Alors que des événements et des rassemblements ont habituellement lieu en cette journée de Earth Day, le Jour de la Terre 2020 sera virtuel, pandémie oblige ! Cette année, le Jour de la Terre, organisé par « Earth Day Network » sonnera différemment, bien que 2020 sonne le jublié de cette journée dédié à la planète Terre.
La terre en danger
Sur le site des Nations Unies, on peut lire « des incendies en Australie aux températures records un peu partout dans le monde en passant par la pire invasion acridienne de l’histoire au Kenya : la nature souffre et nous envoie des signaux forts, que nous ne pouvons plus négliger. À tout cela s'ajoute la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), qui a engendré une crise sanitaire mondiale, allant de pair avec celle de notre écosystème ». Et de rajouter « Les changements climatiques et les autres perturbations environnementales provoquées par les activités humaines, notamment celles qui touchent à la biodiversité comme la déforestation, le changement d'affectation des terres, l'agriculture et l’élevage intensifs, ou encore le commerce illégal des espèces sauvages, sont autant de facteurs qui contribuent au risque de transmission de maladies infectieuses zoonotiques (c’est-à-dire transmissibles entre animaux et êtres humains) comme le COVID-19. »
Et si cette pandémie a une conséquence sans précédent sur l’homme, elle en a aussi une sur la Terre. Le ralentissement économique mondial a eu un impact important sur l'environnement. La pollution et l'effet de serre ont été réduits de manière drastique dans plusieurs régions du monde. Ce sont des résultats indirects, mais positifs de cette pandémie sans précédent. Les restrictions de l'activité économique, du trafic aérien, terrestre et maritime, ainsi que la fermeture d'industries et le confinement de la population ont permis une diminution surprenante de la pollution environnementale et des émissions de gaz à effet de serre.
Le ralentissement économique provoqué par la pandémie devrait avoir un impact équivalent ou supérieur à celui de la récession mondiale de 2008 sur les émissions. En d'autres termes, nous aurons une baisse absolue des émissions globales de carbone d'ici fin 2020 et peut-être même jusqu'en 2021 ou 2022. Grâce au confinement de la population, des animaux sauvages ont été observés dans certaines villes : un puma à Santiago du Chili, un sanglier dans les rues de Barcelone, ou encore une civette en Inde. L’homme confiné, la nature reprend ses droits et les animaux, leurs espaces. Reclue, la population mondiale s’est émerveillée de l’eau claire des canaux de Venise, des dauphins qu’elle a pu apercevoir.
Tout s’est arrêté, la planète semble être au repos mais sans doute, le rythme reprendra t-il en même temps que les scientifiques auront avancé dans la lutte contre le covid-19. Peut-être se rappellera-t-on de l’eau claire des canaux, des dauphins, des animaux sauvages dans l’espace urbain...
L’urgence climatique au second plan
La principale conséquence de la crise mondiale causée par l'épidémie est de faire passer les autres débats, dont l'urgence climatique, au second plan. La pandémie est temporaire, mais les effets du réchauffement climatique se feront sentir aujourd'hui et de plus en plus dans les siècles à venir. Le changement climatique reste un problème grave pour notre planète, n’en déplaise aux climatosceptiques !
Des actions sont menées partout dans le monde, à des échelles parfois minimes afin de faire prendre conscience à la population de cette urgence. En nous 2019, notre édition vous parlait des Super Heroes, ces quatre trentenaires françaises de New York. Ensemble, elles partagent deux valeurs principales, la sauvegarde de l’environnement et le respect de la cause animale. Ces quatre new-yorkaises d’adoption se sont lancées l’été dernier dans une guerre : celle contre les sacs plastiques distribués, alors, outrageusement dans la plupart des enseignes américaines.
Le 1er mars dernier, un décret bannissant l’utilisation des sachets en plastique à usage unique est entré en vigueur dans l’État de New York. Malheureusement, depuis son mise en application, des supermarchés new-yorkais, dont Fine Fare et Foodtown, continuent de distribuer des sachets en plastique à leurs clients. Le Petit Journal New York est bien évidemment allé interroger les supermarchés sur cette pratique. « Il faut écouler les stocks » fut la réponse de nombre d’entre eux. À la question « vous estimez que le stock sera écoulé sous combien de temps » nous n’avons obtenu de réponses.
Avant l’entrée en vigueur de ce décret, pas moins de 23 milliards de sachets en plastique étaient utilisés chaque année dans l’État de New York, la moitié terminant sa course dans la nature ou dans les eaux environnantes. The Environmental Protection Agency estime que 80 % des sachets qui souillent les océans arrivent directement des territoires bordant les mers et océans. À cette allure, et sans éveil des consciences, en 2050, il y aura plus de sachets en plastique dans les océans que de poissons, selon les prévisions de l’agence. Par ailleurs, le « plastic ban » n’élimine pas que l’utilisation massive, et trop souvent inutile, des sacs en plastique, mais il permet aussi d’éviter l’utilisation des 12 millions de barils de pétrole nécessaires à la confection des sachets utilisés annuellement à New York.
Il y a 3 ans aujourd’hui, se tenait le premier tour des élections présidentielles françaises pour les Français d’Amérique du Nord. Bénévole dans le cadre de cette élection, ce matin du 22 avril 2017, avant de me rendre au bureau de vote d'Harlem où j’étais affectée, j’avais acheté au Starbucks du coin une tasse réutilisable. Depuis trois ans, chaque jour, en utilisant cette tasse « Reusable - Recyclable -Re-enjoyable » je pense à la Terre...
Dans notre confinement généralisé, à chacun sa manière de célébrer Earth Day.
©️Sergio Souza