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La Biélorussie rejoint l’Organisation de Coopération de Shanghai

Les dirigeants de la Chine, de la Russie, de la Turquie, du Pakistan, de quatre des cinq républiques post-soviétiques d'Asie centrale et d'autres États se sont retrouvés la semaine dernière lors du sommet de deux jours au Kazakhstan de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), un groupement régional promu par Pékin et Moscou comme alternative à l’influence occidentale. Explications.

SCO Summit 2024SCO Summit 2024
Écrit par Didier Pujol
Publié le 8 juillet 2024, mis à jour le 11 juillet 2024

Qu’est-ce que l’OCS ?

L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) est une organisation eurasienne politique, économique, de sécurité internationale et de défense créée par la Chine et la Russie en 2001. Il s'agit de la plus grande organisation régionale au monde en termes de portée géographique et de population, couvrant environ 80 % de la superficie de l’Eurasie et 40 % de la population mondiale. En 2023, son PIB combiné basé sur les PPA représentait environ 32 % du total mondial.

L'OCS est le successeur des Cinq de Shanghai, formés en 1996 entre la République populaire de Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan. En juin 2001, les dirigeants de ces pays et de l'Ouzbékistan se sont rencontrés à Shanghai pour annoncer la création d'une nouvelle organisation dotée d'une coopération politique et économique plus approfondie. En juin 2017, il s’est étendu à huit États, dont l’Inde et le Pakistan. L’Iran a rejoint le groupe en juillet 2023.

L'OCS est dirigée par le Conseil des chefs d'État (HSC), son organe décisionnel suprême, qui se réunit une fois par an. L'organisation comprend également la Structure antiterroriste régionale (RATS).

 

Une nouvelle rencontre entre Xi Jinping et Valdimir Poutine

Alors que le président russe s'est rendu au mois de mai en Chine, Vladimir Poutine et le dirigeant chinois Xi Jinping se sont de nouveau rencontrés le premier jour du sommet à Astana. Le président russe a mentionné l’OCS pour « le renforcement de son rôle en tant que l'un des piliers clés d'un ordre mondial multipolaire équitable ». Quant à Xi Jinping, il a cité à l’occasion de cette rencontre "l'aspiration à l'amitié depuis des générations" en réponse à une "situation internationale en constante évolution". Selon le Kremlin, les deux dirigeants ont évoqué la guerre en Ukraine lors de discussions en marge du sommet et "ont souligné" la "futilité de tout format" pour des pourparlers de paix sans la participation de la Russie.

Le deuxième jour, Xi Jinping a exhorté les membres de l'OCS à « résister aux ingérences extérieures » et à « sauvegarder le droit au développement ». Il est vrai que les 23 années d’histoire de l’OCS ont été largement façonnées par l’évolution des relations entre la Chine et la Russie et que les récents efforts de Vladimir Poutine et de Xi Jinping depuis le début de la guerre en Ukraine ont fait pression sur l’OCS dans le cadre de leur coopération plus large et comme pièce maîtresse de leur politique anti-américaine commune.

 

Rentrée de la Biélorussie dans l'OCS

La Biélorussie cherche à devenir membre de l’OCS depuis une quinzaine d’années. Le président biélorusse Loukachenka a qualifié l'entrée de la Biélorussie dans l'OCS d'"historique" et déclaré la nécessité de « détruire le monde unipolaire » et d'assumer la responsabilité de la « sécurité mondiale » parce que « l'Occident narcissique et égoïste s'en est montré incapable ».

Selon les analystes, la Biélorussie pourrait espérer que des liens avec l'OCS de stimuler et d’élargir la coopération commerciale et économique avec la Chine, tout en réduisant légèrement la dépendance de son régime à l'égard de Moscou. Avec l’ajout de la Biélorussie, le nombre des membres de l’OCS est désormais passé de six à dix pays. Actuellement, plusieurs pays sont engagés en tant qu’observateurs ou partenaires de dialogue.

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