À Singapour, le port de Tuas promet de révolutionner le commerce maritime. Une fois achevé en 2040, il deviendra le plus grand terminal à conteneurs entièrement automatisé du monde. Un choix stratégique à l’heure où la guerre des ports fait rage entre grandes puissances.


Le port de Tuas : un titan high-tech au service du commerce mondial
Dans l’ouest de Singapour, un chantier colossal prend forme. Depuis son inauguration en 2022, le mastodonte a déjà traité 10 millions de conteneurs. Le port de Tuas ambitionne désormais de tripler ce chiffre d’ici 2040 pour faire de la cité-État le cœur battant du commerce asiatique : « Lorsqu'il sera entièrement achevé, dans une vingtaine d'années, le port de Tuas traitera 65 millions d'EVP (équivalent vingt pieds) par an, soit près du double des volumes actuels », rapportait le Premier ministre Lee Hsien Loong, le dimanche 21 août 2022 lors d’un rassemblement de la fête nationale, à Singapour.
En 2025, les ambitions restent inchangées, Singapour ne s'essouffle pas dans sa course au gigantisme. Une fois achevé, le méga-port de Tuas comportera 66 quais et couvrira environ 1.337 hectares, soit l’équivalent de 3.300 terrains de football. Une construction pharaonique qui pourrait dépasser les 40 milliards de dollars (36.5 milliards d’euros).
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Grues intelligentes, véhicules autonomes, logiciels prédictifs : le port de Tuas repose sur une logistique de pointe conçue pour fluidifier les opérations portuaires traditionnelles et maximiser l’efficacité.

Mais derrière cette vitrine high-tech se cachent des travaux de remblai massif, une artificialisation accélérée du littoral et une pression accrue sur la biodiversité marine. Singapour joue gros. À force de vouloir dompter les mers, elle pourrait bien emporter le monde dans son sillage — pour le meilleur comme pour le pire.
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