La pollution plastique représente aujourd’hui un défi environnemental mondial, et la Chine, premier producteur et consommateur de plastique, n’y échappe pas. Mais ces dernières années, le pays a non seulement intensifié ses recherches pour mieux comprendre l’impact des microplastiques, mais aussi multiplié les mesures pour en réduire la présence dans l’environnement. Deux découvertes scientifiques récentes éclairent à la fois l’ampleur du problème et l’urgence des solutions déjà en marche.


Consommer à emporter, pas une bonne idée ?
En août 2025, une équipe de l’Université médicale de Shanxi a publié une étude sur la présence de microplastiques dans l’alimentation. Les chercheurs ont analysé les selles d’étudiants consommateurs réguliers de plats à emporter emballés dans du plastique et ont découvert des microplastiques dans toutes les analyses. Au-delà de ce constat, l’étude a révélé un lien possible entre une consommation élevée de plats emballés et des modifications du microbiote intestinal. Cette étude a permis de poser les bases d’une réflexion sur la qualité des emballages alimentaires et sur la nécessité de normes plus strictes pour protéger la santé publique. Ces résultats alimentent déjà les discussions autour de matériaux biodégradables et de la réduction des plastiques à usage unique, une priorité affichée par Pékin.
Une mobilisation pour protéger l’agriculture et l’environnement
En 2024, l’Université de Nankin et l’Académie chinoise des sciences ont publié une méta-analyse portant sur plus de 3 000 observations. Les chercheurs ont montré que les microplastiques peuvent réduire la photosynthèse des plantes et donc influencer les rendements agricoles à long terme. Là encore, la découverte n’a pas seulement eu un impact scientifique : elle a renforcé l’engagement des autorités et des chercheurs pour développer des pratiques agricoles plus durables et limiter l’usage de plastiques dans les champs. Plusieurs provinces, comme le Zhejiang et le Jiangsu, testent déjà des alternatives au paillage plastique traditionnel, utilisant des films biodégradables ou des techniques de recyclage avancées.
La réponse nationale s'accélère
Ces découvertes s’inscrivent dans un contexte où la Chine a multiplié les initiatives pour lutter contre la pollution plastique. Depuis 2018, le pays a interdit l’importation des déchets plastiques étrangers. En 2022, il a lancé une interdiction progressive des plastiques à usage unique non biodégradables, et de nombreuses villes mettent désormais en place des systèmes de consigne et de tri renforcés. Des programmes pilotes, comme le projet de nettoyage des plastiques marins dans la province du Zhejiang, récompensé par le prix « Champions de la Terre » de l’ONU en 2023, témoignent d’une dynamique nationale forte. Les efforts de recherche, combinés à des politiques publiques ambitieuses, font de la Chine l’un des acteurs clés dans la lutte contre la pollution plastique et dans le développement d’alternatives plus durables.
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