Philippe Claudel s'est rendu en Corée du Sud pour présenter son nouvel ouvrage L'archipel du chien, dans les librairies sud-coréennes depuis quelques jours. Une première visite dans le pays du matin calme dans le cadre du Choix Goncourt.
"S'interroger sur la complexité de la nature humaine", c'est ce que tente d'écrire l'auteur français Philippe Claudel, dans nombreux de ses livres, dont son nouveau paru en Corée du Sud, L'archipel du chien.
Paru en 2019 en France, il se trouve depuis quelques semaines dans les librairies de la péninsule. Le secrétaire général de l’Académie Goncourt se rend pour la première fois dans le pays du matin calme pour rencontrer étudiants et lecteurs dans le cadre de cette sortie mais également du Choix Goncourt. Cet évènement, lancé en 2022 en Corée, rassemble un peu moins d'une trentaine d'institutions éducatives. Ces dernières se réunissent autour de quatre oeuvres littéraires, faisant partie de la sélection du Prix Goncourt.
"Capable de faire le bien et le mal"
Reçu à l'ambassade de France, l'auteur vient présenter son dernier roman, L'archipel du chien. Il raconte l'histoire d'une communauté vivant sur une île, cette dernière se retrouvant un jour confrontée à l'arrivée de trois cadavres s'échouant sur ses rives. Quels choix vont-ils avoir ? Comment vont-ils gérer la situation ? L'égoïsme l'emportera-t-il sur l'humanité ?
Un peu de tout ça, puisque - pour l'auteur - ce roman est le reflet de la complexité de l'humain. "J'essaie de montrer qu'en chacun et chacune d'entre nous, il y a cette possibilité de faire le bien et aussi celle de faire le mal, précise l'auteur. Que la vie humaine, si elle a ce sens, consiste peut-être à tout faire pour essayer de contenir le mal, comme une maladie qu'on essaierait de stopper, de faire en sorte que ça ne puisse pas proliférer. Mais malheureusement, on le sait, dans une partie historique et géopolitique, cette part mauvaise de l'homme reprend parfois le dessus."
Un miroir de nos sociétés actuelles
Cette île, sur laquelle tout repose, n'a ni indication géographique ni indication temporelle. Elle se dresse comme l'exemple parfait pour illustrer les problématiques politiques actuelles, celles pouvant toucher "énormément de peuples". "Chaque tremblement qui agit un endroit du monde a des conséquences sur quantité d'autres endroits du monde."
Et la thématique centrale abordée par Philippe Claudel est très actuelle. La crise migratoire est la toile de fond d'une fable philosophique aux accents d'enquête s'interrogeant sur la nature humaine, questionnement déjà abordé à maintes reprises dans les précédentes œuvres de l'auteur. "Aujourd'hui, les visages des migrants qui meurent ne sont plus documentés. On cite des chiffres. Mais le public s'est dramatiquement habitué à ces morts", souligne-t-il.
Le rôle de l'auteur comme "lanceur d'alerte"
Et pour mettre en lumière ces thématiques sociétales, l'auteur devient alors le "lanceur d'alerte", celui capable de "faire poser des questions qu'on ne se poserait pas sans lire ces livres". Mais, pour Philippe Claudel, les auteurs sont avant tout des conteurs d'histoire ainsi que des observateurs du monde. "On crée un miroir où les lectrices et lecteurs vont pouvoir regarder l'endroit dans lequel ils et elles sont et évoluent", ajoute-t-il.
Le roman est à retrouver dans toutes les librairies du matin calme, et se plonger le temps de 248 pages dans cet archipel presque cauchemardesque où l'on remet en question la nature humaine dans tout ce qu'elle a de plus complexe.
> Titre coréen : 아직 죽지 않은 자들의 섬 ; édition 은행나무 ; prix : 16,800 wons.
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