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Rocancourt, l’histoire du Français qui a arnaqué les Etats-Unis

Après Lisa Azuelos, le réalisateur David Serero s’est intéressé au parcours du serial-arnaqueur français Christophe Rocancourt qui a multiplié les identités pour mieux escroquer de riches Américains. Retour sur le parcours d’un enfant terrible. 

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Écrit par Damien Bouhours
Publié le 27 août 2024, mis à jour le 14 septembre 2024

D’une enfance très difficile en Normandie aux étoiles de Los Angeles, l’histoire de Christophe Rocancourt pourrait déjà être un film. Ajoutez à cela des arnaques qui ont défrayé la chronique dans les années 90 et la recette est toute trouvée. Mais qui est vraiment Christophe Rocancourt, alias Christopher Rockefeller ou encore Fabien Ortuna ? Le réalisateur David Serero a décidé de lui donner la parole dans le documentaire Rocancourt, le film. 

 

 

Le « Catch me if you can » français 

Tout comme Frank Abagnale Jr, qui a inspiré le film Catch me if you can, Christophe Rocancourt use de son charme pour se faire passer pour un riche héritier et multiplier les arnaques. Lorsque son histoire est rendue célèbre par les médias américains dans les années 90, le fugitif est sur la liste des 10 personnes les plus recherchées par les Etats-Unis. Incarcération, célébrité, faux-semblants, Rocancourt, le film distille le portrait d’un homme qui a su saisir sa chance et a toujours pu rebondir. En amont de l’avant-première américaine, le réalisateur David Serero a répondu à nos questions. 

 

Christophe est le Mozart de son art

 

Qu'est-ce qui vous a intéressé dans le parcours de Christophe Rocancourt ? 

J’ai toujours été intéressé par ces parcours de vie singuliers et c’est visible dans mes films (Elie Tahari, Richard Orlinski, Hélène Grimaud, Lisa Azuelos, et autres). Ces gens qui ont changé le "game” dans leur art. Christophe est le Mozart de son art. Son histoire est française mais avec un rythme américain et je m’identifiais à son histoire car nous avons tous en nous un désir de vouloir montrer une meilleure image de soi-même. Christophe est aussi une légende urbaine. J’ai grandi avec son histoire. Je me souviens faire la queue au Virgin Mégastore des Champs Elysées pour acheter son livre. Mais ce qui m’intéresse n’est pas ce qu’on peut trouver sur Google. Ce qui m’intéresse c’est l’humain, son esprit, sa psychologie, son intimité. Je voulais connaître son ressenti, son histoire telle qu’il l’a vécue, ses cicatrices. Il s’est lié une belle histoire d’amitié entre nous ce qui a fait qu’il s’est complètement livré avec moi.

Aussi à l’époque de son livre, il était encore en prison, donc il ne pouvait pas totalement se livrer et il n’avait pas encore le recul sur sa vie, ses enfants, son chemin de rédemption et sa foi. J’ai voulu plonger les spectateurs au sein de sa vie et de son épopée unique en son genre et qui devait rassembler plusieurs genres cinématographiques. Une histoire si unique, devait avoir un film unique qui contient tellement de genres à son image : thriller, action, spontanéité et autres.

 

Christophe connaît l’humain et ses faiblesses

 

Pourquoi d'après vous "ce documentaire va rester dans l'histoire", comme le déclare Rocancourt au début du film ? 

Il va rentrer dans l’histoire car c’est le film définitif sur Christophe Rocancourt. Son histoire va rentrer dans l’histoire. C’est pour cela que je l’ai appelé Rocancourt. Aujourd’hui quand vous rencontrez quelqu’un, le premier réflexe de l’interlocuteur est de faire une recherche sur Google. A l’époque de Christophe, il n’y avait pas cet outil. Donc il devait créer des personnages, un scénario, un décor pour arriver à ses fins. Ce film m’a beaucoup appris sur la nature humaine. Car c’est la plus grande “arme” de Christophe. Il connaît l’humain et ses faiblesses. Il dit “une personne honnête ne peut être escroquée”, il a raison. La vanité est le plus grand ennemi des humains. En préparant le film, je pensais faire un film sur ses changements de personnages, tel un caméléon. Mais en faisant le montage du film (que j’ai fait moi-même), je me suis rendu compte que j’ai réalisé un film sur l’enfance qui est la détermination de l’adulte.


 

Le film sera présenté en première le 29 août 2024 au prestigieux AMC Century City 15 (10250 Santa Monica Blvd #2000, Los Angeles, CA 90067), avec un événement glamour sur tapis rouge mettant en valeur le calendrier estival de l'industrie cinématographique. Tapis rouge à 18h30 ; projection à 19h suivie d'une séance de questions-réponses avec le réalisateur/producteur David Serero. Pour y assister, cliquez ici.

 

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