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PARCOURS D’ENTREPRENEUR - Clément Hochart, fondateur d’Epicurio

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 30 août 2016, mis à jour le 27 août 2016

Diplômé des Arts et Métiers il y a 6 ans, Clément Hochart aurait pu faire le choix de continuer de travailler dans une grande structure. A l'instar d'un nombre croissant de jeunes Français, Il a préféré l'aventure moins confortable mais pimentée de la création d'entreprise à l'étranger. En novembre 2015, avec Nikhil Gupta, il a lancé Epicurio, une plateforme dédiée au vin, dont l'App pourrait bien devenir le vademecum des amateurs de bons plans viticoles à partager entre amis. 

Comment, d'ingénieur, devient-on le fondateur d'une start-up dans le vin  ?

Clément Hochart - Je me suis très tôt intéressé au vin. J'apprécie le fait qu'il est le produit d'opérations complexes dont on ne maitrise jamais tout à fait l'ensemble des paramètres. Mon père avait une belle cave. Il m'a fait une petite place et j'ai pu commencer très jeune à me constituer ma propre cave. Aux Arts et métiers, j'étais responsable des vins et gérait à ce titre la cave de l'association, autant dire un secteur stratégique pour des étudiants célébrant volontiers les bons crus. Dans ce cadre, j'ai notamment été amené à faire la sélection des vins pour le Gala des Arts et Métiers organisé à l'Orangerie du château de Versailles.

Qu'est-ce qui vous a donné envie d'entreprendre plutôt que de rejoindre une grande entreprise?

- Dans les années qui ont suivi mon diplôme, j'ai multiplié les expériences, en France, en Thaïlande et en Inde. Très vite, je me suis aperçu que les perspectives de carrière proposées dans les grandes entreprises, trop encadrées et largement déterminées par la formation d'origine, ne m'excitaient pas beaucoup. Par comparaison, le monde de la nouvelle économie me paraissait infiniment plus dynamique et attractif. L'idée de créer une entreprise n'est pas venue par hasard. Aux Arts et métiers j'avais eu l'opportunité de suivre un programme entrepreneurs. Avec 2 amis, nous avions très envie de créer quelque chose et nous nous étions mis à approfondir de manière systématique un certain nombre d'idées parmi lesquelles le vin.

Quel est le concept d'Epicurio ?

- Le concept initial d'Epicurio était de proposer aux amateurs de vin un réseau social sur lequel ils puissent partager leurs expériences. Aujourd'hui c'est devenu une plateforme complète qui associe les fonctionnalités de réseau social et celle de la marketplace, avec la possibilité d'acheter du vin en ligne en choisissant parmi 3300 références.

Comment fonctionne l'App ?

- Très simplement. Vous vous inscrivez en quelques secondes. A partir de ce moment, vous pouvez utiliser l'App pour garder en mémoire les vins que vous avez appréciez ou sur lesquels vous voudriez avoir des informations. Un simple scan de l'étiquette permet d'enregistrer un vin sur votre profil et d'y ajouter éventuellement votre note de dégustation puis de la partager avec la communauté d'Epicurio ainsi que via Facebook ou Twitter. Vous pouvez publier un commentaire sur le vin et le noter. Vous pouvez aussi consulter les commentaires et notes publiés par les membres de la communauté. Un accord vient d'être signé avec l'association des sommeliers de Singapour qui donnera à ses membres un accès privilégié à l'application, leur permettant notamment de commenter et d'évaluer les vins. Cela permettra à la communauté Epicurio de voir ce que les sommeliers ont bien noté !

Pourquoi avoir décidé de vous installer à Singapour ?

J'avais fait une étude de marché dans laquelle je comparais notamment Hong kong et Singapour. Singapour paraissait intéressant du fait de l'importance relative des ventes directes (retail) par rapport à la cible des restaurants (on trade). A Singapour le marché est très concurrentiel. Paradoxalement c'est plus un atout qu'un handicap pour Epicurio, qui est un consolidateur et dont l'intérêt pour les utilisateurs est par conséquent d'autant plus important que l'offre est nombreuse et dispersée.

Par rapport à la France, il est plus facile d'entreprendre à Singapour parce qu'il est plus aisé de recruter et que les contraintes administratives sont plus faibles. Il y a un écosystème très favorable. Ce que j'aime en outre dans le travail avec les Asiatiques, c'est le côté très positif de l'écosystème, y compris dans le domaine du capital risque.

Comment finance-t-on la création d'une start-up comme Epicurio?

- On commence par investir beaucoup de son temps sans se rémunérer. C'est ce que j'ai fait pendant 1 an en puisant dans mes économies. Quand on crée une entreprise, il faut être capable de mettre une croix sur un certain nombre de choses.  Après nous avons fait des levées de fonds qui nous ont permis de recruter.

Comment l'entreprise se développe - t-elle ?

- Grâce à Nikhil Gupta, notre CTO, et aux 2 développeurs qui travaillent sur les versions de l'App sur IOS et Android, nous sommes parvenus à construire une plateforme qui, sur le plan ergonomique fonctionne comme les applications les plus sophistiquées. C'est important, car nous voulions offrir aux utilisateurs un éditorial attractif, dans sa forme comme dans son contenu pour présenter les vins et les régions viticoles. Nous voulions surtout faciliter au maximum l'utilisation de la marketplace pour acheter du vin.. L'appli fonctionne en anglais et français. Elle est également disponible en chinois. Epicurio est actuellement présent à Singapour, en Malaisie, aux Philippines et à Hong Kong et en France. Nous avons le projet d'ouvrir encore plusieurs pays en Asie cette année.

Propos recueillis par Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) mercredi 31 août 2016

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Publié le 30 août 2016, mis à jour le 27 août 2016

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