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EXPOSITIONS RANCINAN – Des photographies percutantes

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 octobre 2014

Grâce à trois expositions simultanées, les photographies de Gérard Rancinan sont devenues quasi incontournables dans la ville de Shanghai. Avec "Rancinan China 83 : Out of the Blocks !", Gérard Rancinan nous fait voyager dans la Chine de 1983, tandis qu'avec "La Trilogie des Modernes" et "A Small Man in a Big World", le photographe nous force à scruter d'un peu plus près la place et la condition de l'Homme dans la société actuelle. Gérard Rancinan a été sélectionné pour représenter la France dans le cadre des 50 ans de la reconnaissance de la Chine par la France. Ce choix n'est pas banal car ses clichés dépeignent une vision sociale qui ne laisse pas de marbre?

Rancinan China 83 : Out of the Blocks !

1983. La Chine émerge juste de la Révolution culturelle. Dans la ligne de sa politique d'ouverture, Deng Xiaoping, le président de l'époque, décide de faire participer le pays aux Jeux Olympiques de Los Angeles de 1984, après 30 ans d'absence aux fameuses manifestations. Le sport au service d'une stratégie. C'est la préparation intense des athlètes en prévision des jeux de 1984, mais aussi les efforts déployés lors des Jeux Nationaux à Shanghai de 1983, que Gérard Rancinan va immortaliser par ses clichés souvent pris sur le vif. Le démarrage foudroyant des athlètes sur leurs starting-blocks illustre les prémices prometteuses de la montée en puissance de la Chine? Pour la série de photographies, Gérard Rancinan recevra le premier prix World Press Photo 1983.

Jusqu'au 20 décembre, à la galerie Beaugeste, Lane 210 Taikang lu, building 5, space 519

La Trilogie des Modernes

Dans un style contemporain, le photographe Gérard Rancinan et l'écrivain Caroline Gaudriault mêlent l'image à la plume pour un examen critique de la société d'aujourd'hui, à travers trois actes exposés ensemble pour la première fois : Métamorphoses, Hypothèses et Wonderful World. Gérard Rancinan se laisse guider par des ?uvres de peintres classiques pour créer ensuite des mises en scènes complexes et rocambolesques?. Il s'inspire du « Radeau de la Méduse » de Géricault pour dénoncer les mirages des immigrants des pays riches dans « The Raft of Illusions », photographie la plus grande du monde (9mx13m). Avec "The Big Supper", dont l'agencement des personnages est puisé dans "La Cène" de Léonard de Vinci, il pointe du doigt la malbouffe qui engraisse les dirigeants de fast-foods dont l'alimentation est paradoxalement bio. La quête effrénée de la jeunesse éternelle, détournée du sacré, est révélée et amplifiée avec "Las Meninas", version moderne de "L'Infante" de Velasquez. Dans Wonderful World, il souligne l'optimisme candide des êtres humains qui se réfèrent désormais à Batman, Mickey, Picsou et Pinocchio. La toile "Batman Family Boys" met en scène une famille parfaite, portant des masques du super-héros. Les textes pertinents de Caroline Gaudriault accompagnent les photographies.

Le ton décalé pousse à la réflexion sur la nouvelle place de l'Homme quant à l'orientation de la société actuelle. Le rejet de Dieu au profit de valeurs superficielles est mis en exergue à plusieurs moments de l'exposition. Préparez-vous, cette Trilogie des Modernes bouscule !

Jusqu'au 2 novembre, au Shanghai Himalayas Museum, 869 Yinghua road (near Meihua road), 3/F

A Small Man in a Big World

La collaboration entre la photographie et l'écriture continue avec une ?uvre visuelle reliée au livre «A Small Man in a Big World» de Caroline Gaudriault, qui analyse aussi la place actuelle de l'Homme dans le monde. Le style minimaliste des images surprend et contraste avec celui de La Trilogie des Modernes.

Les photographies mettent en scène Mankind, un homme devenu trop petit et submergé par un monde à la géométrie invariable, lui-même envahi par des technologies rendant l'humain obsolète. Mankind se retrouve alors dans une lutte face à l'existence, face à la quadrature du cercle? Le noir et blanc et les formes géométriques constituent les éléments clés de cette exposition poétique et touchante.

Jusqu'au 20 octobre, au Sinan Mansions, (1) Galerie Dumonteil, 523 Fuxing lu (M), 22 Sinan Mansions, Room 101, building 15, (2) La Grande Maison, 505 Fuxing lu (M)

Lydie Helmy lepetitjournal.com/shanghai Mercredi 15 octobre 2014

Le Petit Journal Shanghai
Publié le 14 octobre 2014, mis à jour le 14 octobre 2014

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