L’élection des conseillers consulaires approche. Pour vous aider à mieux connaître les candidats des circonscriptions de Rio de Janeiro et São Paulo, ainsi que leurs programmes, lepetitjournal.com do Brasil leur a posé les mêmes questions. Ces interviews réalisées par écrit vous sont proposées dans l’ordre des tirages au sort effectués par les consulats généraux. Elles sont publiées entre le 6 et le 17 mai, c’est-à-dire avant le vote sur internet qui sera ouvert du 21 au 26 mai. L’élection « à l’urne » aura lieu quant à elle le 29 mai.
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Aujourd’hui, Ana Fábia Ferraz Martins, et la liste “Union des français de São Paulo et Sud Brésil. Un monde de projets - Liste indépendante“.
Ana Fábia Ferraz Martins, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis avocate, mariée, mère de deux enfants, passionnée par la France, la culture et le savoir-faire français. En 2016 notre famille a reçu, par mérite, la nationalité française, ce dont nous sommes très fiers. J'ai donc accepté avec joie et responsabilité la proposition de candidature aux prochaines élections.
Être élue conseillère des Français de l'étranger et me mettre au service de nos compatriotes sera pour moi une manière de rendre à la France l'honneur que j'ai reçu.
Je suis active dans la communauté française de Curitiba. Membre de Curitiba Accueil, de l'Association des familles francophones de Curitiba et présidente du Conseil de Surveillance de Alliance Française locale. En tant qu'avocate je travaille souvent pour des clients étrangers, surtout pour des français.
J’écris pour un journal de Curitiba, sur des thèmes tels que le droit, la durabilité et le recyclage de matériaux en production d'articles de mode, car je suis impliquée dans des projets sociaux qui ont pour but de générer des revenus pour des familles défavorisées par le biais de production d'accessoires de mode qui respectent la durabilité.
Comment avez-vous constitué votre liste ?
Anne-Marie Ballande-Romanelli, conseillère sortante domiciliée à Curitiba, au cours de ses sept années d’exercice a pu mesurer l’importance des problèmes de proximité de nos concitoyens éloignés de São Paulo. Nous avons beaucoup travaillé ensemble et Anne Marie m’a recommandée auprès de François Cessieux, lui aussi conseiller sortant, Vice-Président du Conseil consulaire et président de la commission de contrôle de la liste électorale, qui a appris à comprendre le fonctionnement des circuits administratifs aussi bien dans le poste consulaire de São Paulo qu’au Quai d’Orsay. François a proposé de prendre la deuxième place pour garantir le « transfert d’expérience ». Nous avons complété notre liste en choisissant des personnalités assumant des rôles significatifs dans la communauté française de São Paulo. Cela va du supporter du « Pasteur Athletic Club » avec Jean-Paul Illy qui est aussi Conseiller du Commerce Extérieur et trésorier de l’Alliance Française de São Paulo, à l’Association des Parents d’élèves du Lycée Pasteur avec Maria Estrada-Coccoli, aussi responsable des travaux d’expansion du Lycée Français de São Paulo, projet du « Grand Lycée Pasteur », en passant par les échanges universitaires avec Jean Bodinaud et Sophie Deram, nutritionniste, auteure et chercheure à la USP, qui représente cette catégorie de concitoyens ayant réussi à contribuer fortement au bien être des brésiliens. Tous sont très impliqués dans l’Alliance Française.
Comment envisagez-vous cette fonction de conseiller des français de l’étranger ?
D’un point de vue pratique, le malheureux épisode de la pandémie nous aura tout de même conduits à réinventer nos communications. Si d’aventure je ne pouvais pas participer à une réunion en « présentiel » au consulat, j’aurai recours au « digital », ce qui était refusé à Anne-Marie avant la pandémie. La communication avec les concitoyens va être amplement facilitée. L’identification des cas spéciaux, essentiellement de personnes âgées, sera plus facile à gérer.
En travaillant avec Anne-Marie et François, je me suis rendue compte que la fonction exige beaucoup de temps et de contacts avec les concitoyens, les agents du consulat général, les consuls honoraires, mais aussi avec les collègues du monde entier, l’AFE (Assemblée des Français de l’Étranger), lien essentiel pour proposer des modifications aussi bien à l’exécutif qu’aux sénateurs.
Quels sont selon vous les principaux défis aujourd’hui pour les français établis au Brésil ?
Dans ce monde de plus en plus globalisé où la vitesse des communications est à son comble, 3 axes nous paraissent prioritaires : l’usage de la langue française, la digitalisation des communications entre citoyens et administration que nous approuvons, et enfin les perspectives offertes à nos jeunes.
Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?
En ce qui concerne l’usage de la langue française, nous continuerons à apporter notre soutien aux activités prestigieuses et traditionnelles, tels les Alliances Françaises et le Grand Lycée Pasteur, piliers du rayonnement de la langue et de l’éducation françaises, mais nous devons identifier, dans notre circonscription, les possibilités de création de FLAM (français langue maternelle). Nous renforcerons notre pression auprès de l’exécutif, à travers l’AFE, en vue de l’institution d’un « chèque enseignement du français » pour faciliter l’accès à notre langue aux nombreux concitoyens qui ne la pratiquent pas, soit parce qu'ils appartiennent à des générations plus jeunes, soit parce qu'ils n'y ont pas accès en raison de contraintes financières.
En ce qui concerne la digitalisation nous aurons deux axes de travail. Le premier est technique. Les logiciels proposés par le ministère devraient être testés plus sérieusement avant d’être homologués pour éviter des pertes de temps inacceptables par les utilisateurs ET les agents consulaires qui se retrouvent constamment en « tampon » entre le ministère et les concitoyens. Deux exemples : lorsque François, président de la commission de contrôle de la liste électorale, a travaillé sur cette liste en 2014, il a fait remarquer que les CEP (code postal) n’étaient pas informés dans la colonne dédiée. Il était très difficile d’effectuer un tri par adresses, ce qui est essentiel en terme de sécurité. Ce point fut corrigé en 2020. Plus récemment nous avons constaté les difficultés inacceptables d’utilisation des logiciels proposés pour les inscriptions « en ligne » sur les listes consulaires. Le second est humain. Il existe encore bon nombre de concitoyens incapables d’utiliser les solutions « en ligne » proposées par l’administration. L’attestation de vie des retraités en est un bon exemple. Il est clair qu’un « relais » de secours doit être proposé par les postes consulaires pour faciliter ces démarches.
Enfin pour les jeunes, outre les points déjà mentionnés en ce qui concerne la langue, nous insistons sur l’importance de la Journée Défense et Citoyenneté, sur la possibilité d’effectuer des stages en entreprise et un service social en France.