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Le Fatah et le Hamas signent un accord en Chine

Après de nombreux mois de tractation, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi annonçait mardi 23 juillet la signature d'un accord historique entre les représentants palestiniens concernant l'après-guerre à Gaza. Décryptage

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Écrit par Didier Pujol
Publié le 30 juillet 2024, mis à jour le 31 juillet 2024

« Unité nationale » des organisations palestiniennes

Mardi 23 juillet, le Hamas a annoncé avoir signé à Pékin un accord d'« unité nationale » avec d'autres organisations palestiniennes, dont son rival historique, le Fatah. Selon le chef de la diplomatie chinoise, le texte de l’accord prévoit « un gouvernement intérimaire de réconciliation nationale », une manière d'anticiper l'après-guerre alors que l'offensive israélienne se poursuit dans l'enclave palestinienne depuis près de 10 mois après le début de la guerre à Gaza et l'attaque sanglante le 7 octobre dernier de commandos terroristes du Hamas dans le sud d'Israël. Au total, ce serait pas moins de 14 factions palestiniennes qui auraient ratifié le nouvel accord, montrant à quel point la Chine a cherché à rassembler le plus grand nombre possible d’acteurs dans une initiative de médiation inédite. Côté Hamas, le représentant à Pékin était Moussa Abou Marzouk tandis que Mahmoud Aloul représentait le Fatah.

Colère des Israéliens

A cette annonce, le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a fustigé le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas pour avoir signé un tel accord avec ses ennemis du Hamas. « Le Hamas et le Fatah ont signé un accord en Chine pour le contrôle conjoint de Gaza après la guerre. Au lieu de rejeter le terrorisme, Mahmoud Abbas étreint les meurtriers et les violeurs du Hamas, révélant ainsi son vrai visage », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, par voie de communiqué. « En réalité, cela n'arrivera pas car le Hamas sera écrasé et Abbas observera Gaza de loin », a-t-il poursuivi. Il est vrai qu’à ce stade, même s’il semble que les protagonistes, Israël compris, commencent à chercher des solutions pour l’après-guerre, une réunion s’étant tenue à Abou Dhabi entre les Etats Unis, les Pays des Emirats Arabes Unis et et Israel, la concrétisation de l‘accord palestinien reste hypothétique, vu les nombreux échecs de conciliation précédents. De plus, sans soutien de puissances étrangères, il parait illusoire de faire aboutir un quelconque gouvernement coalisé sur le terrain, les Etats Unis considérant le Hamas comme un état terroriste et la Chine comme un ennemi de facto.

La Chine nouvel acteur de la diplomatie mondiale

L'implication de la Chine dans les pourparlers de paix au Moyen-Orient, y compris les efforts de médiation entre les factions palestiniennes, s'inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer son influence géopolitique et à contrebalancer la domination des États-Unis dans la région. La Chine a plusieurs intérêts en jeu. Tout d’abord, il s’agit pour elle de garantir la stabilité économique. En promouvant la paix, notamment au Moyen-Orient, Pékin garantit le bon fonctionnement de ses initiatives économiques. On pense aux Nouvelles routes de la soie, qui ont donné lieu à de larges investissements chinois dans des projets d'infrastructure et d'énergie dans toute la région. Comme l’a montré récemment la rencontre de l’Organisation Coopération de Shanghai, la montée en puissance de Pékin est une façon pour les pays de la région de nouer des alliances dans les domaines de la sécurité, de l'économie et de la diplomatie.

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