L'un des 4 membres du jury du Concours « Singapour et l'eau », Imran Ahmad, photographe et plongeur a fait de ses deux passions un métier, celui de photographe sous-marin, dont il confie, en écho à Confucius*, « qu'il lui a permis de ne plus travailler un seul jour de sa vie ». Rencontre avec un orfêvre de l'image, jouant sous l'eau avec le mouvement, les couleurs et la lumière, amoureux des océans et de la vie sauvage.
Derrière le visage jeune et souriant d'Imran Ahmad se cachent 20 années d'expérience de la photographie. Diplômé d'un Bachelor en Digital Films Arts, de l'Université Middlesex au Royaume Uni, il s'est rapidement imposé dans la profession au point d'intégrer en 2006 l'équipe de photographes professionnels NIKON. Durant ces 20 années, il a accumulé les animations d'ateliers, les « shootings photos» et les tournages de films, dans des domaines très variés : le sport, le voyage, les conservatoires naturels ? En 2010, il était ainsi photographe officiel des premiers Jeux Olympiques de la jeunesse à Singapour. Mais c'est dans le domaine de la photographie sous-marine, sous l'influence de ses grands maitres - Stephen Frink, David Doubilet et Ernie Brooks ?, multipliant ce qu'il appelle ses « empreintes », parce qu'elles représentent ce qu'il va laisser derrière lui, qu'il s'est formé une signature reconnue.
La passion de Imran Ahmad pour les océans est née en 1998, lorsqu'il a commencé à plonger au large de Pulau Aur, en Malaisie. La même année, il s'est mis à photographier avec, raconte-t-il, « un Nikonos III que mon père m'avait offert et que je conserve précieusement en souvenir de mes débuts ». Une passion qui se nourrit de la splendeur du monde sous-marin, dont Imran Ahmad, observateur patient et hyper concentré, sait saisir le mouvement furtif, dans l'instant où il se produit, comme s'il avait été capable de le prévoir. Un passion qui est aussi un engagement au vu de la fragilité de ce monde face aux agressions dont la nature et la faune sous-marine sont l'objet.
Aussi la valeur des photos d'Imran Ahmad tient-elle autant à leur esthétique formelle, dans laquelle le photographe, adepte du grand angle et de la macro créative, sublime l'instant saisi par une maîtrise somptueuse des couleurs et de la lumière, qu'au message qu'elles envoient au public d'une nature fragile qu'il faut protéger.
Photographe engagé, éducateur et témoin, Imran Ahmad participe largement, par les expositions de ses photos, un peu partout dans le monde, par ses contributions à une série impressionnante de magazines et par ses livres ? PURE, The Hidden sanctuary?- à cette glorification de la vie sauvage et à l'éveil de la conscience du public.
Cécile Brosolo et Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour), mardi 23 mai 2016.
*« Choisis un travail que tu aimes et tu n'auras jamais à travailler un seul jour de ta vie» Confucius
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