

Président du groupe centriste au Sénat, ce proche de François Bayrou décroche le portefeuille de ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire. Ce n'est pas une surprise, l'homme, pourtant secret, ne cachait pas son ambition. Mais c'est un coup porté au MoDem, dont il était trésorier
Michel Mercier a fait toute sa carrière politique dans le Rhône
Né en 1947, ce fils de maçon, diplômé de droit public et de l'IEP de Lyon, a été le maire de Bourg-de-Thizy, commune rurale du nord Beaujolais où il est né, de 1977 à 2001. Il préside depuis dix-neuf ans le Conseil général du Rhône. En 1993, il est élu député du Rhône, sous les couleurs de l'UDF, mais il préfère rapidement les débats feutrés du Palais du Luxembourg à l'Assemblée Nationale; il est sénateur depuis1995. Patron de l'UDF locale, l'hebdomadaire Lyon Capitale le qualifiait il y a une dizaine d'années d'"homme le plus puissant de Lyon". Pourtant, si Michel Mercier (photo AFP) a bien tenté de briguer la mairie de la capitale des Gaules en 2001, il y a renoncé, refusant de s'allier à Charles Millon. Par son allure rondouillarde et sa modération, il est le digne héritier d'Edouard Herriot ou de Raymond Barre, si populaires à Lyon.
Michel Mercier est centriste
Catholique pratiquant, assez proche des courants sociaux de l'église, père de 5 enfants, il affirme être "un centriste d'origine démocrate chrétienne". Ami personnel de François Bayrou depuis plus de 20 ans, les deux hommes ont fait ensemble des pèlerinages, et avaient l'habitude de passer leurs vacances en famille. Dès 2002, Mercier revendique l'indépendance de l'UDF vis- à-vis de l'UMP. Il choisit de rester fidèle à son parti quand la plupart des centristes rejoignent la majorité présidentielle. Il reste également fidèle à Bayrou après la présidentielle de 2007. Président du groupe union centriste au Sénat, on le dit "malin", "redoutable"dans la négociation et dans la "gestion consensuelle". Jusqu'à sa nomination au gouvernement, il occupait le poste de trésorier du MoDem, dont il est maintenant "en congé".
Michel Mercier n'a jamais caché sa proximité avec Nicolas Sarkozy
Réputé pour son absence de sectarisme et sa connaissance des dossiers, sa nomination en tant que ministre était attendue. Il a été très utile au chef de l'Etat pour imposer de justesse la réforme des institutions, retournant in extremis le vote de plusieurs élus du Modem. Son soutien a aussi été indispensable pour l'adoption de certaines lois au Sénat, où l'UMP ne dispose pas de la majorité absolue. En acceptant d'entrer dans le gouvernement Fillon, Mercier s'est défendu d'être "un symbole". Pourtant sa nomination accentue un peu plus l'isolement de François Bayrou au lendemain de son échec aux Européennes.
Marie-Pierre Parlange (www.lepetitjournal.com) vendredi 26 juin 2009


































