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Les taxis aériens débarquent à Shanghai : une révolution en marche

Les bouchons shanghaiens ne pourraient bientôt plus être qu’un mauvais souvenir. En effet, la ville a récemment lancé la première ligne de transport par hélicoptère à basse altitude, reliant l'aéroport international de Shanghai-Pudong au terminal urbain de Kunshan dans la province du Jiangsu. Explications.

taxi volant ehangtaxi volant ehang
Taxi volant de la marque Ehang, première marque chinoise homologuée pour le vol sans pilote
Écrit par Anne-Gaëlle Petri
Publié le 2 septembre 2024, mis à jour le 2 septembre 2024

 

De Shanghai à Kunshan en taxi volant

Ce choix de destination n'est pas anodin : Kunshan, un centre industriel et technologique majeur, abrite de nombreuses entreprises internationales et locales. En facilitant les déplacements entre cette ville dynamique et l'aéroport, ce service vise à répondre aux besoins des professionnels et des voyageurs d'affaires qui se déplacent régulièrement entre ces deux pôles économiques. Ce projet, issu d'une collaboration entre AVINEX, le terminal urbain de Kunshan (KVS) et Newskyheli, symbolise un pas important vers une nouvelle ère de transport rapide. Avec des départs prévus deux fois par jour aux heures de pointe, cette ligne propose une alternative efficace au trafic dense, réduisant le temps de trajet à moins d'une heure pour un prix compétitif de 1 600 à 1 800 yuans par siège. Shanghai, grâce à sa riche infrastructure technologique et à son vivier de talents dans l'aéronautique, s'efforce de devenir un acteur majeur dans ce secteur émergent de l'économie de basse altitude.

Des taxis volants sans pilote

En parallèle, Shanghai explore activement le développement de taxis volants sans pilote. La ville abrite plusieurs entreprises pionnières dans le domaine des véhicules électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL), telles qu'Autoflight, Vertaxi, et Volant. Par exemple, la start-up TCab Tech, fondée en 2021, développe le modèle E20, un aéronef à rotors basculants électriques, avec pour objectif d'obtenir une certification de navigabilité d'ici fin 2026. Ce type de véhicule promet d'améliorer considérablement les déplacements urbains en proposant des trajets de 100 km en moins de 25 minutes, avec des coûts qui pourraient devenir compétitifs par rapport aux transports terrestres une fois ces taxis volants déployés à grande échelle. Ces initiatives montrent l'engagement de Shanghai à créer un futur où ces nouveaux moyens de transport pourraient devenir aussi courants que les véhicules terrestres actuels.

Les taxis volants, un défi de taille

Cependant, plusieurs défis majeurs se dressent sur le chemin de cette révolution. La régulation de ces nouveaux moyens de transport est un enjeu crucial : les autorités doivent mettre en place des cadres stricts pour garantir la sécurité des opérations aériennes à basse altitude, notamment en ce qui concerne la gestion du trafic et la protection des zones urbaines. Si l'acceptation par le public est un aspect essentiel, des préoccupations environnementales sont également soulevées, notamment en matière de pollution sonore et d'impact écologique. D'autres villes, comme Hong Kong et Dubaï, ont déjà exploré cette voie avec des résultats variés. À Hong Kong, la densité urbaine et les contraintes réglementaires ont ralenti le déploiement des taxis aériens, tandis qu'à Dubaï, les tests avec le Volocopter ont montré des résultats prometteurs, bien que ces services ne soient pas encore couramment utilisés.

Le vol basse-altitude : une priorité pour la Chine

Pour Shanghai, le défi est double : non seulement elle doit réussir le déploiement de ces services d'hélicoptères traditionnels, mais elle doit aussi s'assurer que les taxis volants en développement peuvent surmonter les obstacles réglementaires, techniques et sociaux. Même si Pékin a placé l'économie de basse altitude en tête des priorités du pays, le chemin vers une adoption généralisée reste complexe. En avril 2024, l'obtention de la première certification en Chine pour un avion sans pilote pouvant transporter deux passagers a marqué une avancée importante, mais le véritable défi sera de rendre ces innovations viables à grande échelle. Pour Shanghai, et la vingtaine de villes chinoises engagées dans cette course, il est essentiel de trouver un équilibre entre innovation technologique, réglementation, et acceptation sociale pour que la révolution de la mobilité urbaine prenne véritablement son envol.

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