Édition internationale

La Chine, modèle d’engagement climatique

Au premier trimestre 2025, les émissions de CO2 ont reculé en Chine sur un an. Cette baisse de 1,6% s’explique par le développement des énergies renouvelables.

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Les initiatives pour les énergies renouvelables se multiplient en Chine (photo Augapfelsur CreativeCommons).
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 21 mai 2025

Des chiffres encourageants

Selon une étude de l’institut finlandais Crea (Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur), le bon élève dans la lutte contre le changement climatique est désormais la Chine. Ses émissions de CO2 ont baissé de 1,6% en glissement annuel au premier trimestre 2025. Cette baisse n’est certes pas inédite, et un autre recul avait notamment déjà été enregistré pendant la pandémie de Covid-19. Mais, en ces temps où des politiques d’inspirations climatosceptiques s’installent dans de nombreux pays, à commencer par les Etats-Unis, il s’agit d’une bonne nouvelle pour la planète.

En effet, la Chine pèse lourd dans les émissions globales de gaz à effets de serre. En 2023, elle était même la principale émettrice de CO2 sur la planète, avec 12 Mds de tonnes équivalents CO2, loin devant les Etats-Unis, avec 6 Mds, et l’Inde, avec 4,1 Mds. Une faible baisse en pourcentage en Chine a donc finalement un gros impact sur l’évolution mondiale.

Sources renouvelables

La baisse des émissions de CO2 s’explique à la fois par l’électrification de la Chine et la transition énergétique dans la production d’électricité. En effet, d’un côté, la demande d’électricité dans l’empire du Milieu a bondi de 2,5%. De l’autre côté, Pékin a investi de manière massive dans les énergies renouvelables (éolien et solaire), ainsi que dans le nucléaire.

Dans le domaine du solaire, en 2024, la Chine a augmenté ses capacités de 277 gigawatts (GW), encore mieux qu’en 2023 où la hausse avait été de 217 GW. Toujours l’an dernier, les capacités éoliennes se sont aussi envolées de 80 GW. Résultat : aujourd’hui, le territoire est doté de 887 GW de capacités en solaire, et de 521 en éolien. L’objectif d’installer 1200 GW dans ces deux sources d’énergies, qui avait été fixé pour 2030, est donc déjà largement dépassé.

Engagements à poursuivre

La décarbonation de la Chine est saluée aujourd’hui dans le monde. Elle a ainsi été qualifiée de « leader mondial » dans le domaine des énergies renouvelables par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport paru sur ce sujet à l’automne 2023. D’ores et déjà, Xi Jinping a déclaré dès le mois d’avril que son pays annoncerait de nouveaux engagements pour le climat. Cela pourrait se faire symboliquement avant le mois de novembre, date de la COP 30 de Belém au Brésil.

L’intérêt de cette politique climatique n’est pas à chercher que dans le domaine environnemental, mais aussi dans celui de l’économie. Aujourd’hui, en effet, les technologies liées aux énergies décarbonées contribuent à hauteur de 10% du PIB chinois selon une autre étude du Crea, qui estime même qu’en 2024, « la Chine n’aurait pas atteint son objectif de croissance de 5% du PIB sans la croissance des technologies propres ». Voici qui pourrait faire réfléchir d’autres pays accusés de remettre en cause leurs politiques environnementales…

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