La victoire de Joe Biden dans l’objectif de Shaan Couture

Publié le 9 novembre 2020, mis à jour le 10 novembre 2020

Photographe et réalisatrice franco-américaine, Shaan Couture vit entre New York et la Californie. La veille de l’annonce du résultat de l’élection présidentielle américaine, qui aura tenu en haleine tant le pays que le monde entier, elle prend la direction de Washington DC, lieu du pouvoir politique. C’est aux abords de la Maison Blanche, à Black Lives Matter Plaza, que la jeune femme suit l’avant et l’après. Le jour où Donald Trump est encore président, puis le jour où Joe Biden devient président élu. Le 7 novembre 2020, l’Amérique écrit une nouvelle page de son histoire. Shaan Couture photographie la liesse et l’ivresse d’une Amérique redevenue démocrate.

©️Shaan Couture

« La nuit électorale a été interminable, on savait que l’attente du résultat serait longue » explique Shaan Couture. Et de rajouter « le 4 novembre, New York était vide. Dans l’air, il y avait de la peur et du stress, les New-Yorkais ne voulaient pas forcément être interviewés sur le résultat. J’ai décidé de partir à Washington ». Direction DC, bastion démocrate où la réalisatrice pourra documenter son reportage sur cette élection historique. Un voyage qui lui permet aussi de faire passer le temps plus vite.

©️Shaan Couture

Arrivée aux abords de la Maison Blanche dans des conditions printanières, elle prend le pouls. Interroge des Américains. Photographie. Ce vendredi 6 novembre, rien à signaler. Sinon une attente qui n’en finit pas. Un stress qui saisit l’Amérique.

©️Shaan Couture

« Le samedi matin, j’étais en train de travailler mes photos quand j’ai entendu des klaxons ». L’attente est terminée : les Américains ont donné leur voix à Joe Biden qui devient président élu. La folie s’empare de Washington DC. Shaan Couture immortalise l’histoire.

©️Shaan Couture

Avec le duo Biden-Harris, l’Amérique prend un nouveau visage, celui de l’ouverture, de la liberté, du possible. Cette élection donne un accès au sommet de l’État à une femme de couleur, issue de l’immigration. Kamala Harris élue première femme vice-présidente de l’histoire américaine. Dans son premier speech de vice-présidente élue, une phrase d’ouverture et d’espoir : « Je suis la première femme à occuper ce bureau, mais je ne serai pas la dernière », a promis Kamala Harris, « parce que chaque petite fille qui regarde ce soir voit que c’est un pays de tous les possibles ».

©️Shaan Couture

« Dans la voiture, plein de gens klaxonnaient, on saluait par la fenêtre et tout le monde était très content. Quand on est sortis de la voiture, tout le monde se dirigeait vers la Maison Blanche, des gens chantaient, d'autres dansaient. Nous sommes arrivés à l´emplacement du « black live matter plaza » et nous avons vu des journalistes de différents pays, c´était très émouvant, ça donnait envie de danser. Il y avait plein de pancartes, ma préférée, c´était une qui disait "we the people" » explique justement une petite fille franco-américaine de 10 ans, Morgann Lancelot Caballero, qui vit à Washington.

Sa grande sœur, Nolwenn Lancelot Caballero, âgée de 12 ans, rajoute : « on entendait plein de klaxons, les gens agitaient leurs bras. On pouvait sentir la joie de pas seulement ceux qui étaient présents, mais aussi celle des gens qui ne pouvaient pas venir. On pouvait voir qu'à travers leurs masques, les gens souriaient. Quand nous sommes sortis de la voiture, une foule de gens marchait dans la 16e rue vers la Maison Blanche avec des pancartes, des cymbales, des drapeaux, des t-shirts de Biden et de Kamala, et encore plus. Plein de journalistes étaient présents pour capturer le moment. Un groupe d'enfants chantaient ensemble, un autre groupe de gens avaient apporté des trucs pour mettre de la musique, certains dansaient, d'autres acclamaient. »

Il aura fallu près de cinquante ans à Joe Biden pour accéder au pouvoir suprême. Il aura fallu attendre 2020 pour qu’aux États-Unis, une femme accède au poste de vice-présidente.

L’Amérique, le pays des possibles...