Pourquoi ne pas importer, au pays du football et de la cachaça, la pétanque et le pastis ? C’est le pari de quelques passionnés, qui ont créé au Brésil des associations pour promouvoir cette discipline.
Le premier tournoi de pétanque du Brésil a eu lieu le 31 janvier dernier, avec le soleil et les 35 degrés de Salvador de Bahia en plein été, et sous les yeux étonnés des passants qui, pour la plupart, assistaient à ce jeu pour la première fois. Les boules, le cochonnet, plusieurs équipes : un petit air du Sud de la France dans le Nordeste, avec une touche internationale en plus.
En effet, si plus de la moitié des 32 joueurs étaient Français, les équipes étaient également composées de Brésiliens, mais aussi d’Italiens, d’Allemands ou encore d’Argentins. Le tournoi masculin a d’ailleurs été remporté par une doublette franco-italienne, composée de Mauricio et Stéphane, également organisateur du tournoi et qui partage sa vie entre Salvador et la France.
Alors, la pétanque peut-elle séduire les Brésiliens ? « Absolument, » explique Philippe Lebiannic. « C’est un sport populaire qui peut se jouer partout, dans les avenues, dans les parcs… et tout le monde peut y jouer ! »
Philippe Lebiannic est tombé amoureux du Brésil en 1980, et s’y est installé définitivement en 2004. C’est tout naturellement qu’il a apporté avec lui sa passion pour la pétanque, à laquelle il joue depuis tout petit. « J’ai toujours gardé et bichonné mes boules d’enfance, » nous raconte-t-il. « Mais, faute de joueurs au Brésil, j’ai arrêté. C’est la visite d’un copain d’enfance, avec qui je jouais beaucoup à la pétanque à Carcassonne, qui m’a fait recommencer. »
Loisir et troisième mi-temps
Le français a fondé à Salvador le club BAHIA P-TANK fin 2016. Au fil des ans, la bande de copains s’est agrandie, jusqu’à organiser son premier tournoi. Et ce ne sont pas les seuls au Brésil : des clubs de pétanque, il y en a d’autres, notamment à Fortaleza et Sao Paulo.
Quant à Rio, un club a existé pendant quelques années, mais il semble malheureusement avoir cessé son activité – c’est peut-être un bon moment pour le relancer, et nous en profitons d’ailleurs pour lancer un appel à tous les Cariocas qui seraient intéressés, allons-y, relançons la machine et allons défier le Nordeste sur son propre terrain.
Car ce qu’on aime, aussi, dans la pétanque, c’est l’atmosphère sympa et conviviale qui l’accompagne. « Aujourd’hui les différents groupes [au Brésil] sont plutôt axés sur le côté loisir et troisième mi-temps, » explique Philippe Lebiannic. « Pour changer ça et intéresser les jeunes à jouer, il faudrait plus de structures, de clubs fixes, avec des installations et des boules à distribuer. »
En attendant la réalisation de ces projets, souhaitons que le nombre de clubs de pétanque continue d’augmenter au Brésil, et que tous les « pétancoeurs, » comme les appelle affectueusement Philippe Lebiannic, continuent de se réunir pour promouvoir cette belle discipline, qui séduit au-delà des frontières et des nationalités, et qui permet, ici, de renforcer les liens franco-brésiliens.