La Corporation des Sciences et de l’industrie aérospatiale de Chine vient de réaliser une série de tests lors desquels le train a atteint jusque’à 623 km/h. A terme, le train devrait atteindre une vitesse de pointe de 1000 km/h et effectivement concurrencer l'avion sur certaines distances.


Des test grandeur nature
La première série de tests a été menée en octobre 2024 sous conditions de faible vide pour s’assurer de plusieurs choses:
- une navigation précise pour que le train maintienne sa trajectoire même en atteignant des vitesses extrêmes
- une suspension stable pour minimiser les oscillations et assurer le confort des voyageurs
- un système de freinage efficace pour décélérer rapidement en cas de nécessité
Ces tests ont été réalisés sur une piste de test construite en 2021 près de à Datong, près de Beijing.
Enjeux multiples du train volant
Avec le système Hyperloop, le maglev T-flight repousse les horizons du possible dans les liaisons terrestres. Le nouveau train volant (ou train à suspension) a pour ambition de doubler ces vitesses et devenir une concurrence pour les liaisons aériennes existantes (alors que la vitesse de croisière moyenne d’un avion est de 925 km/h).
Pour vous donner une idée de l'avancée technologique, le jour où le train atteindra effectivement les 1000 km/h il pourrait réduire le trajet entre Beijing et Shanghai à une heure et demi (ou encore entre Paris et Marseille en 50 minutes, ou entre New York et Los Angeles à un peu plus de 2h).
Pour comparer, le Shinkansen japonais circule en moyenne à 320 km/h et le Maglev traditionnel le plus rapide, celui de Shanghai, atteint 431 km/h. Cette nouvelle technologie vise à résoudre deux des plus gros problèmes auxquels est confronté le transport ferroviaire : la friction entre les roues et la voie, et la résistance de l’air sur la carrosserie du train.
Bien plus qu’un petit bijoux technologique, le maglev t-flight ouvre de nouvelles perspectives aussi vastes que fascinantes:
- la réduction des distances entre villes pourrait favoriser de nouvelles formes d’intégration urbaine,
- transformer ou aider le développement des économies régionales même dans des régions jusque là isolées,
- transformer les modes de vie des habitants, aspect non négligeable si l'on considère que 300 millions de travailleurs migrent de leurs régions d'origine dans les grandes villes.

Une prouesse technologique au service de l'écologie
C’est également une alternative bien plus écologique aux liaisons aériennes. En effet, si on compare les émissions des gaz à effet de serre des avions c’est habituellement entre 150 et 200 g par passager-km, et en comparaison celles des trains à grande vitesse actuels ne représente que 20 à 30 gr par passager-km. Avec le T-flight ces émissions pourraient encore diminuer assez drastiquement contribuant ainsi de manière significative aux efforts du gouvernement chinois d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2060.
Les défis du nouveau projet de train
Mais puisque bien sur chaque projet a également sa part de défis, le nouveau train volant chinois a lui aussi sa part de soucis à résoudre.
Tout d'abord le coût de la construction de l’infrastructure dont les tubes à faible vide. Alors que le cout de construction des chemins de fer pour des trains a grande vitesse actuels varie entre 17 et 170 millions de dollars par km (selon par exemple la densité urbaine ou le relief), celui du train Hyperloop pourrait facilement atteindre des milliards de dollars.
Autre point important - assurer la sécurité des utilisateurs. A la vitesse du t-flight, la moindre défaillance et une fraction de seconde pourraient entrainer des conséquences irréparables. D’où la nécessité d’établir des protocoles d’urgence fiables.
Autres acteurs de la course au train Hyperloop
D’autres pays mènent en parallèle leurs propres projets de trains Hyperloop. Ainsi, le Japon est en train de développer son Chuo Shinkansen pouvant atteindre 505 km/h et qui dans le futur relierait Tokyo et Nagoya.
De leur côté aux Etats-Unis plusieurs sociétés travaillent sur une conception un peu différente de train Hyperloop qui circuleraient dans des tubes à basse pression. Projet qui a du mal à sortir de sa phase théorique notamment à cause des coûts de construction de l'infrastructure nécessaire.
L’approche de la Chine est plutôt de faire évoluer et améliorer la technologie Maglev existante, d’où son avance sur le projet.