“L’Amato di Iside, Nerone, la Domus Aurea e l’Egitto” à la Domus Aurea

L’exposition de la Domus Aurea “L’Amato di Iside, Nerone, la Domus Aurea e l’Egitto” dévoile au public le lien étroit tissé par l’empereur Néron entre la Rome antique et l’Egypte. À voir jusqu’au 14 janvier.

Comme le souligne le nom de l’exposition Néron a tissé un lien particulier avec l'Orient et l'Égypte tout au long de sa vie, engendrant un grand héritage de la civilisation égyptienne à Rome. Dès son plus jeune âge, Néron est formé par des précepteurs spécialistes de la région, tels que Cheremone de Naucrati, le directeur de la bibliothèque conservée au Serapeum d'Alexandrie et, Sénèque, qui y a vécu. Ce lien avec l’Egypte se poursuit à l’âge adulte lorsqu’il se marie avec Poppée, appartenant à une famille proche des cultes isiaques, inspirés de la divinité égyptienne Isis.
L’exposition rassembla ainsi des dizaines de précieuses découvertes liées à la culture égyptienne provenant de grands musées italiens, comme le Musée archéologique civique de Milan, au Musée archéologique national de Florence, au Musée national romain…  

Parcours de l’exposition

L'exposition est divisée en deux grandes sections : « L'Égypte de Néron » et « L’Égypte à Rome ».

La première raconte l’influence de l'Égypte dans la vie de Néron, sa présence dans le pays à travers d'œuvres significatives, comme la statue représentant Néron en pharaon avec une petite figure féminine assortie d’attributs isiaques, prêtée par le Musée national romain. Au-delà d’une fascination, l'Egypte était une terre de convoitise pour l’empereur qui envisageait une conquête vers les sources du Nil. Plusieurs objets et produits proviennent de ces terres lointaines : l’or des bijoux de Pompéi, les essences utilisées pour les parfums présents dans des flacons miniatures…

La deuxième raconte quant à elle l'histoire de l'Égypte à Rome, qui fait partie de la politique religieuse des empereurs.  De nombreux fragments de statues de divinités égyptiennes tels qu'Isis, Horus et Harpocrate, trouvés dans le Tibre sont présentés. Surtout, l’exposition met en avant le culte voué à Isis lors de la Rome antique : un grand nombre de statues à son effigie sont présentées, comme celles d'Isis Pelagia sur un bateau ou de plus petites comme celle d'Isis Panthea, ainsi que des objets de culte comme des verres en argent. À l’image des nombreuses amulettes présentes dans l’exposition, Isis était le symbole de la guérison et de la protection pendant la vie et l’au-delà pour les Romains.
A l'occasion de l’exposition, la restauration du Grand Cryptoportique et de plusieurs salles adjacentes sont en outre dévoilées au public. L’exposition est également dotée d’animations 3D offrant une expérience d’autant plus immersive.

L’histoire de la Domus Aurea

L’exposition prend place dans un lieu chargé d’histoire. Après l'incendie dévastateur de 64 après JC, Néron ordonne la construction d'un grand palais à sa gloire, entré dans l'histoire sous le nom de Domus Aurea ou “Maison Dorée”, car recouvert de feuilles d’or. Symbole du faste de l’empereur, le palais se composait d’une série de bâtiments décorés somptueusement, de jardins et même d'un lac artificiel. Le palais était gigantesque : certains historiens estiment qu’il faisait 25 fois le Colisée et qu’il recouvrait 50 hectares entre le mont Palatino et le mont Esquilino ! Toutefois, à la mort de Néron, ses successeurs souhaitent effacer toute trace de l'empereur, en construisant le Colisée et en ensevelissant le palais. Ce n’est qu’à la Renaissance que des artistes passionnés redécouvrent les trésors de la Domus Aurea, aujourd’hui encore, grand laboratoire d’étude, de restauration et de conservation.

Inès Carissimi