De la baguette au pain d'épice en passant par la brioche aux pralines, vous avez peut-être déjà goûté les produits de la célèbre Maison Kayser. Cette chaîne de boulangeries de haute qualité, présente sur quatre vingt points de vente dans le monde (dont 19 à Paris et 1 à Lyon), a choisi la cité-État pour s'implanter en Asie du Sud-est
En ce lundi 12 décembre 2011, une odeur de croissants chauds flotte dans le hall du tout nouveau centre commercial Scott Square sur Scott road où la boutique Hermès a récemment ouverte. Une vingtaine de personnes - singapouriens, japonais et un français- s'affairent afin que cette première ouverture dans la cité-État soit à la hauteur de leur réputation. Pour l'occasion, Eric Kayser, a fait le déplacement à Singapour. Fils, petit-fils et arrière petit-fils de boulanger, cet artisan boulanger d'origine alsacienne a reçu le goût du pain en héritage. En France et dans le monde, ses boulangeries proposent une large variété de pains, de viennoiseries et pâtisseries qui ravissent les gourmets avec pour devise: « On achète avec les yeux, on revient pour le goût ».
Eric Kayser, une passion et un goût de la tradition
Tout jeune déjà, Eric Kayser a acquit les valeurs du bon pain traditionnel fait simplement. Il a commencé sa carrière à 19 ans lorsqu'il rejoint les compagnons de Tour de France pendant 4 ans. Ensuite, il devint formateur à l'Institut National de la Boulangerie Pâtisserie et sillonnera le monde pour auditer, conseiller et former des boulangers. Puis tout commence au 8 rue Monge qui donnera à sa baguette star un nom désormais connu dans le monde entier « la Monge ». Cette Monge est fabriquée à base de levain naturel, un levain liquide élaboré à l'aide d'une machine appelée fermento-levain, inventée par Eric Kayser lui-même en 1994. «Contrairement à la plupart des boulangeries, Maison Kayser utilise une méthode traditionnelle de fermentation naturelle, ce qui rend le goût de nos pains différents de ceux fabriqués avec une levure commerciale. Notre objectif étant de créer toujours de nouveaux pains, plus onctueux et plus savoureux. Solidement attaché aux valeurs et aux traditions, nous proposons ainsi des pains sans additifs ni conservateurs, explique Eric Kayser, le bon pain ne ment pas, il dit tout de la qualité de ses ingrédients et du savoir-faire de celui qui le crée. Être un vrai boulanger, c'est produire un miracle quotidien : transformer des aliments simples, de l'eau, du levain, du sel et de la farine, en saveurs complexes et variées. Voilà ma passion et je souhaite la partager et la transmettre à d'autres artisans en France et dans le monde ».
Qui mise sur la dynamique de la zone Asie du Sud-est
« Au Japon, notre implantation a rencontré immédiatement un franc succès car les japonais aiment les baguettes et surtout les viennoiseries françaises ? d'ailleurs en 2001, Eric Kayser a été récompensé par le prix du meilleur croissant de Tokyo puis celui du meilleur boulanger en 2003. Nous avons actuellement 27 boulangeries au Japon, nous sommes également présents en Corée et à Taiwan. Il était important pour nous de nous implanter en Asie du Sud-est et Singapour nous a paru être une excellente plateforme car il y a beaucoup d'Européens et de Japonais avec un pouvoir d'achat élevé qui vivent ici et qui apprécient le pain. De plus, de nombreux Singapouriens ont voyagé ou vécu à l'étranger en Europe et au Japon et sont familiers avec le pain français authentique » .
La boulangerie propose entre 50 et 60 variétés de pains, des viennoiseries (croissants, pains aux chocolats, brioches?) et des tartes salées, sandwiches. Il est également possible de se restaurer sur place. «Tout est cuit et pétri sur place et afin de palier aux problèmes lies à l'humidité à Singapour, le pain sera cuit toutes les deux heures ».
Et interrogé sur l'ouverture prochaine de la boulangerie Paul, Eric Kayser assure que la concurrence ne lui fait pas peur au contraire. « Je pense qu'il est bon d'avoir des rivaux comme Paul ainsi que d'autres boulangeries françaises à Singapour. Nous ne pourrions pas construire un marché solide s'il n'y avait qu'une seule bonne boulangerie en ville. Le consommateur aura le choix et pourra ainsi se faire par lui-même une idée. Car notre but est bien d'ouvrir une ou deux autres enseignes à Singapour au cours des prochaines années ».
Propos recueillis par Carole Chomat (www.lepetit journal.com) mardi 13 décembre 2011