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EDUCATION - Pourquoi les élèves singapouriens sont-ils si forts en maths?

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Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 7 février 2018

Les jeunes Singapouriens ravissent les meilleures places dans les classements internationaux en mathématiques depuis de nombreuses années. L'étude internationale TIMMS- Trends in International Mathematics and Sciences Studies-  conduite tous les 4 ans, évaluant le niveau des CM1 et 4eme, confirme généralement les élèves de la cité-Etat en tête de liste. Les derniers résultats sont attendus le mois prochain, le 29 novembre 2016, et devraient être scrutés à la loupe par le corps enseignant des quelque 60 pays participants.  

Une vision pragmatique de l'éducation  

Dans les années 80, le Ministère de l'Education de Singapour a mandaté une équipe de didacticiens pour développer sa propre méthode d'enseignement des mathématiques afin d'améliorer les résultats médiocres des élèves et remplacer les approches pédagogiques préalablement importées.

Cette méthode a permis à la cité-Etat de significativement élever le niveau de ses élèves jusqu'à devenir LA référence mondiale dans l'enseignement des mathématiques. De nombreux pays comme les Etats Unis, le Canada ou l'Indonésie l'ont adoptée. En France, cette méthode est de plus en plus utilisée par de nombreuses écoles hors contrat et sa popularité ne cesse de croître au vu du nombre de sites internet, blogs ou pages de réseaux sociaux qui lui sont exclusivement consacrés. 

Une méthode didactique et progressive

Schema-Math
 

La méthode singapourienne (schéma ci-contre)  s'appuie notamment sur la modélisation et la visualisation des notions mathématiques. Elle se décompose en 3 étapes et introduit une étape supplémentaire par rapport aux méthodes traditionnelles qui n'en comportent que 2 pour permettre aux élèves de passer aisément de la notion de « concret » à la notion plus difficile à appréhender de « l'abstrait ».  

1) L'étape concrète : les élèves apprennent à dénombrer en manipulant des objets.

2) L'étape imagée : elle est propre à cette méthode. Les nombres sont remplacés par des barres ou rectangles de la taille du nombre. Par exemple, le nombre 3 sera représenté par un rectangle de 3 centimètres de long. Les élèves sont encouragés à dessiner la représentation visuelle du problème et incités à trouver la solution par eux-mêmes. 

3) L'étape abstraite : Une fois les 2 premières étapes bien intégrées et appréhendées, les élèves passent enfin à l'étape abstraite avec les chiffres et symboles.

Cette approche est extrêmement simple et intuitive. Les exercices sont progressifs et permettent de poser des fondations solides avant d'aller plus loin dans l'apprentissage de notions mathématiques plus avancées.   

Une approche pédagogique bien encadrée 

Cette méthode visant à résoudre les problèmes mathématiques est au c?ur d'une approche pédagogique plus large élaborée en 1990 par le ministère de l'éducation qui repose sur 5 piliers : les concepts, les compétences, les attitudes, les méta-connaissances et les processus et a pour objectif d'encadrer l'enseignement et l'évaluation des mathématiques de tous niveaux à Singapour.

Cette approche n'est pas statique et continue à évoluer au fil des travaux de recherche en sciences cognitives et des retours d'expérience de terrain.  

En parallèle des recherches sur l'enseignement des mathématiques et des autres matières académiques classiques, le ministère de l'éducation de Singapour a initié des programmes qui ambitionnent de développer les aptitudes sociales et émotionnelles des élèves afin d'apporter un équilibre psychique aux jeunes singapouriens pour qui la réussite scolaire est cruciale.

Géraldine Gauthier (www.lepetitjournal.com/Singapour) Jeudi 06 octobre 2016

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