoute, organise des visites consulaires auprès de Tom mais...
Emmanuel Macron interpellé, la voie diplomatique utilisée
Sylvie et Jean-Luc Félix, ses parents et professeurs à Singapour, demandent de l’aide au consulat sur place ; Tom Félix bénéficie de la protection consulaire. Pour les parents de Tom Félix, “la protection consulaire est là, nous écoute, organise des visites consulaires - les 21 septembre, 1er novembre et 6 décembre 2023 - auprès de Tom mais ils ont les pieds et poings liés, ne pouvant pas faire d’ingérence dans la justice malaisienne.” En Malaisie, l’ambassade de France est silencieuse “On nous dit que c’est une affaire consulaire mais ce silence est difficile à vivre, nous n’avons pas la même échelle de temps...”
Le 16 juillet 2024, Sylvie et Jean-Luc Félix reçoivent une lettre du Quai d’Orsay leur assurant que leur fils est détenu dans “des conditions conformes à celles habituellement observées en Malaisie (...)” et que “les éventuels problèmes de santé sont pris en compte par les autorités malaisiennes”. Mais les parents, qui visitent leur fils tous les mois, constatent qu’il ne va pas bien. Le temps qui passe est douloureux : “Nous avons décidé de médiatiser l’incarcération de Tom en été 2024.” témoigne Sylvie et Jean-Luc Félix, soutenus par la communauté française de Singapour et leur employeur, proviseur d’école.
En octobre 2024, Sylvie et Jean-Luc Félix se rendent à Paris. Ils rencontrent la Direction des Français de l’étranger et de l’administration consulaire (DFEA), mais aussi des parlementaires pour parler de la situation aggravante de leur fils. Ils apprennent alors qu'Emmanuel Macron est au courant de la situation de Tom Félix et s'est entretenu avec le gouvernement malaisien. “Nous n’avons pas plus d’informations mais cela nous redonne de l’espoir. Nous attendons la suite.” espèrent les parents, conscients que la situation politique instable en France ne joue pas en leur faveur. En France, les proches de Tom créent une cagnotte pour tous les frais. Des pages sur les réseaux sociaux sont mises en place pour maintenir les demandes de libération. Le procès de Tom Félix est prévu en juin 2025, “au plus tôt” précisent les parents.
Notre fils passe par des hauts et des bas. Il a arrêté tout contact avec ses amis en vidéo call. C’est trop difficile et douloureux pour lui.
“Ils t’ont enfermé mais pas ton esprit”
Malheureusement, la situation n’évolue pas forcément dans le bon sens pour Tom Félix, l’humeur des gardiens oscillant : “un jour, on dit à mon fils qu’il va avoir enfin un masque et des boules quies, et un autre jour, qu’en fait non…” témoigne la maman. Tom Félix vit depuis près d’un an et demi dans des conditions très difficiles, dans une cellule minuscule sous un néon permanent, et “rien ne bouge” depuis plusieurs semaines.
Il y a quelques jours, le 14 décembre 2024, Sylvie et Jean-Luc se sont rendus à près de 26 heures de trajet de chez eux pour voir Tom : “Notre fils passe par des hauts et des bas. Il a arrêté tout contact avec ses amis en vidéo call. C’est trop difficile et douloureux pour lui. Nous sommes son seul contact avec son avocat Maître Zimeray. Il a le regard dans le vide et est amaigri” racontent les parents, la voix tremblante. Parfois Tom leur dit qu’il n’a plus la force de se battre. Il arrête la méditation “je lui dis et lui répète “ils t’ont enfermé mais pas ton esprit !”
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