La Chine s'engage aux côtés de la Palestine

« Mahmoud Abbas a été le premier chef d’État arabe reçu par la Chine cette année, incarnant le haut niveau des bonnes relations sino-palestiniennes, qui sont traditionnellement amicales », a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois.

La diplomatie chinoise au Moyen Orient

Depuis le début de l’année, la politique extérieure de la Chine ne cesse de surprendre les observateurs internationaux. La victoire la plus retentissante est bien entendu la reprise de leurs relations diplomatiques rompues en 2016 par l’Arabie Saoudite et l’Iran sous l'impulsion chinoise. Par ailleurs, l’Organisation de Coopération de Shanghai, que Pékin a récemment élargie, accentue son influence dans la région, avec l'intégration en septembre 2022 de l’Iran, du Qatar et de l’Égypte comme "partenaires de dialogue". Dans les mois qui ont suivi, le même statut a été accordé au Bahreïn, à l’Arabie saoudite, au Koweït et aux Émirats Arabes Unis (EAU). En tentant de promouvoir les pourparlers de paix entre Israel et la Palestine, la Chine cherche à se positionner comme un acteur engagé pour la stabilité de la zone. Profitant du recul des États-Unis au Moyen Orient, elle cherche à sécuriser ses approvisionnements en énergies fossiles. La Chine est en effet le principal importateur de pétrole d’Arabie Saoudite et d’Iran.

Protocole de coopération entre la Chine et la Palestine

Au sujet de la Palestine, la Chine a par conséquent affirmé son soutien à la création d'un état indépendant, basé sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale. Elle entend aussi participer à la réunification du Fatah et du Hamas au sein de la Palestine. Rappelons que la Chine a été l'un des premiers pays à reconnaître la Palestine en tant qu'État souverain en 1988 et que le président Abbas est le cinquième dirigeant palestinien à effectuer une visite officielle en Chine depuis 2005. 

Les relations sino-palestiniennes ont maintenu une dynamique positive de croissance ces dernières années. En 2019, la Chine et la Palestine ont lancé le premier cycle de négociations sur une zone de libre-échange. En décembre dernier, les deux parties ont signé un protocole d'accord sur la coopération dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route" (BRI). Le commerce bilatéral a atteint 158 millions de dollars l'année dernière, avec une augmentation de 23,2% en glissement annuel, selon le ministère chinois des Affaires étrangères.

La Chine a annoncé en 2016 qu'elle accorderait 50 millions de yuans (environ 6,5 millions d'euros) de subventions à la partie palestinienne. Ces aides ont permis à la Chine d'aider à la construction de plus de 40 projets en Palestine, y compris le ministère palestinien des Affaires étrangères.

Vers une résolution du conflit israélo palestinien ?

Le président chinois Xi Jinping a réaffirmé le soutien ferme de la Chine à la cause palestinienne, dans son combat de restauration des "droit nationaux légitimes". Il a proposé trois mesures clés pour tenter de résoudre le conflit, très similaires à ceux déjà contenus dans le plan de paix proposé en 2013. Tout d'abord, l'établissement d'un Etat indépendant de Palestine basé sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, la satisfaction des besoins économiques et de subsistance de la Palestine et enfin le maintien d'un dialogue de pourparlers avec Israël. Abbas, de son côté, a exprimé son appréciation envers les multiples initiatives chinoises pour parvenir à un règlement équitable de la question palestinienne, tout en comptant sur un rôle plus important encore de la Chine dans la promotion de paix au moyen-Orient.

Il existe cependant quelques freins au rôle de médiateur neutre que la Chine tente d'adopter à ce stade. D'une part car elle entretient des relations économiques croissantes avec Israël et d'autre part parce que le conflit est immensément complexe. Les obstacles tels que la croissance des colonies israéliennes en Cisjordanie et les divisions internes dans le camp palestinien, le Hamas rejetant la négociation de paix, rendent la recherche de solutions difficile. Signalons enfin que le sort réservé aux minorités ouïghoures par la Chine au Xinjiang a longtemps constitué un différent dans les relations avec les pays de la Ligue arabe.