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Catherine Lesselin : L’entreprenariat passionné au féminin

Catherine LesselinCatherine Lesselin
Catherine Lesselin
Écrit par Laetitia Dubois Crochemore
Publié le 5 novembre 2018, mis à jour le 5 avril 2021

Catherine Lesselin est une femme entrepreneur qui réussit à mener de front sa vie professionnelle et sa vie familiale à Singapour. Du recrutement, en passant par la décoration et la mode, elle se lance dans une nouvelle activité qui lui tient particulièrement à cœur, la lunch box pour écoliers : Le New Luncher

 

 

Catherine, vous êtes une « serial entrepreneuse ». Quel parcours vous a menée au New Luncher ?

 

Française avec des origines asiatiques, j’ai passé mon enfance et fait mes études de droit en province. Après un premier emploi dans une grande société à Paris, j’ai rejoint une start-up spécialisée dans le recrutement de compétences exécutives. Cette expérience a été pour moi une révélation, j’y ai apprécié le rythme de travail et la cohésion de l’équipe. Cette façon de travailler « en famille » m’a tout de suite plu. Cette aventure m’a donné l’envie de me mettre à mon compte et a influencé mon parcours professionnel depuis Paris jusque Singapour. Je me lance aujourd’hui dans ma 5ème entreprise : Le New Luncher.

 

 

Pourquoi et comment avez-vous créé ces différentes structures ?

 

La rencontre de mon mari, entrepreneur à Paris, a été décisive et nous avons commencé à monter des projets ensemble entre Paris et le Luxembourg. Notre première boîte à Paris était consacrée à la rédaction de CV. Ensuite, nous avons développé une structure de e-commerce, c’était la tendance du moment. Très vite une envie nouvelle m’est venue : créer une entité dans laquelle je puisse exprimer ma créativité. J’ai développé une société d’architecture d’intérieur. Cela a été le succès immédiat. Puis, attirés par l’Asie, nous avons choisi de nous installer à Singapour. Avec deux enfants en bas-âge, c’était la destination idéale. Je me suis alors lancée dans la mode. J’ai créé un concept qui n’existait pas à Singapour : une ligne de vêtement intermédiaire entre le luxe et les premiers prix. Le but était de privilégier les matériaux naturels (coton, lin) et une belle qualité de finition. Au début, je dessinais les vêtements avec ma sœur et ensuite je me suis entourée d’une équipe plus conséquente avec un designer. Cette aventure s’est terminée en 2016, la société ayant connu des difficultés financières. Ce fut l’opportunité, pour la première fois de ma vie sans activité professionnelle, de me recentrer sur ma famille. Je me suis donc arrêtée et j’ai repris le temps de m’occuper de mes enfants, de faire la cuisine, les courses…

 

 

C’est à partir de là que vous est venue l’idée du New Luncher ?

 

À ce moment, j’ai réalisé que l’alimentation est primordiale pour la bonne croissance des enfants et qu’il est important de les éduquer au goût et aux bonnes habitudes alimentaires.

Beaucoup d’enfants ne savent pas forcément ce qu’est une asperge. Bien souvent dans les restaurants le menu enfant se résume à des pâtes, des frites, des burgers ou des nuggets… Ma volonté d’agir pour l’éducation alimentaire des enfants, en créant une option supplémentaire dans leur choix de repas à l’école, m’a menée à la création du New Luncher.

Le concept est le suivant : proposer des lunch box avec une nourriture saine et variée basée sur les préférences de l’enfant en y intégrant progressivement des aliments nouveaux. J’ai trouvé une cuisine, et me suis entourée de spécialistes de l’alimentation avec lesquels j’ai élaboré des menus. Les produits sont achetés auprès de fournisseurs sélectionnés par nos chefs. La préparation des repas se fait le matin même pour être livrés pour le déjeuner dans les écoles. Nous livrons depuis l’automne 2017 plusieurs écoles à Singapour et à Hong Kong.

 

 

Quelle est votre motivation dans chaque entreprise ?

 

Chaque création de société correspond à des étapes bien spécifiques de ma vie. Ma motivation est animée par le développement de passions et d’intérêts successifs et logiques. Quand j’agençais ou décorais une maison, je le faisais comme si c’était la mienne. Les vêtements que je créais, je voulais les porter. Quand j’élabore les menus du New Luncher, je pense à l’alimentation et au bien-être de mes enfants. Travailler pour moi-même, selon mon idée et mes envies, à travers des petites structures, me permet de voir immédiatement les réussites et les échecs. Cela est très stimulant et source de créativité. Sans défaite, je n’en serai pas là aujourd’hui. J’essaie de renforcer dans le New Luncher, les faiblesses que j’ai décelées lors de la fermeture de la société de prêt-à-porter.

 

 

Entreprendre à Singapour, est-ce différent d’entreprendre en Europe selon votre expérience personnelle ? Y a-t-il des particularités à ce marché ?

 

Entreprendre à Singapour est plutôt simple, les démarches administratives sont faciles, les informations sont très accessibles. En tant que femme, je n’ai pas décelé de différences majeures entre le marché européen et le marché asiatique. Etre une femme ne m’a jamais freinée. Mon expérience m’a montré qu’en affaires, les femmes sont considérées comme les hommes.

 

 

Comment faites-vous pour concilier votre vie de famille et le New Luncher ?

 

J’ai créé la société en milieu d’année 2017. Les premières années d’une start-up sont décisives. Les journées et les semaines sont donc longues. La limite entre la vie familiale et la vie professionnelle n’est pas marquée quand on est entrepreneur. Je consacre la majeure partie de mon temps libre à mes enfants et j’essaie de m’imposer des temps de repos et de liberté dans la semaine.

 

Laetitia Crochemore
Publié le 5 novembre 2018, mis à jour le 5 avril 2021

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