Le 3 novembre 2025, la Chine a annoncé une prolongation de sa politique d’exemption de visa jusqu’au 31 décembre 2026 pour les ressortissants de 45 pays, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne et plusieurs nations européennes.


La nouvelle politique d’exemption 2025–2026
Cette mesure, initialement prévue pour expirer fin 2025, vise à renforcer l’attractivité touristique du pays tout en stimulant les échanges économiques et culturels. À compter du 10 novembre 2025, la Suède rejoint la liste des pays bénéficiaires, alignant ses conditions sur celles déjà en vigueur pour d’autres États européens.
Cette extension s’inscrit dans une politique plus large de réouverture internationale après les années de restrictions liées à la pandémie de COVID-19. Elle s’applique aux séjours de courte durée, pour des motifs de tourisme, d’affaires, de visites familiales ou de transit. La Chine espère, par ce dispositif, attirer davantage de visiteurs étrangers, notamment européens. Cette initiative témoigne d’une volonté diplomatique renouvelée, orientée vers le renforcement des liens humains et commerciaux avec l’Europe, l’Asie-Pacifique et certaines régions du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud.
Contexte et mise en œuvre
La première phase de la politique d’exemption de visa a été introduite en novembre 2023 à titre expérimental. Elle concernait d’abord six pays européens, dont la France, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne et la Malaisie, pour des séjours de 15 jours maximum. En mars 2024, la mesure a été étendue à six nouveaux pays : la Suisse, l’Irlande, la Hongrie, l’Autriche, la Belgique et le Luxembourg, portant à dix le nombre d’États de l’Union européenne bénéficiant de cette faveur.
Cette politique avait pour objectif de faciliter les échanges après la levée progressive des restrictions sanitaires. Les voyageurs pouvaient entrer librement sur le territoire chinois pour des motifs touristiques, commerciaux ou familiaux, à condition de présenter un passeport valide et des documents justifiant l’objet du séjour. Toutefois, les activités professionnelles, les études et les reportages journalistiques restaient soumis à l’obtention d’un visa spécifique.
En parallèle, la Chine a aussi simplifié ses procédures administratives : depuis septembre 2024, les demandeurs de visa de court séjour sont dispensés de la prise d’empreintes digitales, rendant le processus plus fluide et accessible.
Une forte reprise du tourisme en Chine
Au troisième trimestre 2025, la Chine a connu une hausse spectaculaire du tourisme étranger, portée par sa politique d’exemption de visa et une demande croissante des voyageurs internationaux. Selon l’Administration nationale de l’immigration près de 7,25 millions d’étrangers ont visité la Chine grâce à cette politique, soit une augmentation de 48,3 % sur un an. Au total, les autorités chinoises ont inspecté plus de 20 millions de visiteurs étrangers, dont 72,2 % sont entrés sans visa.
Les experts attribuent cette reprise à plusieurs facteurs : la simplification des procédures d’entrée, l’essor du tourisme culturel et naturel, et la montée des voyages d’affaires, notamment lors de la Foire de Canton, où les dépenses en hôtels et en billets d’avion ont respectivement augmenté de 10 % et 23 %. Les visiteurs viennent désormais d’horizons plus variés, Russie, Asie de l'Ouest, Afrique du Nord ou Asie centrale, en plus des marchés traditionnels d’Europe et d’Asie du Sud-Est. Grâce à ces politiques, la Chine s’impose comme une destination mondiale de premier plan, avec un marché touristique estimé à 1 000 à 2 000 milliards de dollars dans la prochaine décennie.
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