A l'initiative de Mme Gaëtane Belliot, enseignante de Lettres, Clément Baloup s'est arrêté sur le trajet qui le conduisait en Indonésie pour rencontrer les collégiens du Lycée Français de Singapour. Jeune dessinateur de bande dessinée, il fait partie de cette nouvelle génération d'auteurs indépendants
Photo Olivier Massis
Depuis sa création, le Festival de BD de Surabaya invite un dessinateur français de renom. Cette année, pour sa 3ème édition, son directeur, Christian Gaujac a demandé à Clément Baloup de venir représenter la BD indépendante française dans un festival qui attire des artistes de toute l'Asie. Ce périple indonésien le fera passer dans les villes de Surabaya, Jakarta et Denpasar.
D'abord simple lieu transit, Singapour est devenu une escale d'une semaine. Le Lycée Français a été heureux d'accueillir dans ses murs celui qui appartient à cette nouvelle génération de dessinateurs issus des Beaux Arts d'Angoulême, le lieu où la BD est célébrée ! Le dessinateur de l'album Diables sucrés (éd. Gallimard) qu'il co-signe avec Mathieu Jiro, vient d'être sélectionné par le journal Libération comme un des dix meilleurs livres de 2009.
Voyageur dans l'âme
Les albums de Clément Baloup sont tous marqués par le sceau de l'exotisme, avec une préférence avérée pour le Vietnam. Un pays qui lui tient à coeur puisqu'il y a des attaches familiales. Dans le diptyque Mong Khéo, il s'inspire des contes d'Asie du sud-est pour mettre en scène un vaurien au coeur d'un univers où le merveilleux côtoie la réalité sans que cela n'étonne personne.
S'il s'inscrit dans le style du carnet de voyage, ses livres proposent de subtiles narrations. Le lecteur ne progresse plus au gré des étapes du voyage, il suit un personnage (un double de Clément Baloup ?) dans sa découverte, ses réflexions sur la ville qu'il traverse. Il n'y a qu'à lire Un Automne à Hanoi pour s'en convaincre !
Le dessin est très stylisé. Par endroit, celui-ci n'est pas sans laisser penser aux Mangas. Mais si Clément Baloup revendique être influencé par tous les styles, il a développé le sien à partir d'un trait précis sur lequel vient s'appliquer la couleur. Tantôt pastel, pour donner une douceur au propos. Tantôt plus châtoyante, pour souligner la vivacité du récit. Tantôt noir et blanc, pour une dramatisation de l'image. Néanmoins, ce qui caractérise le plus Clément Baloup, c'est la recherche constante d'un style adapté au récit qu'il développe. C'est pourquoi vous serez toujours surpris par la variété graphique d'un album à l'autre.
Overseas
Clément Baloup travaille actuellement sur le troisième volet de la série commencée avec Un Automne à Hanoi et Quitter Saigon, édités chez La Boîte à Bulles. Cette fois-ci, il ira poser son regard aux Etats-Unis, dans les communautés asiatiques de New York, San Francisco ou Los Angeles. Un projet pour lequel il a obtenu une bourse de résidence "hors-les-murs" de Cultures France.
Vous retrouverez toute l'actualité de Clément Baloup sur son blog : electricblogbaloup.over-blog.com
Olivier Massis (www.lepetitjournal.com-Singapour) vendredi 26 février 2010

















