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Chiner à Singapour avec les ventes aux enchères

Ventes aux enchères Singapour HotlotzVentes aux enchères Singapour Hotlotz
@Hotlotz
Écrit par Laetitia Dubois Crochemore
Publié le 31 mars 2019, mis à jour le 1 avril 2019

Chiner à Singapour, est-ce possible ? La réponse est : oui. Il y a les sites internet de vente de seconde main, les flea markets et brocantes organisées dans les centres commerciaux et quelques commerces spécialisés dans le domaine. Mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit de trouver de vrais trésors : mobilier ancien, tableaux, tapis, gravures, bijoux, articles ayant un certain cachet, expertisés ? Il n’existe à Singapour qu’une seule maison de vente aux enchères qui puisse répondre à cette demande: Hotlotz.

 

Une profession réglementée mais plus accessible

 

En France la profession de commissaire-priseur de ventes volontaires (non judiciaire : biens saisis, liquidations…) est très encadrée. Un double cursus en histoire de l’art et droit est obligatoire, ainsi qu’un stage de formation de deux ans avec concours à l’entrée sont nécessaires. 

A Singapour, les règles sont beaucoup souples (obtention d'une licence), il est donc plus facile de procéder à la vente aux enchères volontaire d’œuvres d’art, d’antiquités ou d’objets de collection.

 

La création d’une maison de vente

 

Matthew Elton, britannique, spécialiste du marketing, arrivé à Singapour en 2016, a emménagé dans une shophouse. Il avait le désir de la meubler dans un certain style, en accord avec l’architecture de son habitation, sans forcément acheter du mobilier récent. Pour cela, il comptait faire comme il faisait au Royaume Uni : chiner, aller dans les brocantes, dans les salles de ventes, dénicher des pièces « rétro » ou plus anciennes. Il s’est vite rendu compte que trouver du mobilier dans cet esprit relevait du plus que difficile. En effet, il n’y a pas de sociétés de ventes aux enchères à Singapour. 

Peut-être pour deux raisons : Les grandes maisons de ventes, présentes à Hong Kong et en Indonésie, organisent des ventes d’œuvres d’art (tableaux) de manière ponctuelle. Par ailleurs, les superstitions sont peut-être plus importantes en Asie s’agissant de biens ayant appartenu à d’autres personnes (biens qui ont déjà un passé), mais cette tendance est en train de s’inverser. 

 

Devant ce constat et ce manque, il décide donc de changer de carrière professionnelle et crée une société de ventes aux enchères : Hotlotz.

L’enjeu est de trouver des meubles, des œuvres d’art, des pièces de mode, des bijoux, des antiquités, de la porcelaine, des tableaux, des sculptures, des montres…, de les expertiser et de les vendre aux enchères.

La vente aux enchères en ligne n’existe pas à Singapour, donc l’idée est d’organiser d’abord les ventes par ce biais. Pour cela, une application sur téléphone portable est créée. Une révolution car des maisons comme Christie’s ou Sotheby’s n’en disposent pas. Chaque vente aux enchères dure une semaine sur le web.

Les ventes physiques dans les locaux de la société ou dans des endroits spécifiques ont lieu de manière plus espacée. 

 

Ventes aux enchères Singapour Hotlotz
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Une équipe très française

 

Matthew s’entoure de personnes compétentes. L’équipe compte aujourd’hui 7 personnes : un commissaire-priseur (Matthew), un directeur de la salle de ventes, 3 experts (mobilier, œuvres d’art, bijoux et mode), un comptable et un photographe. Parmi ces 7 personnes, 3 sont françaises dont Léonore Becker (directrice de la salle de ventes).

Comme l’explique Léonore : « Nous sommes 3 Français dans l’équipe et avons tous les 3 une expérience des maisons de ventes en France. J’ai moi-même travaillé chez Christie’s, Constance a travaillé chez Tajan et Stanislas chez Aguttes. Nous sommes très fiers d’exporter notre savoir-faire et notre expertise à Singapour et de partager nos connaissances dans cette toute jeune maison de vente ».

Ils sont passionnés par les objets, leurs caractères et leurs histoires. Ils prennent plaisir à les mettre en valeur par leurs recherches, leur expertise et leurs photos, que ce soit dans les ventes courantes ou spécialisées.

Léonore, directrice de la salle des ventes, explique que sa fonction est comparable à celle d’un chercheur de trésor : « Je dois trouver chaque jour des pièces uniques et rares, convoitées par nos clients, pour créer des ventes remarquables ».

 

Quelques anecdotes

 

La société reçoit tous les jours des appels ou e-mails de particuliers qui souhaitent vendre leurs collections. Parmi ces nombreux clients, des rencontres passionnantes et insolites :

Léonore évoque la découverte de bouteilles de whisky « vintage », chez un homme âgé qui ne boit pas d’alcool, mais a conservé les cadeaux qui lui ont été faits durant sa vie.

Une de leurs fidèles clientes est également une acheteuse compulsive d’articles de mode ; quand son dressing est sur le point d’imploser, elle confie à la vente ses plus beaux articles, jamais portés : la vente se compose alors de pièces allant des bottes Chanel à la veste Yves Saint Laurent.

Parfois aussi, il arrive que l’équipe se déplace pour une expertise précise, mais finalement découvre un autre trésor et l’expertise intéressante n’est pas celle qui avait été programmée : l’équipe était intervenue chez un client pour expertiser une collection orientale et découvre sur place une collection de meubles design dont le propriétaire ne sait que faire…

 

Ventes aux enchères Singapour Hotlotz
De g. à dr.: Léonore Vitry Becker (Hotlotz), Constance de Villaine (Hotlotz), Laetitia Dubois Crochemore (lepetitjournal.com), Matthew Elton (Hotlotz), Stanislas Dorange (Hotlotz) @Hotlotz
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