Édition internationale

Au Brésil, le nombre de grossesses chez les adolescentes diminue de 50% en dix ans

Au Brésil, une révolution silencieuse est en marche. En dix ans, le pays a réduit de moitié les grossesses adolescentes, un phénomène longtemps perçu comme inévitable dans certaines régions. Derrière un tel succès, qui reste inégal selon les régions, des avancées remarquables sont à noter en matière d’éducation et dans l’accès à la contraception.

Bébé tenant sa maman dans la mainBébé tenant sa maman dans la main
Écrit par Jean Bodéré
Publié le 28 janvier 2025

Selon les dernières données officielles, le Brésil a enregistré une diminution de plus de 50 % des grossesses chez les adolescentes en une décennie. En 2014, environ 286.000 naissances issues de mères adolescentes étaient recensées au cours du premier semestre. En 2024, le chiffre a chuté à 141.000 pour la même période. Le taux de natalité des adolescentes est alors passé à 43,6 naissances pour 1000 jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans, se rapprochant de la moyenne mondiale fixée à 41,9 naissances pour 1000.

 

La lutte contre les grossesses précoces, un enjeu mondial 

Le Brésil illustre une tendance globale de réduction des grossesses adolescentes, mais le problème reste critique dans plusieurs pays du monde. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), chaque année, environ 12 millions de filles âgées de 15 à 19 ans accouchent dans le monde. Des grossesses, souvent non désirées, qui entraînent des conséquences majeures sur la santé des jeunes mères et sur leur avenir personnel et professionnel. En Afrique subsaharienne, par exemple, les taux de natalité chez les adolescentes restent parmi les plus élevés du monde, atteignant parfois 100 naissances pour 1000 jeunes filles.

 

 

Photo d'une étudiante

 

 

L’éducation et l’accès à la contraception : les clés de cette réussite

Une des raisons principales d’une telle baisse réside dans la généralisation de l'accès aux moyens de contraception, notamment chez les adolescentes. Dans de nombreuses familles brésiliennes, les jeunes filles sont encouragées à consulter un gynécologue dès leur préadolescence. Des consultations qui permettent d'informer sur les différentes méthodes contraceptives et de prévenir les grossesses précoces.

L'augmentation des taux de scolarisation joue également un rôle clé. En 2023, plus de 54,5 % des Brésiliens avaient obtenu leur diplôme de lycée, contre moins de 40 % une décennie auparavant. Une amélioration de l'accès à l'éducation qui offre aux jeunes filles de meilleures perspectives professionnelles et personnelles, les encourageant à retarder le moment de devenir mères.

 

 

Photo d'une manifestation Brésil

 

 

Des disparités régionales toujours présentes

Mais de telles avancées restent inégales et provoquent des disparités selon les régions. Par exemple, l'État de São Paulo a enregistré une baisse de 65,3 % des grossesses adolescentes entre 1998 et 2021, passant de 141.000 à 49.000 cas par an. En revanche, dans les régions les plus pauvres, notamment dans le Nord et le Nord-Est du pays, les progrès sont plus lents et les grossesses adolescentes restent souvent associées à un cycle de pauvreté intergénérationnelle. Des disparités qui reflètent donc aussi des inégalités structurelles en matière d'accès à l'éducation et aux services de santé.

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