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Sommet de Nice : les océans deviennent une priorité chinoise

Que ce soit dans le domaine de l’environnement, de la pêche ou des minerais sous-marins, la Chine porte désormais une attention particulière aux océans. Cela s’est vu lors du sommet de Nice où Pékin était représenté à très haut niveau.

Shanghai protection océans mer BohaiShanghai protection océans mer Bohai
L'environnement de la mer de Bohai est de mieux en mieux préservé (illustration NormanEinstein sur Wikimedia Commons).
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 25 juin 2025, mis à jour le 26 juin 2025

Une protection plus rapprochée

Entre le 9 et le 13 juin à Nice, des pays du monde entier ont pu présenter leurs actions pour les océans. Le point d’étape annoncé par Han Zheng, vice-président chinois, n’y est pas passé inaperçu.

En premier lieu, dans le domaine de l’environnement, la Chine est désormais considérée comme un des meilleurs élèves mondiaux. Pas moins de 273 aires marines protégées (AMP) sont ainsi recensées dans le pays, alors même que la première, celle de l’île de Shedao dans la mer de Bohai, ne date que des années 1960. Au-delà de ces espaces qui protègent la biodiversité, il faut ajouter 53 zones de conservation halieutique, qui peuvent par exemple servir à protéger la reproduction d’espèces marines, comme les dauphins blancs, les crabes « fer à cheval » ou encore les coraux.

Ces efforts portent leurs fruits. Ainsi, dans la mer de Bohai, alors qu’en 2017, seulement 67% des eaux littorales avaient un niveau 1 ou 2 (sur les 6 du système de notation local), ce chiffre était passé à 82% en 2020.

 

Un secteur qui a la pêche

Tout en luttant ainsi contre la pollution, la Chine veille aussi de plus en plus à la préservation des ressources, notamment halieutiques. Des premières solutions passent par le développement de l’élevage. Ainsi, ce mode de production concernait 60 millions de tonnes de poissons en 2024, contre seulement 13 millions pour la pêche.

Cependant, on dénombre encore plus de 5 millions de pêcheurs en Chine, et ceux-ci font vivre une industrie halieutique qui emploie 16 millions de personnes. De ce fait, Pékin lutte de plus en plus contre la pêche illégale. En avril 2025, la Chine a ainsi paraphé l’accord PSMA, qui a une valeur contraignante pour les 82 pays signataires. Ainsi, les navires ayant pratiqué de la pêche illégale ne pourront plus accoster dans les ports chinois, comme dans ceux des autres pays participant à cet accord.

 

Des mineurs de fonds marins

Enfin, dans le domaine de l’exploitation des richesses minières sous-marines, Pékin adopte une approche beaucoup plus coopérative que les Etats-Unis. En effet, Washington a décidé de manière unilatérale d’autoriser l’exploitation des minerais à la fois dans ses eaux territoriales, mais aussi internationales.

A l’opposé, la Chine coopère avec l’Autorité internationale des fonds marins. Cette organisation liée à l’ONU accorde des licences d’exploitations reconnues par les autres pays, et cinq ont été accordées à la Chine sur les 22 pour l’instant recensées dans le monde. Pékin pourra ainsi forer dans certains secteurs du Pacifique et de l’Océan Indien. La Chine a aussi passé par exemple un accord avec les îles Cook pour pouvoir explorer les fonds de leurs eaux territoriales. Dans ce domaine comme dans celui de la pêche, l’approche chinoise semble aujourd’hui bien plus axée sur la durabilité que celle des Etats-Unis.

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